L'héritage portugais de Goa tend à disparaître après 60 ans dans le giron indien

Tous les chants du fado sont naturellement baignés de nostalgie mais à Goa, ils portent la résonance singulière de deux époques. (AFP)
Tous les chants du fado sont naturellement baignés de nostalgie mais à Goa, ils portent la résonance singulière de deux époques. (AFP)
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Publié le Jeudi 12 août 2021

L'héritage portugais de Goa tend à disparaître après 60 ans dans le giron indien

  • Quand l'Inde s'est émancipée de l'empire britannique en 1947, les habitants de Goa avaient alors été nombreux à réclamer en parallèle la fin de la présence portugaise
  • «Ma femme et moi parlons encore portugais par habitude, mais jamais avec nos enfants»

PANAJI: Le petit Etat côtier de Goa s'est presque totalement détourné de l'héritage culturel légué par 450 ans de colonisation portugaise dont la langue et le patrimoine architectural sont en passe de disparaître après 60 ans dans le giron indien.


Les maisons délabrées et la domination culturelle croissante de Bollywood préfigurent l'effacement de l'histoire coloniale de Goa et l'oubli de cette langue portugaise qui autrefois permettait d'accéder à un statut social élevé et de se rapprocher du pouvoir.


Lorraine Alberto qui enseigne le portugais à l'université de Goa, constate que les jeunes de l'Etat sont de moins en moins nombreux à suivre ses cours. La plupart de ses étudiants viennent désormais d'autres régions de l'Inde. 


"Mes propres enfants ne le parlent pas du tout", déclare à l'AFP l'enseignante indienne de 46 ans. "Ils ne voient simplement pas l'intérêt de l'apprendre". 


Quand l'Inde s'est émancipée de l'empire britannique en 1947, les habitants de Goa avaient alors été nombreux à réclamer en parallèle la fin de la présence portugaise. Et lorsque les troupes indiennes ont pris l'Etat en 1961 pour l'intégrer au reste du pays, les témoins furent surpris par la métamorphose aussitôt survenue. Elle fut totale. 


"Ce fut très étrange (...) tout a changé si vite", se souvient Honorato Velho, directeur d'école à la retraite. Cet homme de 78 ans vivait dans le voisinage du grand-père d'Antonio Costa, l'actuel Premier ministre portugais, et se souvient avec émotion de son enfance bercée par les influences européennes mêlées aux spécificités locales.

«Capsules de notre culture»
"Ma femme et moi parlons encore portugais par habitude, mais jamais avec nos enfants", confie à l'AFP M. Velho. Dans tout l'État, les maisons coloniales portugaises tombent en ruine, beaucoup sont démolies pour laisser place à des immeubles d'habitation. La disparition progressive des terrasses couvertes typiques et des fenêtres en nacre, pour adoucir la réverbération du soleil, n'est pas seulement une perte pour le patrimoine architectural, selon l'écrivaine Heta Pandit, experte de l'architecture de Goa qui milite pour sa préservation.


"Ces maisons sont des témoignages de l'histoire de Goa, ce sont des capsules de notre culture", assure-t-elle. Seule une petite poignée de bâtisses sélectionnées va pouvoir être sauvée de la destruction et du développement, ajoute Mme Pandit.


Enfant de Goa, Sonia Shirsat, à 40 ans, est aujourd'hui une grande voix du fado, chant mélancolique traditionnel portugais rythmé à la guitare, apparu au début du XIXe siècle et classé par l'Unesco au patrimoine culturel immatériel. 


A l'occasion d'un concert en plein air dans un village côtier de Goa, devant quelques dizaines de spectateurs, la chanteuse prend le temps d'expliquer la signification de chaque titre de son récital, sachant qu'une grande part de l'audience ne comprend pas ou peu le portugais. 


Elle-même, à l'adolescence, refusait d'apprendre le portugais et pourtant, elle oeuvre désormais à perpétuer le fado à Goa et invite les nouvelles générations à marcher sur ses traces.

Le fado et le sitar 
"Ma mère avait essayé de m'enseigner la langue, mais cela ne m'intéressait pas", raconte-t-elle à l'AFP. Tout a changé lorsque, jeune fille, elle a rencontré un guitariste portugais qui a trouvé que sa voix, "riche et veloutée", était idéale pour le fado. Elle a alors quitté Goa pour Lisbonne où elle apprît le fado. En 2008, elle fut la première Indienne, chanteuse de fado, à s'y produire en solo. 


Depuis, Sonia Shirsat chante son fado dans le monde entier, qu'elle aime à métisser parfois en mêlant des instruments de musique traditionnelle indienne comme le sitar que le grand maître indien Ravi Shankar a contribué à faire connaître en Occident. 


