Karim Khaled - L’intelligentsia algérienne, entre rejet et omerta

 Le port d’Alger (Photo, Ludovic MARIN/AFP).
Le port d’Alger (Photo, Ludovic MARIN/AFP).
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Publié le Lundi 07 septembre 2020

Karim Khaled - L’intelligentsia algérienne, entre rejet et omerta

  • La fuite des cerveaux est au cœur du dernier ouvrage du docteur en sociologie Karim Khaled
  • L’auteur tente de saisir, par une approche sociologique, les raisons et les conséquences de sa marginalisation, ses mécanismes de survie et ses ruptures

L’immixtion de l’idéologique politique dans la sphère intellectuelle, la négation de la revendication et de l’autonomisation des individus ont fini par créer un déséquilibre, faisant de l’intelligentsia une catégorie sociale à la fois redoutée et fragilisée.

Longtemps ignorée par les pouvoirs politiques, bien que fortement ancrée dans la société notamment depuis les années 90, la fuite des cerveaux est au cœur du dernier ouvrage du docteur en sociologie Karim Khaled.

Elle est le résultat de plus de cent soixante-dix ans d’instabilités politique, sociale, identitaire, culturelle et religieuse qui a fait de l’élite algérienne une « caste » à part, qui inspirerait méfiance au sein de l’appareil politique, empêchant ce que l’auteur appelle son « émancipation sociale et professionnelle ».

Dans Les Intellectuels algériens, exode et formes d’engagement, publié à la fin de l’année dernière aux éditions Frantz-Fanon, Khaled tente de saisir, par une approche sociologique, les raisons et les conséquences de sa marginalisation, ses mécanismes de survie (intégration à la sphère politique par exemple pour une certaine catégorie) et ses ruptures. 

Les quatre âges fondateurs de l’élite intellectuelle 
Au commencement était donc, explique Khaled, le « premier âge » de l’histoire de la migration intellectuelle algérienne. Elle revêt, au milieu du XIXe siècle, un caractère idéologico-religieux.

Les structures traditionnelles de l’époque étant les « zaouïas, toroquiate (…) » génératrices de savoir religieux et scientifique. L’élite autochtone marque sa rupture avec le cadre colonial, perçu comme « mécréant », par une émigration vers « des terres d’islam ». La génération suivante vivra « des modes d’identification conflictuels », dès lors que deux paradigmes d’enseignement vont structurer le champ intellectuel : l’école coloniale de Jules Ferry et le maintien des écoles coraniques, zaouïas et médersas fondées par l’association des Oulémas.

Les deux autres âges voient le jour après l’indépendance et sont marqués, d’abord, par une situation de conflit à l’intérieur même de l’intelligentsia, scindée alors en deux blocs : « arabisant » et « francisant », et, à partir des années 1990, d’un sentiment de déception et de malaise profonds. Les conséquences de ces conflits face aux institutions puis au sein même de l’élite donnera lieu à un « héritage transgénérationnel ». Une bombe à retardement dont les conséquences seront la dislocation de l’élite « par une lutte de positionnement et de privilèges pour les uns, et pour la vocation professionnelle pour les autres ». 

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Les Tunisiens, gros bosseurs ou grands débrouillards ?

Des manifestants brandissent des drapeaux palestiniens lors d’un rassemblement marquant la Journée internationale des travailleurs à Tunis, le 1er mai 2024. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des manifestants brandissent des drapeaux palestiniens lors d’un rassemblement marquant la Journée internationale des travailleurs à Tunis, le 1er mai 2024. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Il est important de souligner, à ce titre, que le travail n’a pas du tout la même acception partout dans le monde
  • Cette fête, associée dans certains pays à la fleur du muguet, vient remettre au goût du jour les acquis des travailleurs au fil des ans et des générations

Hier la Tunisie a célébré avec la communauté internationale la fête du Travail. Un jour férié qui consacre non pas le travail mais les droits des salariés. De là, la nouvelle appellation, Journée internationale des travailleurs, prend toute sa signification. A l’origine du combat, la journée de huit heures. Celui-ci remonte à loin, vers la fi n du 19e siècle.
Depuis, cette fête, associée dans certains pays à la fleur du muguet, vient remettre au goût du jour les acquis des travailleurs au fil des ans et des générations. Un salaire qui fait vivre convenablement, des congés payés, un environnement de travail respectueux et des conditions décentes, un système de protection sociale adéquat et durable et un âge légal de départ à la retraite plus précoce, notamment dans les métiers concernés par la pénibilité. Des revendications qui ont animé les luttes sans cesse ravivées entre les employeurs et les employés, entre l’Etat et les syndicats.

