Majouja, une cantine et épicerie fine aux senteurs d’Algérie au cœur de Paris

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Publié le Lundi 16 août 2021

Majouja, une cantine et épicerie fine aux senteurs d’Algérie au cœur de Paris

  • «Nos clients découvrent que la cuisine traditionnelle algérienne, composée avec beaucoup de légumes frais et de saison, est saine, équilibrée, gourmande et fraîche»
  • S’inspirant d’une cuisine traditionnelle algérienne, riche par sa diversité et ses multiples saveurs, Katia Barek a souhaité faire découvrir des plats authentiques

PARIS: Fondée par la Franco-Algérienne Katia Barek, Majouja, une cantine et épicerie fine aux senteurs d’Algérie, est installée dans le IXe arrondissement de Paris.

C’est l’histoire d’une reconversion professionnelle. Après une carrière de plusieurs années comme responsable de la communication à BNP Paribas, Katia Barek décide de changer de métier. Au cours de ses années d’exercice, lors des pauses-déjeuner avec ses collègues, elle fait le tour du quartier et des alentours et constate que toutes les cuisines sont proposées sauf celle de sa mère, de la région de ses ancêtres: la Kabylie. L’idée est là, elle y pense souvent.

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Issue du milieu bancaire et des affaires, Katia Barek prépare le terrain en effectuant d’abord une étude de marché. «Cette étude m’a permis d’observer qu’il existe autour de la cuisine algérienne de nombreux préjugés: cuisine grasse, ne peut être vendue en plats à emporter, souvent associée à des endroits folkloriques, denses, dans lesquels une certaine population ne peut s’identifier, qu’elle soit française ou d’origine magrébine», explique Katia Barek à Arab News en français. Cela m’a confortée dans l’idée d’initier le projet, de saisir cette énorme opportunité. J’ai créé Majouja, une cantine d’inspiration kabyle, mais qui propose des plats représentant le patrimoine culinaire des autres régions de l’Algérie», ajoute-t-elle.

La cuisine kabyle là où on ne l’attend pas

Elle s’installe à Paris, à quelques mètres du siège de l’entreprise dans laquelle elle a évolué pendant plus d’une décennie. «Je suis née et j’ai grandi dans le XVIIIe arrondissement de Paris, mais je tenais à m’installer dans le IXe arrondissement, car je voulais amener notre cuisine où on ne l’attend pas, que cela soit par ignorance ou bien par des préjugés. Dans l’inconscient collectif, l’Algérie évoque autre chose que ses voisins, le Maroc ou la Tunisie, qui valorisent leur artisanat grâce au tourisme de masse. L’Algérie n’étant pas un pays touristique, son patrimoine culinaire, malgré le nombre important des membres de sa diaspora en France, reste un peu méconnu», nous confie Katia Barek.

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Depuis l’ouverture des restaurants – après le confinement –, Majouja a ouvert ses portes en proposant de la vente à emporter. «Nos produits sont frais et de saison; dans notre cantine, les commandes se font au comptoir, les plats sont préparés sur place, nous proposons des plats authentiques et de la street food», précise Katia Barek. Deux mois plus tard, elle a, enfin, la possibilité de recevoir ses clients, de les servir et d’échanger avec eux. «Nous sommes très contents de l’accueil, nos clients sont satisfaits, ils découvrent que la cuisine traditionnelle algérienne, composée avec beaucoup de légumes frais et de saison, est saine, équilibrée, gourmande et fraîche», se réjouit-elle.

Saveurs et authenticité

Du couscous, un plat mondialement connu, classé au patrimoine immatériel de l’Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), à la rechta (fines nouilles faites maison au poulet, bouillon infusé et aromatisé à la cannelle), le laâsban (boulettes de semoule en sauce rouge pimentée, parfumées à la menthe et la coriandre), ou encore le plat best-seller amekfoul, un couscous végétarien composé de semoule et des légumes de saison, arrosé de filet d’huile d’olive de Kabylie, les femmes-cheffes de Majouja régalent les yeux et les papilles avec des mets typiquement algériens. «Nos clients du midi, principalement des actifs du quartier, ont découvert la rechta; elle est désormais autant commandée que le couscous», souligne-t-elle.

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S’inspirant d’une cuisine traditionnelle algérienne, riche par sa diversité et ses multiples saveurs, Katia Barek a souhaité faire découvrir des plats authentiques, hérités de sa mère, qu’elle propose avec une touche de modernité. «Je m’inspire de mon histoire familiale, de celle de mon père, Algérien de la campagne qui a immigré en France en 1968, et qui a travaillé longtemps dans le domaine de la restauration. Je suis née en France, fière de ma double culture, une culture que je souhaite faire connaître aux Parisiens», raconte-t-elle.

«Mon inspiration vient de mon héritage familial, celui de ma mère. D’ailleurs, “Majouja” est le surnom affectueux de ma mère, à qui je voulais rendre hommage, c’est la reconnaissance d’un héritage culinaire qui m’a été transmis par elle qui a travaillé des années sans savoir lire ni écrire; elle possède pourtant un trésor, un savoir-faire culinaire, hérité de sa mère et de sa grand-mère», nous raconte Katia Barek. Elle précise que de nombreuses femmes issues de l’immigration en France ont de l’or dans les mains, mais n’ont pas toujours l’occasion de le faire valoir en milieu professionnel. «Avec Majouja, c’est à ces femmes que je veux permettre de s’exprimer, de travailler», se félicite-t-elle.

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Afin de mieux faire connaître la cuisine de l’autre rive de la méditerranée, Majouja assure la livraison à domicile et au bureau. Katia Barek assure toutefois que son objectif, à travers Majouja, est aussi de développer «une façon de vivre la cuisine authentique, généreuse et ouverte sur les autres».

Katia Barek a établi sa stratégie, elle fera les choses «doucement, mais sûrement». Elle entend, dans cette première étape, consolider Majouja à Paris, car, observe-t-elle, créer un restaurant nécessite du bon sens, de la rigueur et énormément de travail. Néanmoins, explique-t-elle, issue du domaine bancaire dont la devise stipule que «le petit n’existe pas», elle projette de créer d’autres espaces de vie, de réinventer des lieux avec de l’âme. «Je préfère offrir du qualitatif dans l’assiette. Ce qui me fait plaisir, c’est de voir mes clients revenir à Majouja», conclut-elle.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.