Vers l’introduction de six PME à la Bourse d’Alger

Abdelhakim Berrah, président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) répond aux questions d’Arab News en français. Photo fournie.
Abdelhakim Berrah, président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) répond aux questions d’Arab News en français. Photo fournie.
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Publié le Jeudi 12 août 2021

Vers l’introduction de six PME à la Bourse d’Alger

  • Avant leur admission, les PME doivent passer par une phase préparatoire qui dure, en moyenne, de quatre à six mois
  • Le financement par la Bourse est un financement à long terme

PARIS: Six petites et moyennes entreprises (PME) du secteur privé se préparent pour une introduction imminente à la Bourse d’Alger, en vue de lever des fonds pour financer leurs projets d’investissements.

Abdelhakim Berrah, président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) répond aux questions d’Arab News en français.

Vous avez récemment annoncé la prochaine introduction en Bourse de six PME. Quel est le processus nécessaire pour y parvenir?

En effet, six PME ont manifesté, il y a quelques semaines, leur ferme intention de s’introduire sur le compartiment PME de la Bourse d’Alger, en déposant auprès de la Cosob une demande officielle d’introduction de leurs sociétés.

Avant leur admission, les PME doivent passer par une phase préparatoire qui dure, en moyenne, de quatre à six mois. Cela dépend de l’organisation et la taille de la société, et de sa capacité à synthétiser et restituer, sur un document appelé «prospectus», toute l’information nécessaire et pertinente concernant la société et les titres financiers qu’elle compte mettre sur le marché.

À cela s’ajoute le rôle de conseil et d’accompagnement que doit jouer l’intermédiaire en opérations de Bourse, chargé d’assister la société durant tout le processus d’introduction. Ce dernier se décline en plusieurs phases: accord de l’assemblée générale des actionnaires sur le projet d’introduction en Bourse, choix de l’intermédiaire en opérations de Bourse, évaluation et détermination du prix de l’action, rédaction de la note d’information, dépôt officiel à la Cosob, examen et délivrance du visa et enfin mise sur le marché primaire, centralisation des souscriptions et admission à la Bourse.

L’introduction des PME en Bourse est un des moyens permettant de lever des fonds afin de financer les investissements. Cet apport permettra-t-il aux entreprises algériennes publiques et privées de tenir le cap, voire de se développer dans ce contexte de crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19?

Le contexte de la pandémie de Covid-19 a considérablement affecté les activités des PME et a eu des répercussions sur la trésorerie et le financement en général. Les mesures fiscales et financières décidées par les pouvoirs publics ont cependant permis de tenir le cap et d’alléger, à court terme, les répercussions et les impacts induits par les restrictions liées aux confinements.

Par ailleurs, il faut rappeler que le financement par la Bourse est un financement à long terme, et que l’un des premiers objectifs de l’introduction d’une PME en Bourse est l’accès à de nouvelles sources de financement, quelles que soient les raisons qui peuvent pousser les propriétaires à le faire. Ainsi, la société diversifie ses sources de financement et se donne les moyens de saisir les opportunités afin de développer ses capacités de production, diversifier son portefeuille d’activité sur des métiers très porteurs, ou conquérir de nouvelles parts de marché.

La Cosob a créé FinLab. Pouvez-vous nous en parler?

Le Finlab est un laboratoire d’idées, de soutien et de promotion de l’innovation en finances, au service des acteurs publics et privés. Il vise à accompagner les acteurs de la finance algérienne dans la nouvelle ère de la finance mondiale, plus directe, digitale, innovante et très consommatrice de compétences et de talents. Le FinLab est organisé autour de trois pôles d’expertises (financer, innover et former), avec pour principal objectif de créer un écosystème cohérent favorable au développement des Fintech («technologie financière») et des Insurtech (entreprises qui pénètrent le marché de l'assurance avec l'aide d'outils technologiques numériques et digitaux ultramodernes) en Algérie. En d’autres termes, il vise à mobiliser les compétences, domestiques et internationales, les financements nécessaires pour accompagner l’entrepreneuriat et, enfin, contribuer à l’évolution de la réglementation afin d’accélérer la mise en place d’un écosystème favorable.

En prenant l’initiative de mettre en place le FinLab, nommé «GIE Algeria FinLab», la Cosob et le ministère en charge des start-up ainsi que l’Union algérienne des assurances et des réassurances (UAR) comptent mettre à la disposition de la place financière un laboratoire finances. Ce dernier contribuera à fédérer rapidement les actions et les efforts des acteurs et intervenants de la finance algérienne telles que les banques, les sociétés de gestion et d’assurance. Le levier stratégique sera le déploiement de la digitalisation de la finance algérienne et la promotion des nouvelles technologies qui se développent, comme la blockchain (mode de stockage et de transmission de données sous forme de blocs liés les uns aux autres et protégés contre toute modification), l’intelligence artificielle et bien d’autres filières technologiques.

Le gouvernement algérien encourage le développement de l’écosystème des start-up, notamment dans le domaine du financement. Que prévoit la Cosob pour faciliter le financement des porteurs de projets dans l’économie numérique?

Il est utile de souligner qu’un nouveau mode de financement vient d’être mis en place pour les porteurs de projets, appelé «financement participatif» («crowdfunding»). Ce mécanisme a vu le jour à la suite de la création d’un statut de Conseiller en investissement participatif (CIP), institué par l’article 45 de la loi de finances complémentaire pour 2020. Ce dispositif contribuera à diversifier les outils de financement, notamment ceux qui sont destinés aux start-up, en faisant appel à la masse pour contribuer au financement d’un projet à travers la mise en place de plates-formes Internet, permettant la mise en relation directe et transparente entre les porteurs de projets et les contributeurs.

De la même façon, la Cosob s’apprête à mettre en place un compartiment dédié aux start-up au sein de la Bourse d’Alger. Cette action prioritaire s’inscrit dans le cadre de la politique économique engagée par les pouvoirs publics visant à développer les activités de ces jeunes entreprises. Leur intégration dans le tissu économique est facilitée par la résolution de la problématique de financement.

Ce marché des start-up peut être conçu comme une porte d’entrée pour les jeunes entreprises qui souhaitent bénéficier d’un accès simplifié au marché boursier afin de financer leur expansion. Ce marché est également conçu comme un tremplin vers d’autres marchés et il permettra aux entreprises de se préparer à des nouvelles étapes de croissance, notamment sur le plan de la communication et de la transparence.

Par ailleurs, sur le plan des actions de communication visant la promotion de l’écosystème des start-up, la Cosob, en partenariat avec le ministère délégué à l’Économie de la connaissance et des Start-up, a parrainé, en juillet dernier, le concours Fintech Startup challenge (lors de la troisième édition du programme Algeria Startup Challenge). Ce programme a vu la participation de 54 start-up présentant des solutions innovantes (27 dans le domaine de la finance, 13 dans l’assurance et 14 dans la digitalisation des activités règlementaires et de conformité).

Des experts et des spécialistes du domaine de la Fintech ont pris part au jury et des conférences ont été présentées autour des trois thématiques abordées. À la fin du concours, le jury d’experts a sélectionné les trois meilleures start-up (une par thématique) qui ont présenté des solutions innovantes et répondent au mieux aux problématiques posées dans le cadre de ce défi.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.