Sur la Côte d'Azur, des vignerons «anéantis» par les dégâts de l'incendie

Un avion de lutte contre l'incendie Bombardier Dash 8-Q400MR de la Sécurité Civile largue un produit ignifuge sur un feu de forêt fumant à flanc de colline près de Grimaud, dans le département du Var, dans le sud de la France, le 18 août 2021. (Photo, AFP)
Un avion de lutte contre l'incendie Bombardier Dash 8-Q400MR de la Sécurité Civile largue un produit ignifuge sur un feu de forêt fumant à flanc de colline près de Grimaud, dans le département du Var, dans le sud de la France, le 18 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 19 août 2021

Sur la Côte d'Azur, des vignerons «anéantis» par les dégâts de l'incendie

  • Lors du terrible incendie de 2003 dans la même zone, lors duquel trois pompiers avaient péri, le domaine de M. Giraud avait échappé au feu
  • Cette fois-ci, il n'a rien pu faire contre les flammes qui menaçaient «à trois mètres» de sa maison quand les pompiers sont arrivés

GRIMAUD : Producteurs de vins Côtes de Provence dans le Var, ils n'ont rien pu faire contre les flammes: si les vignes ont plutôt bien résisté à l'incendie le plus important de l'été en France, les pertes matérielles sont énormes et certains se disent "anéantis".

A Grimaud, dans l'arrière-pays de Saint-Tropez, Paul Giraud, un viticulteur qui possède 25 ha de vignes produisant du rouge, blanc et bien sûr du rosé de Provence, vin très prisé à l'export, a vu les flammes emporter tout son matériel agricole. 

"Je n'ai plus de machine à vendanger, de tractopelle, de chargeur pour la vigne, de moto-faucheuse. Tout a brûlé intégralement": encore sous le choc, il tourne en rond dans son domaine de la Tourre, dans une vallée encaissée du massif des Maures.

Lundi soir, l'incendie parti d'une aire d'autoroutes à quelques kilomètres de chez lui a dévasté sa propriété.

"Les vendanges ont lieu début septembre, comment je vais faire ? Je n'ai plus rien", se demande le septuagénaire qui peine à retenir ses larmes. "Je vais devoir faire appel à un prestataire de services ou louer du matériel?"

En short et T-shirt derrière son modeste comptoir de dégustation, il essaie de joindre son assurance, sans succès. "Je suis désorienté, anéanti, complètement effondré", poursuit-il en sanglotant.

Lors du terrible incendie de 2003 dans la même zone, lors duquel trois pompiers avaient péri, le domaine de M. Giraud avait échappé au feu. Cette fois-ci, il n'a rien pu faire contre les flammes qui menaçaient "à trois mètres" de sa maison quand les pompiers sont arrivés.

"Le feu tournait dans tous les sens, le feu arrivait de tous côtés. Les pompiers me disaient : +On arrive, on arrive+. Ils sont arrivés in extremis".

"J'essaye de relativiser, nous sommes en vie, mais hier j'étais mort physiquement et psychologiquement", conclut-il en citant un vers du Cid, "O Rage O Désespoir".

«Catastrophe»

Plus au Nord, près du village du Luc, un autre vigneron produisant aussi du Côtes de Provence estime avoir "évité le pire". Guillaume de Chevron Villette, propriétaire du domaine de Reillanne, témoigne par téléphone: "On a sauvé nos bâtiments, c'est le plus important. Pour le reste, c'est une catastrophe". 

Il n'a constaté les dégâts que mercredi. "Lorsque l'incendie s'est déclaré, j’ai dû partir. Je n'ai pas dormi parce que je ne savais pas si ma maison avait brûlé. C'est compliqué à vivre, mais on est tous dans le même cas sur la plaine des Maures". 

"On est à quelques jours des vendanges. Il y aura forcément des dégâts sur la récolte. On produit un vin rosé de qualité, donc le défi sera sûrement d'éliminer le risque de présence d'un goût de brûlure dans le vin", explique-t-il. 

Il relève un contexte propice aux feux, avec le vent, la canicule et aussi un "défaut d’entretien autour des parcelles". "Comme on est en zone protégée, on ne peut pas débroussailler... Mais ça n’aurait pas empêché le feu".

"Ça fait mal, c’est notre terre. J'ai 58 ans, ça fait 58 ans que je vis ici. La plaine, je la connais mieux que personne."

Nicolas Garcia, du syndicat de l'appellation Côtes de Provence, estime qu'il est trop tôt pour dresser un bilan des dégâts dans les vignes: "On ne peut pas accéder aux domaines donc c’est compliqué à gérer, mais c’est sûr que beaucoup de vignerons ont perdu du matériel".

Si les pieds de vignes résistent bien au feu, "les fruits ont eu très chaud, et on devra en jeter", pense-t-il. "On ne pourra pas non plus récolter les vignes pulvérisées avec du produit retardant" pour le feu.

L'appellation d'origine contrôlée Côtes de Provence s'étend sur plus de 20.000 ha sur trois départements: Var, Bouches-du-Rhône et une commune des Alpes-Maritimes. Les vins rosés de Provence s'exportent notamment vers les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et des pays européens comme l'Allemagne.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.