Côte d'Ivoire: cas d'Ebola détecté à Abidjan, «extrêmement préoccupant», selon l'OMS

Selon l'OMS, c'est le premier cas confirmé d'Ebola depuis 1994 en Côte d'Ivoire. (Photo, AFP)
Selon l'OMS, c'est le premier cas confirmé d'Ebola depuis 1994 en Côte d'Ivoire. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 15 août 2021

Côte d'Ivoire: cas d'Ebola détecté à Abidjan, «extrêmement préoccupant», selon l'OMS

  • «Il s'agit d'un cas isolé et importé», a assuré le ministre de la santé, ajoutant que la patiente était «actuellement en isolement et prise en charge au centre de traitement des maladies hautement épidémique du CHU de Treichville», à Abidjan
  • «Une réunion interministérielle d'urgence» s'est tenue samedi en fin d'après-midi sous la présidence du Premier ministre ivoirien Patrick Achi

ABIDJAN : Un cas d'Ebola a été detecté dans la capitale économique ivoirienne Abidjan, le premier depuis 1994, près de deux mois après l'annonce de la fin de l'épidémie de 2021 en Guinée voisine, ce qui est "extrêmement préoccupant", selon l'OMS.

Les autorités sanitaires ivoiriennes "ont été informées ce jour (samedi) par l'Institut Pasteur d'un cas positif de maladie à virus Ebola après examen d'un échantillon prélevé" vendredi "sur une jeune fille âgée de 18 ans de nationalité guinéenne", a déclaré à la télévision nationale RTI le ministre, Pierre Demba.

Il a précisé que cette jeune femme avait quitté la ville de Labé en Guinée par la route et était "arrivée en Côte d'Ivoire le 11 août".

"Il s'agit d'un cas isolé et importé", a-t-il assuré, ajoutant que la patiente était "actuellement en isolement et prise en charge au centre de traitement des maladies hautement épidémiques du CHU de Treichville", à Abidjan.

Selon le ministre, la Côte d'Ivoire dispose de vaccins contre Ebola et "procèdera à la vaccination des groupes cibles, personnel de santé de première ligne, contacts immédiats de la patiente, forces de sécurité à nos frontières".

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a précisé dans un communiqué que "5 000 doses de vaccin anti-Ebola" obtenues "pour combattre l’épidémie en Guinée" devaient être acheminées en Côte d'Ivoire.

Une réunion interministérielle d'urgence s'est tenue samedi en fin d'après-midi à Abidjan sous la présidence du Premier ministre ivoirien Patrick Achi.

Parmi les mesures prises figurent la réactivation du système de surveillance et de riposte au virus Ebola mis en place pendant la dernière épidémie en Guinée, l'organisation "du suivi de tous les contacts identifiés, la poursuite du strict respect des mesures barrières édictées contre le Covid-19 qui restent valables pour la maladie à virus Ebola" et une "collaboration transfrontalière intense avec la Guinée".

"Le gouvernement rassure les populations et les invite à la sérénité", a déclaré M. Demba. "Toutes les dispositions sont prises pour faire face à cette situation, Le dispositif sanitaire pour le contrôle de la maladie existe et a été éprouvé avec succès par le passé".

Bien que la Côte d’Ivoire ait des frontières communes avec la Guinée et le Libéria, qui ont été durement frappés par Ebola entre 2014 et 2016, ce "pays n’a enregistré aucun cas confirmé de la maladie à virus Ebola depuis 1994, l’année où un scientifique avait été infecté durant une épidémie chez les chimpanzés", selon l'OMS.

«Taux de létalité de 25 à 90%»

"Il est extrêmement préoccupant que cette épidémie ait été déclarée à Abidjan, une métropole de plus de quatre millions d’habitants", a estimé Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l'Afrique.

"Cependant, l’essentiel de l’expertise mondiale en matière de lutte contre la maladie à virus Ebola se trouve ici, sur le continent, et la Côte d’Ivoire peut tirer parti de cette expérience pour accélérer la riposte", a-t-elle ajouté.

La Guinée et l'OMS ont officiellement annoncé le 19 juin la fin de la deuxième épidémie d'Ebola dans ce pays, quelques mois après la réapparition de cette maladie rapidement vaincue grâce à l'expérience accumulée en 2013-2016 où elle avait fait des milliers de morts.

Entre fin 2013 et 2016, la pire épidémie au monde depuis l'identification du virus en 1976 avait tué plus de 11 300 personnes, principalement en Guinée (2 500 morts), au Liberia et en Sierra Leone, trois des pays les plus pauvres au monde. Un bilan sous-évalué de l'aveu même de l'OMS.

En 2021, un total de 16 cas confirmés et sept cas probables ont été recensés lors de cette dernière épidémie en Guinée. Onze patients ont survécu et 12 sont décédés, selon l'OMS.

Après la déclaration de fin d'épidémie d'Ebola, la Guinée devait entrer dans une période de surveillance épidémiologique renforcée de trois mois.

"Aucun élément n’indique que le cas détecté en Côte d’Ivoire est lié à la récente flambée épidémique qui a touché la Guinée", estime l'OMS. "Une enquête plus approfondie et un séquençage génomique permettront d’identifier la souche du virus et de déterminer s’il existe un lien".

Ebola est une maladie à virus souvent mortelle, qui touche les êtres humains et d’autres primates. "Les taux de létalité ont varié de 25 à 90% lors des épidémies précédentes" selon l'OMS qui précise que "néanmoins, il existe désormais un traitement efficace, et si les patients sont pris en charge à un stade précoce de la maladie, avec en parallèle des soins de soutien, leurs chances de survie s’améliorent considérablement".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.