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NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, renvoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.


Le film The teacher de Farah Nabulsi projeté à Annaba

Ce premier long métrage de Farah Nabulsi a été présenté en avant-première mondiale au 48e Festival international du film de Toronto en septembre 2023 et proposé aux Oscars. (Photo, El Watan)
Ce premier long métrage de Farah Nabulsi a été présenté en avant-première mondiale au 48e Festival international du film de Toronto en septembre 2023 et proposé aux Oscars. (Photo, El Watan)
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  • The Teacher (l’enseignant) de la réalisatrice palestinienne Farah Nabulsi est en compétition au 4e Festival de Annaba du film méditerranéen où il a été projeté en avant-première algérienne
  • Ce premier long métrage de Farah Nabulsi a été présenté en avant-première mondiale au 48e Festival international du film de Toronto en septembre 2023 et proposé aux Oscars

The Teacher (l’enseignant) de la réalisatrice palestinienne Farah Nabulsi est en compétition au 4e Festival de Annaba du film méditerranéen où il a été projeté en avant-première algérienne.

Ce premier long métrage de Farah Nabulsi a été présenté en avant-première mondiale au 48e Festival international du film de Toronto en septembre 2023 et proposé aux Oscars. Bassem Saleh (Saleh Bakri) est enseignant d’anglais dans un collège dont la plupart des élèves ont connu les prisons israéliennes, comme Adam (Muhammad Abed Elrahman).

Adam est peiné par la mort de son frère Yacoub, tué par un colon israélien qui a été innocenté par un tribunal, comme c’est souventle cas avec la justice de Tel-Aviv. Le colon a chassé la famille d’Adam de la maison et détourné les oliviers.

Adam est en colère et entend prendre sa revanche. Bassem, qui porte des idées politiques de résistance, tente péniblement de le raisonner. Il lui parle de la perte de son fils et de son épouse. Vivant en solitaire, il s’attache à Lisa (Imogen Poots), une bénévole Britannique. Une histoire d’amour paraît naître.

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Istiqlal : La constitution du comité exécutif sera une tâche ardue pour Nizar Baraka

Le vice-président de l’Alliance des économistes de l’Istiqlal, Adnane Benchekroun, revient sur les raisons derrière le retard dans la désignation des 34 membres du comité exécutif. (Le Matin)
Le vice-président de l’Alliance des économistes de l’Istiqlal, Adnane Benchekroun, revient sur les raisons derrière le retard dans la désignation des 34 membres du comité exécutif. (Le Matin)
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  • M. Benchekroun a reconnu que les tractations pour la sélection des 34 membres du comité exécutif se sont révélées difficiles
  • «Ce que traverse actuellement le Parti de l’Istiqlal est presque "banal", car il faut rappeler qu’il ne s’agit ni du premier, ni du deuxième, mais du 18e congrès»

Trois jours après l’élection à l’unanimité de Nizar Baraka pour un deuxième mandat à la tête du Parti de l’Istiqlal, le vice-président de l’Alliance des économistes de l’Istiqlal, Adnane Benchekroun, revient sur les raisons derrière le retard dans la désignation des 34 membres du comité exécutif.

Pour le vice-président de l’Alliance des économistes de l’Istiqlal, Adnane Benchekroun, la formation et la ratification du nouveau comité exécutif du Parti de l’Istiqlal prendra le temps qu’il faudra. Une opération qui peut durer jusqu’à 15 jours, dans le but de désigner l’équipe qui va assister le nouveau secrétaire général du parti dans ses missions. Invité à intervenir dans le cadre de l’émission «L’Info en Face», diffusée par le groupe «Le Matin», M. Benchekroun a reconnu que les tractations pour la sélection des 34 membres du comité exécutif se sont révélées difficiles. Une situation qui s’explique par le fait que le parti est traversé par différents courants. Néanmoins, ces courants ne sont pas des courants d’idées, ni des courants de résistance, mais des courants «normaux», presque électoralistes, au sein d’une organisation politique qui se prépare à des élections au moment voulu.

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