Deuxième exfiltration française de Kaboul, avec 184 Afghans 

Des Afghans se pressent à l'aéroport en attendant de partir de Kaboul le 16 août 2021. (AFP)
Des Afghans se pressent à l'aéroport en attendant de partir de Kaboul le 16 août 2021. (AFP)
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Publié le Mercredi 18 août 2021

Deuxième exfiltration française de Kaboul, avec 184 Afghans 

  • L'opération d'exfiltration, baptisée Apagan, mobilise deux avions de l'Armée de l'air sur le tronçon Émirats-Kaboul et deux autres pour les vols entre les Émirats et la France
  • La France souhaiterait rapatrier encore «quelques dizaines» d'Afghans ayant collaboré avec l'armée française

PARIS: Une grande partie des personnes réfugiées à l'ambassade de France à Kaboul sont désormais en lieu sûr après l'évacuation dans la nuit par l'armée française de 216 personnes dont 184 Afghans, attendues à Paris dans la journée.


Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, a annoncé dans un communiqué la seconde rotation d'un A400M entre Kaboul, en proie au chaos depuis la prise de pouvoir des talibans dimanche, et Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, où la France dispose d'une base militaire. 


Aux Afghans "de la société civile en besoin de protection" s'ajoutent 25 Français, soit "une grande partie des personnes, de nationalité française comme afghane, qui s'étaient réfugiées au sein du bâtiment de l'ambassade de France à Kaboul", a précisé le patron de la diplomatie française. 


Selon l'Etat-Major des Armées, un avion de transport de troupes "A330 Phénix a également décollé de métropole cette nuit pour rejoindre les Emirats arabes unis". Il est attendu à Paris dans la journée avec les rapatriés, selon un tweet de la ministre des Armées Florence Parly. 


La France a également rapatrié dans cette rotation aérienne 4 Néerlandais, 1 Irlandais et 2 Kenyans.


"À nos armées, policiers et équipes diplomatiques qui organisent ces opérations sensibles, merci. On continue", a tweeté le président Emmanuel Macron.

 

Les évacuations se poursuivent à l'aéroport de Kaboul

L'évacuation de diplomates, d'autres étrangers et d'Afghans ayant travaillé avec eux se poursuit dans des conditions difficiles à Kaboul, tombée aux mains des talibans.


Un gigantesque pont aérien mobilise depuis dimanche une noria d'avions du monde entier, dans un aéroport pris d'assaut par les candidats à l'exil et dont les abords sont étroitement contrôlés par les talibans.

Renforts 

Les opérations d'évacuation à l'aéroport de Kaboul, seule porte d'entrée et de sortie du pays, ont repris graduellement après des scènes de chaos lundi. 


Les membres de l'Otan, qui se sont réunis mardi, "ont annoncé l'envoi d'avions supplémentaires" pour assurer les évacuations, a indiqué le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, tout en précisant que "les opérations à l'aéroport (de Kaboul) reprennent graduellement" après les scènes de chaos de lundi.


Outre les avions, certains pays ont envoyé des renforts militaires. De quelque 3.000 lundi soir, le nombre de soldats américains à l'aéroport de Kaboul doit atteindre 6.000 "dans les prochains jours".


Ils ont été rejoints notamment par des forces spéciales françaises, qui ont pour mission de participer aux opérations d'évacuation de plusieurs dizaines de Français ainsi que de certains Afghans.

Pont aérien français: premiers Afghans exfiltrés 

La France poursuit sa rotation d'avions militaires entre Paris et Kaboul, via les Emirats. Dans la nuit de mardi à mercredi 216 personnes dont 184 Afghans "de la société civile en besoin de protection" ont été exfiltrés de Kaboul vers Abou Dhabi, a indiqué mercredi dans un communiqué son ministre des Affaires étrangères. L'avion est attendu en France dans la journée.


Mardi, 41 ressortissants français et étrangers avaient déjà été exfiltrés de Kaboul par la France, grâce au pont aérien mis en place après la prise de pouvoir par les talibans dimanche.

Les Etats-Unis ont évacué plus de 3 200 personnes 

L'armée américaine a évacué plus de 3.200 personnes d'Afghanistan, notamment du personnel américain, à l'aide d'avions militaires, selon la Maison Blanche. En plus de ces 3.200 personnes, près de 2.000 réfugiés afghans ont été évacués vers les Etats-Unis.


Les Etats-Unis prévoient d'évacuer plus de 30.000 personnes par un pont aérien entre Kaboul et leurs bases au Koweït et au Qatar.


Les Etats-Unis ont "la responsabilité et les moyens" d'évacuer les Afghans qui les ont aidés en Afghanistan, a estimé mardi l'ancien président George W. Bush, qui a déclenché il y a 20 ans l'offensive américaine en Afghanistan.

Corps retrouvé 

L'armée américaine a annoncé mardi avoir découvert des "restes humains" dans le train d'atterrissage d'un avion militaire qui venait d’atterrir pour un ravitaillement et qui avait été pris d'assaut lundi par des Afghans paniqués a l'aéroport de Kaboul, a indiqué mardi l'armée de l'air américaine, qui a ouvert une enquête.


