Nigeria: l'inquiétude grandit sur le sort d'enfants kidnappés en masse

«Nous avons appris la nouvelle choquante de la mort de quatre enfants», a déclaré Maryam Mohammed, dont sept des douze enfants figurent parmi les captifs. (Photo, AFP)
«Nous avons appris la nouvelle choquante de la mort de quatre enfants», a déclaré Maryam Mohammed, dont sept des douze enfants figurent parmi les captifs. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 17 août 2021

Nigeria: l'inquiétude grandit sur le sort d'enfants kidnappés en masse

  • Le 30 mai, environ 200 hommes armés à moto avaient envahi la ville de Tegina et enlevé 136 élèves de l'école privée musulmane Salihu Tanko
  • Les autorités de l'État du Niger ont répété qu'elles ne paieraient aucune rançon aux ravisseurs, mais qu'elles étaient prêtes à négocier

KANO: Deux mois et demi après l'enlèvement d'une centaine d'enfants dans une école musulmane du centre du Nigeria, l'inquiétude des familles grandit sur leur sort, après la nouvelle de la mort de quatre élèves en captivité.

Le 30 mai, environ 200 hommes armés à moto avaient envahi la ville de Tegina, dans l'État du Niger où sévissent plusieurs bandes criminelles, et enlevé 136 élèves de l'école privée musulmane Salihu Tanko. 

C'est un émissaire envoyé pour faire libérer les enfants en échange d'une rançon - lui-même retenu captif puis libéré - qui a appris la triste nouvelle aux parents. Mais il n'a pu leur dire quels enfants étaient décédés, faisant monter l'angoisse des familles. 

"Nous avons appris la nouvelle choquante de la mort de quatre enfants", a déclaré Maryam Mohammed, dont sept des douze enfants figurent parmi les captifs. "Depuis, chaque parent vit encore plus dans l'incertitude car personne ne sait si son enfant fait partie des morts."

Une douzaine d'entre eux, dont une petite fille de 7 ans, avaient réussi mi-juin à échapper à la surveillance des ravisseurs durant leur sommeil.

Le 1er août, l'émissaire envoyé par les parents pour remettre une rançon de 30 millions de nairas (61 000 euros) en échange de la libération des enfants, était revenu bredouille. 

Cet homme de 60 ans, qui s'était porté volontaire pour la mission, a lui-même été détenu pendant une semaine, car les ravisseurs exigeaient davantage d'argent, selon les responsables de l'école. 

Il n'a pas pu identifier les quatre victimes. Les ravisseurs lui ont seulement montré quatre tombes qui, selon eux, appartenaient aux élèves décédés. 

Deux des enfants de Maryam Mohammed souffrent de pneumonie, "ce qui me fait penser qu'ils pourraient faire partie des victimes", a-t-elle confié.  

"J'ai toutes les raisons de craindre pour leur vie", après 78 jours de captivité dans la brousse, sans accès à leurs médicaments, a ajouté cette mère de famille.  

Des bandes criminelles lourdement armées sèment la terreur depuis des années dans le Nord et le centre du Nigeria, où ils ont mené une série de kidnappings de masse. Environ 1 000 enfants ont ainsi été enlevés dans des écoles depuis le début de l'année, selon l'ONU. 

La plupart ont été libérés grâce à des négociations ou au versement de rançons, mais des centaines d'élèves et d'étudiants sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. 

Parmi eux, 81 élèves d'un lycée baptiste de l'État de Kaduna, enlevés le 5 juillet, dont les proches restent sans nouvelles. 

Et dimanche soir, trois personnes ont été tuées et 15 élèves enlevés dans un collège agricole de l'État de Zamfara (Nord-Ouest), lors d'une nouvelle attaque par des hommes armés.

«Abandonnés»

La fille de Fati Abdullahi, âgée de 18 ans, et son fils, 15 ans, font eux aussi partie des élèves enlevés à Tegina.  

Et comme Maryam Mohammed, elle se dit très inquiète, notamment pour les "adolescentes" qui, craint-elle, pourraient être maltraitées par les ravisseurs. 

"Mon esprit sera davantage en paix si j'apprends que ma fille est morte plutôt que de vivre un cauchemar, si son honneur a été violé", a déclaré Mme Abdullahi. 

"Je ne peux pas imaginer ma fille et les autres filles de son âge vivre dans les mêmes vêtements pendant tous ces jours, sans accès aux besoins sanitaires", a-t-elle ajouté.  

Les autorités de l'État du Niger ont répété qu'elles ne paieraient aucune rançon aux ravisseurs, mais qu'elles étaient prêtes à négocier. 

Les parents des élèves kidnappés affirment avoir réuni la rançon confiée à l'émissaire pour faire libérer leurs enfants grâce à leurs économies et à des dons. 

Le mari de Mme Mohammed a vendu ses deux parcelles de terrain et leur maison pour y contribuer. 

"Nous avons vendu tout ce que nous avons. Nous avons vendu notre seule maison (...) pour voir nos enfants rentrer à la maison, mais notre espoir a été douché", a-t-elle expliqué. "Nous nous sentons abandonnés par le gouvernement et les Nigérians, tout le monde s'est tu et le gouvernement ne semble pas se soucier de nos enfants". 

"La foi en Allah et les conseils de mes autres enfants", a déclaré Mme Mohammed, "ce sont mes seules forces contre la tempête".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.