Afghanistan: Moscou juge «positifs» les signaux talibans et appelle au dialogue national

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le 22 juillet 2021. (Photo, AFP)
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le 22 juillet 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 17 août 2021

Afghanistan: Moscou juge «positifs» les signaux talibans et appelle au dialogue national

  • « Le fait que les talibans à Kaboul proclament et démontrent dans la pratique leur disposition à respecter les opinions des autres constitue, à mon sens, un signal positif », a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov
  • « Nous voyons des signaux d'espoir du côté des talibans qui expriment leur désir d'un gouvernement avec d'autres forces politiques »

MOSCOU: La Russie, appelant à un dialogue inter-afghan, a jugé mardi que les talibans envoyaient des signaux positifs en matière de libertés et de partage du pouvoir et se comportaient de matière "civilisée" à Kaboul.

"Le fait que les talibans à Kaboul proclament et démontrent dans la pratique leur disposition à respecter les opinions des autres constitue, à mon sens, un signal positif", a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, en déplacement à Kaliningrad.

"Nous voyons des signaux d'espoir du côté des talibans qui expriment leur désir d'un gouvernement avec d'autres forces politiques", a-t-il encore dit un peu plus tard, citant notamment l'engagement, selon lui, de la mouvance islamiste pour respecter le droit à "l'éducation pour les filles". 

La Russie soutient le lancement d'un "dialogue national" en Afghanistan "avec la participation de toutes les forces politiques, ethniques et confessionnelles" du pays, a-t-il ajouté, en référence à ce qu'il a dit être une initiative de l'ancien président afghan Hamid Karzaï.

La Russie, bien qu'elle considère les talibans comme une organisation terroriste interdite, a des relations avec eux depuis plusieurs années et a reçu ses émissaires à Moscou à de nombreuses reprises. Elle a maintenu ses représentations dans le pays, alors que les Occidentaux évacuaient dans le chaos. 

L'ambassadeur russe à Kaboul s'est lui entretenu mardi avec un représentant des talibans, et a insisté à la télévision russe Rossiïa-24 sur le comportement adéquat des conquérants.

"Ils se comportent de manière responsable, civilisée", a dit Dmitri Jirnov. 

Sa rencontre a elle été "positive et constructive" et axée sur des aspects pratiques, étant donné que les talibans attendent encore "à Kaboul des représentants d'un rang plus élevé, plus politique".

Selon l'ambassadeur, il n'y actuellement pas de pouvoir central en Afghanistan "juste un chef à Kaboul, de facto, un taliban". Les nouveaux maîtres de la ville s'assurent avant tout qu'elle soit sécurisée "et y parviennent".

"Avec les criminels ils sont durs, ils peuvent les fusiller", a concédé le diplomate, tout en rejetant les prédictions alarmistes de Occidentaux "d'un bain de sang". 

M. Lavrov avait aussi relevé un "processus positif en cours dans les rues de Kaboul où la situation est calme et où les talibans assurent l'ordre public".

Le ministre russe a aussi vivement critiqué les vingt années de présence politico-militaire américaine dans le pays.

"Les Américains ont essayé d'y bâtir ce qu'ils appellent démocratie", a-t-il relevé, "mais croire qu'on peut imposer au peuple afghan de vivre selon les normes occidentales est naïf".

"C'était une fois de plus une tentative d'imposer au monde ses propres valeurs, en ignorant les traditions pluriséculaires d'autres pays", a encore martelé M. Lavrov.   


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.