Face à une situation qui se détériorait rapidement autour de l'avion, l'équipage a décidé de repartir aussi vite que possible", a expliqué précisé une porte-parole de l'US Air Force, Ann Stefanek.


Berlin accuse les talibans d'entraver les départs 

Un avion militaire allemand, qui a pu atterrir dans la nuit de lundi à mardi à Kaboul, n'a réussi à emporter avec lui que sept personnes, alors que des centaines d'autres attendent de pouvoir gagner l'Allemagne.


Berlin accuse les talibans d'entraver l'accès à l'aéroport de Kaboul aux candidats afghans au départ, alors que quelque 10.000 Afghans ayant collaboré avec l'armée allemande ou des ONG, ou des membres de leur famille, doivent être évacués selon la chancelière Angela Merkel.


L'Autriche et la Roumanie ont également indiqué que leurs ressortissants et les Afghans qu'ils comptent évacuer rencontraient des difficultés pour se rendre à l'aéroport.

Rapatriement Tchèque, en Espagne et dans les Balkans

Madrid a envoyé dans la nuit de lundi à mardi un premier avion militaire (A400) à Dubaï, parti de Saragosse (nord-est), pour "rapatrier le personnel de l’ambassade de Kaboul, des ressortissants espagnols dans le pays ainsi que les Afghans qui ont collaboré avec l'Espagne", selon le ministère de la Défense. Un deuxième avion a décollé mardi dans l'après-midi, de la même base aérienne.


Un avion militaire tchèque en provenance de Kaboul a atterri mardi soir à Prague avec à son bord 87 personnes évacuées, dont l'ambassadeur Jiri Baloun, des soldats tchèques, des Afghans ayant travaillé pour eux ainsi que deux ressortissants polonais. Un premier vol avait rapatrié 46 personnes en République tchèque lundi.


De son côté, la Macédoine du Nord va suivre l'exemple de l'Albanie et du Kosovo voisins en accueillant 180 civils afghans (employés d'ONG, journalistes, leurs familles), ainsi que six femmes et enfants, employées ou membres de familles d'employés de la mission de l'ONU en Afghanistan.

«Fierté»
"Cette opération qui permet la mise en protection d'Afghanes et d'Afghans qu'il était impératif de protéger est la réussite d'un important travail collectif", s'est réjoui de son côté le chef de la diplomatie française. "C'est la fierté de la France de pouvoir accueillir la société civile afghane qui lutte pour la liberté, comme elle l'a déjà fait en rapatriant ces dernières semaines les agents locaux de l'ambassade et leurs familles".


Mardi, 41 ressortissants français et étrangers avaient déjà été exfiltrés de Kaboul par la France, grâce au pont aérien mis en place après la prise de pouvoir par les talibans dimanche.


Ces personnes sont arrivées aux alentours de 17h30 (15h30 GMT) à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, dans un A310 de l'armée française, après une escale aussi à Abou Dhabi. Tous les passagers devaient passer des tests de dépistage du Covid-19 et subir des vérifications sanitaires. 


L'opération d'exfiltration, baptisée Apagan, mobilise deux avions de l'Armée de l'air sur le tronçon Émirats-Kaboul et deux autres pour les vols entre les Émirats et la France.


Évoquant les scènes de panique dans la capitale et le chaos qui règne à l'aéroport, Mme Parly avait réitéré mardi que la France ferait "tous les efforts possibles pour assurer l'évacuation de ses ressortissants et de ses auxiliaires".

«Tous canaux de discussion»
"Tous les efforts, cela veut dire qu'il faut aussi surmonter des obstacles très importants parce que concrètement, il est très difficile de rejoindre l'aéroport de Kaboul aujourd'hui", avait-elle fait valoir. "Ce sont des difficultés pratiques, logistiques."


Interrogée sur la question d'une négociation ouverte avec les talibans, elle avait répondu: "je ne veux pas compromettre les chances d'une deuxième, voire troisième opération d'évacuation (...). Nous serons présents autant qu'il sera nécessaire, tant que ces opérations resteront possibles". 


La France souhaiterait rapatrier encore "quelques dizaines" d'Afghans ayant collaboré avec l'armée française, avait ajouté la ministre sur BFMTV, précisant que "tous les canaux de discussion" étaient activés pour y parvenir. 


Lundi, la situation à l'aéroport de Kaboul avait empiré au point que tous les vols, civils et militaires, avaient dû être suspendus pendant plusieurs heures. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient des scènes d'anarchie, comme ces centaines de personnes courant près d'un avion de transport militaire américain en phase de décollage, pendant que certaines tentaient de s'y accrocher.


Selon l'Élysée, près de 800 Afghans ont été accueillis sur le sol français dans le cadre du "devoir" de protection, entre 2001 et 2014. Par ailleurs, entre mai et juillet 2021, 625 personnes ayant travaillé pour l'ambassade de France à Kaboul (employés et familles compris) sont arrivées en France, selon la même source.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.