Les liens entre Qatar et talibans sous le feu des projecteurs

Une photo publiée par l'agence de presse du Qatar datant du 13 septembre 2020 montre l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad al-Thani (à droite) rencontrant le cofondateur des talibans, le mollah Abdul Ghani Baradar (2e à droite) dans la capitale Doha. (Photo, Archives/AFP)
Une photo publiée par l'agence de presse du Qatar datant du 13 septembre 2020 montre l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad al-Thani (à droite) rencontrant le cofondateur des talibans, le mollah Abdul Ghani Baradar (2e à droite) dans la capitale Doha. (Photo, Archives/AFP)
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Publié le Jeudi 19 août 2021

Les liens entre Qatar et talibans sous le feu des projecteurs

  • Qu'en est-il du bureau politique des talibans, parfois controversé, dont le petit émirat espérait tirer une certaine aura diplomatique?
  • Proche de Washington, le Qatar entretient également des liens étroits avec divers mouvements islamistes, démentant néanmoins tout soutien au terrorisme

DOHA : La prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan a mis sous le feu des projecteurs la présence du mouvement extrémiste au Qatar. Qu'en est-il du bureau politique des talibans, parfois controversé, dont le petit émirat gazier du Golfe espérait tirer une certaine aura diplomatique?

Pourquoi au Qatar ?

Le Qatar a invité les talibans à ouvrir un bureau politique à Doha en 2013, avec la bénédiction de son grand partenaire américain, alors que le conflit ravageait l'Afghanistan, situé à 1800 kilomètres du pays du Golfe.

Proche de Washington, le Qatar entretient également des liens étroits avec divers mouvements islamistes, démentant néanmoins tout soutien au terrorisme.

"Les Etats-Unis ont accentué la pression sur les Qataris pour qu'ils accueillent certains des dirigeants talibans libérés de Guantanamo", explique à l'AFP l'analyste régional Andreas Krieg.

"Le bureau des talibans est alors devenu de plus en plus une partie intégrante de la stratégie américaine visant à négocier un retrait du pays", a-t-il ajouté, en référence au précédent président américain Donald Trump.

Les controverses se succèdent néanmoins: drapeau des talibans hissé au-dessus de la villa, "Emirat islamique d'Afghanistan" comme nom officiel de leur mission au Qatar. C'est l'indignation à Kaboul.

Un succès diplomatique ?

"Les discussions et la diplomatie, du moins sous Trump, ont conduit les talibans à accélérer leur prise de contrôle", a déclaré à l'AFP Michael Stephens, spécialiste du Moyen-Orient.

"Mais en fin de compte, avoir un forum pour discuter n'est jamais une mauvaise chose. Les Etats-Unis n'avaient pas besoin de prendre les positions qu'ils ont finalement adoptées", a-t-il souligné.

A Doha, dans les jours qui ont suivi la prise du pouvoir par les talibans, la petite communauté d'immigrés afghans de la capitale qatarie était inconsolable. Les talibans ont promis de respecter les droits humains et ne pas se venger de leurs adversaires, mais beaucoup restent sceptiques.

"Les talibans envoient beaucoup de messages positifs jusqu'à ce qu'ils contrôlent tout. Là, ils commenceront à réprimer", confie à l'AFP un résidant afghan sous couvert d'anonymat, les larmes aux yeux à la vue d'un responsable taliban s'exprimant sur une chaîne d'information.

Quels bénéfices pour le Qatar ?

À la fin du mois de février, lorsque les talibans ont signé un accord de retrait des troupes avec les Etats-Unis à Doha, le Qatar ne cachait pas sa fierté d'avoir contribué à ce qui était alors présenté comme une avancée exceptionnelle après 20 ans de guerre.

Mais malgré les réunions en grande pompe dans des hôtels de luxe de Doha, le dialogue intra-afghan, entre le gouvernement et les talibans, n'a abouti à aucune solution politique.

Pour Michael Stephens, le Qatar n'a pas les "capacités" d'en faire plus et leur ambition première restait de s'imposer comme le "centre de la diplomatie interculturelle".

"Oubliez la substance, ce n'était pas leur truc. C'est l'image qu'ils essayaient de cultiver", a-t-il insisté.

Quel l'avenir ?

Le chef du bureau politique des talibans à Doha et chef adjoint du mouvement, le mollah Abdul Ghani Baradar, est déjà rentré en Afghanistan après le changement de régime.

Plusieurs figures des talibans sont restées au Qatar, tout comme l'ancienne équipe de négociation du gouvernement afghan, composée de 20 personnes.

"Si les Etats-Unis se rallient à l'idée de ne pas reconnaître le gouvernement taliban, il sera difficile pour le Qatar de normaliser ses relations avec les talibans", a estimé Andreas Krieg, ajoutant qu'il était peu probable que le bureau se transforme en ambassade à part entière.

"Le Qatar va probablement suivre les Etats-Unis sur ce point tout en essayant de ne pas compromettre son statut de médiateur dans ce conflit", a-t-il souligné.

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.