L'OPEP + capable de tenir tête à Washington au sujet des réductions

Les prix de l'essence aux États-Unis ont augmenté de plus de 40 % au cours des 12 derniers mois. (Photo, Reuters)
Les prix de l'essence aux États-Unis ont augmenté de plus de 40 % au cours des 12 derniers mois. (Photo, Reuters)
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Publié le Vendredi 13 août 2021

L'OPEP + capable de tenir tête à Washington au sujet des réductions

  • Les prix de l'essence aux États-Unis devraient chuter de 12% jusqu'à la fin de l'année
  • L'Agence internationale de l'énergie prévient que la demande de brut devrait s'affaiblir pour le reste de l'année, tandis que l'OPEP maintient ses prévisions

LONDRES/MOSCOU : Les appels du président américain Joe Biden à l'OPEP+ pour pomper plus de pétrole pourraient être de courte durée, et la pression politique risque de s'atténuer face aux prix de l'essence au cours des prochains mois.

Les prix de l'essence aux États-Unis ont augmenté de 2,4% en juillet par rapport au mois précédent, portant leur progression sur 12 mois à 41,8%, selon les données sur l'inflation. Le prix moyen national quotidien à la pompe était de 3,19 $ le gallon le 11 août.

Cependant, ce prix devrait baisser de près de 12% à une moyenne de 2,82 $ le gallon au quatrième trimestre, selon les prévisions du gouvernement américain. La progression continue du variant Delta pourraient entraîner un nouvel effondrement de la demande et une baisse encore plus importante.

La demande mondiale de pétrole devrait croître plus lentement que prévu cette année et pourrait entraîner une offre excédentaire en 2022, car la propagation du variant Delta crée un goulot d’étranglement dans les principaux pays consommateurs, a déclaré jeudi l'Agence internationale de l'énergie.

La demande a bondi en juin avec l'augmentation de la mobilité en Amérique du Nord et en Europe. Mais elle a «brusquement inversé le cours» en juillet, quand le variant Delta a secoué les livraisons en Chine, en Indonésie et dans d'autres régions d'Asie, explique l'AIE dans son rapport mensuel.

En revanche, l'OPEP a maintenu jeudi sa prédiction d'une forte reprise de la demande mondiale de pétrole en 2021 et d'une nouvelle croissance l'année prochaine. L’organisation s'attend à ce que la demande augmente de 5,95 millions de barils par jour (bpj) cette année, ou 6,6%, inchangée par rapport aux prévisions du mois dernier.

«L'économie mondiale continue de se redresser», affirme l'OPEP dans le rapport. «Cependant, de nombreux défis demeurent et qui pourraient facilement freiner cet élan. En particulier, la progression de la Covid-19 requiert une surveillance étroite».

Le Brent a chuté de 0,4% à $71,35 le baril à 11 h 51 à Londres. Il a clôturé près d'un sommet de deux ans, à $76,33 le baril, le 30 juillet.

«Les réductions de production effectuées pendant la pandémie devraient être inversées à mesure que l'économie mondiale se redresse, afin de baisser les prix pour les consommateurs», a déclaré Biden mercredi à la Maison Blanche.

Toutefois, l'OPEP+ a accepté le mois dernier d'augmenter l'offre de 0,4 million de barils par jour du mois d'août à décembre, pour un total de 2 millions de barils par jour.

«Cet appel de la Maison Blanche constitue une contradiction en quelque sorte, étant donné le fort plaidoyer environnemental de l'administration Biden. Mais ceci montre une fois de plus à quel point les prix de l'essence restent une priorité dans la politique énergétique américaine», déclare Herman Wang, rédacteur en chef, OPEP/Middle East news à S&P Global Platts, à Arab News. «C'est aussi un rappel que l'OPEP et ses alliés gardent une influence considérable sur le marché», dit-il.

«Concrètement, il peut sembler théâtral de parler de pétro-diplomatie américaine, mais la propre analyse de l'OPEP montre aujourd'hui que son offre est bien inférieure aux volumes nécessaires pour équilibrer le marché», souligne Wang.

«Une action imminente de l'OPEP+ est peu probable, de nombreux membres se sont déjà engagés sur les volumes d'exportation de septembre. Mais son message lors de la réunion du 1er septembre sera certainement analysé de près par les responsables américains», poursuit le rédacteur en chef.

La décision de l'administration était apparemment programmée pour coïncider avec l'annonce de l'inflation, explique l'analyste de Height Capital Markets, Benjamin Salisbury, à Bloomberg News.

«Le mantra de l'inflation croissante, surtout en ce qui concerne les prix du carburant, est le risque numéro un pour le plan économique de Biden, les programmes du plan américain pour l'emploi et les familles américaines ainsi que les perspectives de réélection des démocrates», conclut Salisbury.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.