Dans la fournaise grecque, des bénévoles luttent pour sauver chiens et chats brûlés

Parmi les milliers de volontaires qui se sont présentés, notamment pendant le premier week-end, beaucoup ont accepté de récupérer des chiens chez eux, pour une quinzaine de jours. (Photo, AFP)
Parmi les milliers de volontaires qui se sont présentés, notamment pendant le premier week-end, beaucoup ont accepté de récupérer des chiens chez eux, pour une quinzaine de jours. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 13 août 2021

Dans la fournaise grecque, des bénévoles luttent pour sauver chiens et chats brûlés

  • Dans la région d’Athènes, canidés et félins sont les premières victimes du feu, ainsi que tous ceux domestiqués laissés dans les jardins dans la fuite précipitée de leurs maîtres
  • L'élan de solidarité rencontré dans la capitale encourage les bénévoles à ouvrir un autre centre sur l'île d'Eubée, particulièrement ravagée par les incendies

ATHENES : Les matelas de glaçons, un baume sur les pattes brûlées, des bains d'eau froide : sous des bâches érigées à la hâte au nord d'Athènes, une trentaine de bénévoles s'activent pour soigner des dizaines de chiens et de chats, abandonnés ou oubliés dans les évacuations des incendies de Grèce.

"C’est l’heure du bain", s’exclame une jeune volontaire, se saisissant de deux petits chiots et les plongeant dans une petite bassine remplie d’eau.

Quand ils ne sont pas sévèrement brûlés, les rescapés à quatre pattes sont plongés dans l'eau toutes les deux à trois heures pour refroidir leurs plaies.

Sous les tentes de fortune, installées en sept heures au pied d’une carrière abandonnée des faubourgs de la capitale grecque, les vétérinaires bénévoles ont aussi organisé un espace "soins intensifs" pour les grands brûlés, où les blessures graves requièrent une surveillance de tous les instants.

"Jusqu’à présent, nous avons récupéré et recueilli 233 animaux", explique Yannis Batsas, le président d'Action Volontaires vétérinaires grecs. "Et on en reçoit une vingtaine tous les jours", dit-il à l'AFP.

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Au nord d'Athènes, dans le refuge où les animaux sont désormais soignés et réconfortés, les bénévoles circulent entre les cages, ajoutent des glaçons dans les gamelles, cependant qu’un ventilateur tente d’offrir un peu de fraîcheur dans la chaleur écrasante. (Photo, AFP)

Des dizaines de localités de l'agglomération d'Athènes ont été évacuées début août face à l'avancée des flammes qui ont ravagé pinèdes et habitations à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale.

Dans cette région, où les chiens et les chats errants sont légion, canidés et félins sont les premières victimes du feu, ainsi que tous ceux domestiqués laissés dans les jardins dans la fuite précipitée de leurs maîtres.

Sur les routes bordées de pins calcinés, l'AFP a rencontré des groupes de volontaires recueillant les animaux abandonnés à Efnides et dans d'autres villages sinistrés.

Au nord d'Athènes, dans le refuge où les animaux sont désormais soignés et réconfortés, les bénévoles circulent entre les cages, ajoutent des glaçons dans les gamelles, cependant qu’un ventilateur tente d’offrir un peu de fraîcheur dans la chaleur écrasante.

Dans un concert d'aboiements, les chiens, brûlés aux pattes et sur le reste du corps, accueillent joyeusement leurs infirmiers.

Installés sur des draps remplis de glaçons, une vingtaine d'entre eux attendent sagement que leurs maîtres viennent les chercher ou que d'autres choisissent de les adopter.

"Environ 90 animaux ont retrouvé leur propriétaire", estime Elena Dede, la fondatrice de l'organisme à but non lucratif Dogs' Voice.

Parmi les milliers de volontaires qui se sont présentés, notamment pendant le premier week-end, beaucoup ont accepté de récupérer des chiens chez eux, pour une quinzaine de jours.

"Au lieu d’avoir 200 animaux regroupés au même endroit, vous n'en aurez jamais plus d’une cinquantaine et ce, grâce aux hébergements et aux adoptions", s’est réjoui Yannis Batsas.

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Quand ils ne sont pas sévèrement brûlés, les rescapés à quatre pattes sont plongés dans l'eau toutes les deux à trois heures pour refroidir leurs plaies. (Photo, AFP)

"Nous avons eu plus de 2.000 personnes qui se sont présentées pour se porter volontaires", raconte à l'AFP Elena Dede, selon laquelle "dix tonnes de nourriture pour chats et chiens" ont été collectées et seront distribuées dans les chenils partout en Attique, dans l'est de la Grèce.

L'élan de solidarité rencontré dans la capitale encourage les bénévoles à ouvrir un autre centre sur l'île d'Eubée, où l'incendie était toujours actif jeudi.

"Une équipe est partie sur l’île d’Eubée pour aller voir les fermes, les chèvres, les moutons qui ont été brûlés", explique Yannis Batsas.

Mais "Eubée, c'est une autre histoire. Nous devons être sûrs que nous aurons la capacité de répondre avec la même efficacité qu'ici", ajoute Elena Dede.

Sur la deuxième île grecque, à 200 km à l'est d'Athènes, l'évacuation des animaux brûlés est compliquée. "Ils doivent être acheminés par bateau, ça rallonge les trajets", se lamente Irini Tapouti, la directrice de la clinique vétérinaire de Chalkida.

Sur la plage de Pefki, sur des transats tapissés de cendres, Roula Papadimitri et sa fille Eva apportent premiers soins et réconfort à une douzaine de chiens sauvés des flammes, a constaté l'AFP.

En quittant le village mitoyen d’Artemisia à pied, elles ont abandonné leur maison mais secouru plus de dix chiens. "Hors de question de partir sans eux", dit Eva. "Comment peut-on abandonner des chiens ?", interroge sa mère.

Lentement, Roula verse de l’eau dans les gueules assoiffées. Un petit chat rescapé des flammes se faufile entre les canins tremblotants.

Trois chiens ont été mis en cage, de peur qu’ils ne s’enfuient et ne se mettent en danger. "Je ne vais pas les laisser partir dans la gueule du loup", ajoute Roula.

 


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.