Le cofondateur des talibans de retour en Afghanistan, la vie reprend dans la crainte à Kaboul

Le mollah Abdul Ghani Baradar (au centre), co-fondateur et numéro deux des talibans, dirigeait depuis le Qatar le bureau politique du mouvement. (Photo, AFP)
Le mollah Abdul Ghani Baradar (au centre), co-fondateur et numéro deux des talibans, dirigeait depuis le Qatar le bureau politique du mouvement. (Photo, AFP)
Selon un commerçant de Kaboul, "Les talibans patrouillent la ville en petits convois. Ils n'importunent personne mais, bien sûr, les gens ont peur". (Photo, AFP)
Selon un commerçant de Kaboul, "Les talibans patrouillent la ville en petits convois. Ils n'importunent personne mais, bien sûr, les gens ont peur". (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 18 août 2021

Le cofondateur des talibans de retour en Afghanistan, la vie reprend dans la crainte à Kaboul

  • Le mollah Abdul Ghani Baradar, qui dirigeait depuis le Qatar le bureau politique du mouvement, est rentré au pays où il devrait être appelé à de hautes fonctions
  • Les talibans ont multiplié les gestes d'apaisement à l'égard de la population, mais pour nombre d'Afghans, la confiance sera dure à gagner

KABOUL : Le cofondateur des talibans, le mollah Abdul Ghani Baradar, est rentré mardi en Afghanistan à peine deux jours après la prise du pouvoir, les nouveaux maîtres du pays assurant que leurs adversaires seraient pardonnés et que les femmes seraient respectées selon "les principes de l'islam".

Le mollah Abdul Ghani Baradar, co-fondateur et numéro deux des talibans, qui dirigeait depuis le Qatar le bureau politique du mouvement, est rentré au pays où il devrait être appelé à de hautes fonctions.

"Une délégation de haut niveau menée par le mollah Baradar a quitté le Qatar, a atteint notre pays tant aimé cet après-midi et atterri à l'aéroport de Kandahar", a tweeté un porte-parole des talibans.

Face au discours apaisant des talibans, plusieurs pays, dont la Chine et la Russie, qui n'ont pas fermé leurs ambassades, ont indiqué leur volonté de normaliser les relations avec les talibans.

Les Etats-Unis se sont dits prêts mardi à maintenir leur présence diplomatique à l'aéroport de Kaboul après la date limite de retrait fixée au 31 août si les conditions le permettent.

"Si (la situation) est sûre, et si c'est responsable pour nous de rester plus longtemps, nous pourrions envisager cela", a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

Mais pour le procureur de la Cour pénale internationale, des crimes et des exécutions en guise de représailles ont été commis dans le pays, qui pourraient relever de violations du droit international humanitaire.

Pour sa part, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a annoncé mardi soir une session spéciale le 24 août à Genève pour examiner "les inquiétudes sérieuses concernant les droits de l'homme" après la prise du pouvoir par les talibans.

Calme prudent à Kaboul

A Kaboul, des magasins ont rouvert, le trafic automobile a repris et des policiers réglaient la circulation, les talibans tenant des postes de contrôle.

Mais des signes montraient que la vie ne serait plus celle d'hier. Les hommes ont troqué leurs vêtements occidentaux pour le « shalwar kameez » (ample habit traditionnel afghan) et la télévision d'Etat diffuse désormais essentiellement des programmes islamiques.

Les écoles et universités de la capitale restent fermées.

Depuis qu'ils sont entrés dans la ville dimanche, après une fulgurante offensive leur ayant permis en dix jours de contrôler quasiment tout le pays, les talibans ont multiplié les gestes d'apaisement à l'égard de la population.

Mais pour nombre d'Afghans, la confiance sera dure à gagner. Du temps où ils étaient au pouvoir (1996-2001), les talibans avaient imposé une version ultra-rigoriste de la loi islamique. Les femmes ne pouvaient ni travailler ni étudier, et voleurs et meurtriers encouraient de terribles châtiments.

"Les gens ont peur de l'inconnu", confie un commerçant de Kaboul. "Les talibans patrouillent la ville en petits convois. Ils n'importunent personne mais, bien sûr, les gens ont peur".

Un corps trouvé dans le train d'atterrissage d'un C-17 américain

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Sur un autre C-17 de l'US Air Force, plus de 620 Afghans, pour la plupart des personnes ayant travaillé avec les Américains et leurs familles, ont été évacués de Kaboul. (Photo, AFP)

WASHINGTON : L'armée américaine a découvert des "restes humains" dans le train d'atterrissage de l'avion militaire qui avait été pris d'assaut lundi par des Afghans paniqués a l'aéroport de Kaboul, a indiqué mardi l'armée de l'air américaine, qui a ouvert une enquête.

L'US Air Force va examiner toutes les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux d'un avion de transport C-17 que des centaines de personnes avaient poursuivi en courant, certains tentant follement de s'accrocher à ses flancs ou à ses roues. Une autre vidéo montrait le même appareil en vol au-dessus de Kaboul, et ce qui apparaissait comme deux personnes tombant dans le vide.

"Outre les vidéos mises en ligne et les informations de presse faisant état de personnes tombant de l'appareil au départ, des restes humains ont été découverts dans le train d'atterrissage du C-17 lorsqu'il a atterri à la base aérienne Al Udeid, au Qatar", a précisé une porte-parole de l'US Air Force, Ann Stefanek.

"L'enquête sera exhaustive pour nous permettre d'obtenir tous les faits sur cet incident tragique", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

La porte-parole n'a pas donné de bilan total ni confirmé les informations faisant état d'une personne écrasée sous les roues de l'appareil avant le décollage.

Le C-17 venait d'atterrir et était chargé d'équipement destiné aux renforts militaires américains envoyés à Kaboul pour sécuriser les évacuations de civils.

"Avant que l'équipage n'ait pu décharger l'avion, il a été encerclé par des centaines d'Afghans" qui avaient envahi le tarmac après avoir forcé le périmètre de sécurité de l'aéroport, a précisé la porte-parole. "Face à une situation qui se détériorait rapidement autour de l'avion, l'équipage a décidé de repartir aussi vite que possible".

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.