En Grèce, près de 100 000 hectares brûlés en deux semaines, triste record depuis 2007

Au 11 août, 110 000 hectares étaient partis en fumée depuis le début de l'année, dont plus de 90% ces deux dernières semaines, contre 9 188 en moyenne sur la période de 2008 à 2020. (Photo, AFP)
Au 11 août, 110 000 hectares étaient partis en fumée depuis le début de l'année, dont plus de 90% ces deux dernières semaines, contre 9 188 en moyenne sur la période de 2008 à 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 12 août 2021

En Grèce, près de 100 000 hectares brûlés en deux semaines, triste record depuis 2007

  • La barre symbolique des 100 000 hectares brûlés en Grèce devrait être atteinte jeudi ou vendredi, alors que les incendies continuaient mercredi à faire rage dans le Péloponnèse et sur l'île d'Eubée
  • Plus de 250 000 hectares de forêts, d'oliveraies et de pinèdes avaient été carbonisées en août 2007 dans de violents incendies qui avaient fait 77 morts

ATHENES : Près de 100 000 hectares ont brûlé en moins de deux semaines en Grèce, un record depuis les incendies meurtriers de 2007 qui avaient ravagé plusieurs régions du pays, selon les données actualisées mercredi du Système européen d'information sur les feux de forêts (EFFIS).

Le Premier ministre Kyriakos Mistotakis a parlé d'"une catastrophe naturelle d'une ampleur exceptionnelle", après les 586 incendies qui ont ravagé en quelques jours plusieurs régions "aux quatre coins de Grèce".

En 14 jours de feux de forêt fulgurants, plus de 93 600 hectares sont partis en fumée dans ce pays méditerranéen frappé début août par une canicule exceptionnelle, selon les calculs effectués par l'AFP à partir des données de l'EFFIS du 29 juillet au 11 août.

En moyenne, sur la même période entre 2008 et 2020, quelque 2 330 hectares avaient brûlé.

"Les feux qui sévissent en ce moment sont très destructeurs et ont un niveau d'intensité très inhabituel", a expliqué Mark Parrington, scientifique de Copernicus, le service européen sur le changement climatique, dont fait partie l'EFFIS.

La barre symbolique des 100 000 hectares brûlés en Grèce devrait être atteinte jeudi ou vendredi, alors que les incendies continuaient mercredi à faire rage dans le Péloponnèse et sur l'île d'Eubée, respectivement dans l'ouest et dans l'est du pays.

Comptant pour plus de la moitié des zones brûlées, l'île d'Eubée, la deuxième plus grande de Grèce, porte le plus lourd tribut.

Ses pinèdes épaisses, toujours en proie aux flammes mercredi, ont été en grande partie réduites en cendres dans la partie nord de l'île. 

"D’une certaine manière, ces feux étaient prévisibles en raison de la saison très sèche", a déclaré à Charalampos Kontoes, directeur de recherche à l'Observatoire national d'Athènes.

"Mais je peux dire qu'en Grèce, nous n'avons jamais eu d'aussi gros incendies. Nous avons (toujours) des feux pendant la saison chaude mais pas de cette taille", a-t-il commenté.

«Conséquences sur l'économie»

Au 11 août, 110 000 hectares étaient partis en fumée depuis le début de l'année, dont plus de 90% ces deux dernières semaines, contre 9 188 en moyenne sur la période de 2008 à 2020, selon les derniers chiffres de l'EFFIS.

"Nos données démontrent que nous n'avons pas eu de feux aussi intenses depuis août 2007", a ajouté Mark Parrington de Copernicus.

Plus de 250 000 hectares de forêts, d'oliveraies et de pinèdes avaient été carbonisées en août 2007 dans de violents incendies qui avaient fait 77 morts.

Début août, la Grèce a été frappée par "la pire canicule" en trois décennies, selon son Premier ministre. Pendant une semaine, le mercure a atteint 45 degrés en plusieurs endroits du pays et flirté avec les 43 degrés dans la capitale.

Les experts relient sans équivoque cette vague caniculaire au changement climatique. Un rapport préliminaire de l'ONU, qualifie le pourtour méditerranéen de "point chaud du changement climatique".

"Le lien entre le climat et les feux de forêt est cruellement établi en Europe méditerranéenne", a estimé Matthew Jones, expert en changement climatique à l'Université East Anglia. Depuis les années 1980, le nombre de jours où la météo favorise les feux de forêt y "a presque doublé".

Sous l'effet d'une vague de chaleur exceptionnelle, les incendies de Grèce ont non seulement ravagé des forêts "mais aussi des zones d’agriculture, des zones d'agroforesterie", a ajouté M. Kontoes, prévoyant "des conséquences sur l'économie" grecque. 

Car la terre, autrefois fertile et cultivable, mettra "des années à se régénérer", prévoit le responsable de l'Observatoire d'Athènes.

Les prévisions de l'EFFIS suggèrent qu'en Grèce, "les feux de forêt persisteront tant qu'il n'y aura pas de pluies significatives", au moins jusqu'au 17 août, a ajouté Thomas Smith, professeur de géographie à la London School of Economics. 

Selon lui, "il est probable que la situation s'aggrave avant de s'améliorer".


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.