Tous les chants du fado sont naturellement baignés de nostalgie mais à Goa, ils portent la résonance singulière de deux époques. "Le fado ne parle pas seulement de ce qui est perdu, il parle aussi de ce qui est à venir", explique la chanteuse, "il appartient à la vie de Goa depuis plus de 100 ans. Si nous ne le préservons pas, cela revient à anéantir une partie de ce que nous sommes."


L’art contemporain saoudien s’expose pour la première fois au Musée national de Chine, à Pékin

Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
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  • L’exposition réunit plus de 30 artistes saoudiens de toutes générations autour d’une sélection d’œuvres (peintures, installations, vidéos) qui interrogent les notions d’identité, de mémoire, de tradition et de changement.
  • De La Mecque à l’intimité du vêtement féminin, des palmiers du désert aux structures géométriques du mihrab, l’art saoudien se dévoile sous toutes ses formes.

PEKIN : Après Rio de Janeiro et Riyad, c’est au tour de Pékin d’accueillir Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine.

Organisée par la Commission des musées du ministère saoudien de la Culture, cette manifestation culturelle majeure s’inscrit dans le cadre de l’Année culturelle saoudo-chinoise et constitue une nouvelle étape dans le dialogue artistique entre les deux pays.

Elle présente une scène contemporaine plurielle et audacieuse.

L’exposition réunit plus de 30 artistes saoudiens de toutes générations autour d’une sélection d’œuvres (peintures, installations, vidéos) qui interrogent les notions d’identité, de mémoire, de tradition et de changement. Le commissariat a été confié à la critique d'art argentine Diana Wechsler, qui propose une lecture sensible et contrastée de la scène contemporaine saoudienne.

De La Mecque à l’intimité du vêtement féminin, des palmiers du désert aux structures géométriques du mihrab, l’art saoudien se dévoile sous toutes ses formes, entre enracinement et modernité, spiritualité et questionnements écologiques.

Une immersion dans les récits et les formes.

Parmi les œuvres majeures exposées, Golden Hour d'Ahmed Mater présente une série de photographies tirées de Desert of Pharan, qui documentent l'évolution fulgurante de La Mecque. À travers ces images, l’artiste capture les tensions entre espace sacré, urbanisation massive et transformation sociale, offrant une nouvelle vision de la ville sainte.

The Silent Press, une installation de Muhannad Shono, se présente sous la forme d'un long rouleau de papier recouvert de signes énigmatiques tracés au charbon. Cette œuvre silencieuse mais vibrante interroge notre manière de lire, d'interpréter et de ressentir les mots et les formes.

Avec Five Women, Filwa Nazer présente des installations textiles inspirées de robes ayant appartenu à des femmes saoudiennes et qui racontent des histoires intimes de transformation, de mémoire et de résilience. L’artiste déconstruit les motifs et les structures vestimentaires pour révéler la charge émotionnelle contenue dans chaque vêtement.

Dans Tracing Lines of Growth, Lina Gazzaz transforme des feuilles de palmier traversées de fil noir en sculptures poétiques qui révèlent les tensions internes du végétal et les traces du temps. Chaque ligne cousue est une méditation sur la croissance, la mémoire et le mouvement.

Simplicity in Multiplicity d’Ahmad Angawi prend la forme d’un mihrab en bois inspiré de la « Fleur de Vie », un symbole ancestral. À travers ses motifs géométriques en expansion, l’œuvre exprime l’unité entre la foi, la nature et la géométrie sacrée, et représente les cinq prières quotidiennes musulmanes.

L’installation vidéo The Desert Keepers d’Ayman Zedani explore l’adaptation des plantes désertiques aux conditions extrêmes, notamment grâce au transfert génétique horizontal. Le désert y devient une mémoire vivante et un espace d'exploration des futurs possibles, dans une narration coécrite avec la poétesse Wided Rihana Khadraoui.

Enfin, Soft Machine / Far Away Engines de Sarah Brahim est une œuvre immersive mêlant performance filmée et installation sonore. À travers le souffle, geste à la fois fragile et fondamental, l’artiste interroge le corps humain, sa présence, sa résonance émotionnelle et son lien au collectif.

Une ouverture sur le monde et les futurs possibles.

Outre la valorisation des artistes contemporains du Royaume, l’exposition met également en lumière les pionniers de l’art moderniste saoudien des années 1960 à 1980, grâce à une sélection d'œuvres issues de la collection du ministère de la Culture. Cette perspective historique offre une lecture enrichie de l’évolution artistique du pays.

L'exposition Art of the Kingdom témoigne ainsi de la volonté de l'Arabie saoudite de soutenir la création artistique, d'élargir les horizons culturels et de tisser des liens durables avec d'autres scènes internationales.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com