Au Brésil, le sulfureux destin de Flordelis

La députée brésilienne Flordelis dos Santos. Archives Brazilian Chamber of Deputies / AFP
La députée brésilienne Flordelis dos Santos. Archives Brazilian Chamber of Deputies / AFP
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Publié le Samedi 14 août 2021

Au Brésil, le sulfureux destin de Flordelis

  • La sexagénaire aux lèvres pulpeuses et à la longue chevelure alternativement blonde, brune ou rousse a été accusée par la justice de Rio de Janeiro d'avoir orchestré la liquidation du pasteur Anderson, 42 ans
  • C'est la dernière étape en date de la disgrâce de l'ancienne chanteuse de gospel à la belle voix dont le destin hors norme avait inspiré en 2009 un docu-fiction avec plusieurs acteurs célèbres de l'influente télévision Globo

RIO DE JANEIRO : Célébrité depuis deux décennies au Brésil, Flordelis dos Santos, mère de plus de 50 enfants et pasteure évangélique, a fini par être expulsée dans l'opprobre de la Chambre des députés, accusée d'avoir orchestré l'assassinat de son mari.

C'est la dernière étape en date de la disgrâce de l'ancienne chanteuse de gospel à la belle voix dont le destin hors norme avait inspiré en 2009 un docu-fiction avec plusieurs acteurs célèbres de l'influente télévision Globo. 

Les députés ont conclu qu'il n"'y avait aucun doute" sur la participation de celle que tout le Brésil connait sous son seul nom de Flordelis ("Fleur de Lys") à l'assassinat de son mari Anderson do Carmo, en 2019. Flordelis, en liberté grâce à son immunité parlementaire, est néanmoins astreinte par la justice depuis octobre 2020 au port d'un bracelet électronique.

La sexagénaire aux lèvres pulpeuses et à la longue chevelure alternativement blonde, brune ou rousse a été accusée par la justice de Rio de Janeiro d'avoir orchestré la liquidation du pasteur Anderson, 42 ans. Avec la complicité de sept de ses 51 enfants, biologiques ou adoptés, ainsi que d'une petite-fille.

"La mère des favelas" avait recueilli ces enfants des rues souvent victimes de violences puis avait fui la justice avant qu'une ONG et une avocate ne l'aident à régulariser leur adoption. En 1994, Flordelis en avait même adopté 37 d'un coup.

Mais la mort suspecte de son époux est venue jeter une ombre sur la réputation de la médiatique fondatrice de la Communauté évangélique ministère Flordelis.

«Séances de purification»

C'est un de ses fils biologiques, Flavio dos Santos Rodrigues, qui a criblé le corps d'Anderson de 30 balles dans le garage de sa maison à Niteroi, près de Rio. Un drame qu'une Flordelis éplorée avait d'abord présenté comme une tentative ratée de cambriolage. Au total, 11 personnes de la famille seront traduites en justice.

Flordelis a fait preuve d'une réelle constance: elle aurait tenté d'empoisonner la nourriture ou la boisson de son mari au moins six fois auparavant. Née dans la favela carioca de Jacarezinho, l'une des plus violentes de Rio, Flordelis avait connu Anderson -- 16 ans de moins qu'elle -- en 1994, et l'avait adopté adolescent, avant de tomber amoureuse de lui. 

Ensemble, ils ont ensuite eu un fils -- l'un des quatre enfants biologiques de Flordelis -- et ont adopté une cinquantaine de bébés, enfants et adolescents en situation de grande précarité. Devenue leader évangélique, elle a créé une communauté de six temples et de milliers de fidèles, sur lesquels elle s'est appuyée pour se lancer en politique. 

Mais le contrôle exercé par Anderson sur les finances de l'église et de l'immense famille est devenu difficile à supporter pour Flordelis, et le couple s'est livré une guerre d'argent et d'influence. Après la mort du pasteur, l'image de la Brésilienne altruiste, pieuse et chaleureuse s'est sérieusement dégradée. 

Elle a été perçue comme une femme froide et manipulatrice. Les révélations embarrassantes se sont succédé: elle soumettait ses fidèles à des "séances de purification" incluant des relations sexuelles avec elle -- ce qu'elle a toujours démenti.

«La tête haute»

En 2018, elle avait été l'une des députées la mieux élue à Brasilia, une consécration pour cette fille des favelas. 

Puis, la justice passant, elle a pu rester en liberté du fait de son immunité parlementaire. Mais à partir d'octobre 2020, elle avait été contrainte à porter un bracelet électronique qu'elle exhibait à la cheville, au-dessus de ses escarpins, devant les caméras. 

Mercredi, Flordelis est devenue "la deuxième femme de l'histoire de la Chambre des députés a être démise de son mandat", signale Edson Sardinha, du site Congresso em Foco. La première avait été Raquel Candido e Silva, en 1994, pour corruption.

A la Chambre, dans le lobby évangélique, l'élue du Parti social-démocratique (PSD, conservateur) n'a guère eu de poids. "Elle n'a pas été influente (...) ce qui explique le vote massif de ses pairs en faveur de sa destitution, ajoute M. Sardinha: 437 pour, 7 contre.

Mais Flordelis n'a pas perdu sa fierté. "Vous allez le regretter!" a-t-elle lancé aux députés avant de quitter la tête haute l'hémicycle.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.