En campagne, Trump et Biden s'affrontent dans une Amérique profondément divisée

Donald Trump pour les Républicains et Joe Biden pour les Démocrates s’affronteront jusqu’au 3 novembre, date de l’élection présidentielle (Photo, Saul LOEB/AFP).
Donald Trump pour les Républicains et Joe Biden pour les Démocrates s’affronteront jusqu’au 3 novembre, date de l’élection présidentielle (Photo, Saul LOEB/AFP).
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Publié le Mardi 08 septembre 2020

En campagne, Trump et Biden s'affrontent dans une Amérique profondément divisée

  • En sus de l’épidémie, les Etats-Unis sont secoués par un mouvement historique de protestation contre le racisme et les violences policières qui dégénère parfois en émeutes
  • « Biden veut livrer notre pays au virus, il veut livrer nos familles aux violentes hordes d'extrême gauche, et il veut livrer nos emplois à la Chine » a lancé Donald Trump

WASHINGTON : « Stupide » contre « lâche » : Donald Trump et son rival démocrate Joe Biden ont échangé de vives critiques lundi en entrant dans la dernière étape de la campagne pour la présidentielle américaine, qui se joue dans un pays à vif.

En ce jour de fête du Travail, ouvrant traditionnellement la dernière phase, intense, des présidentielles, le candidat démocrate à la Maison Blanche, sa colistière Kamala Harris et le bras droit de Donald Trump, Mike Pence, se sont rendus dans deux Etats appelés à jouer un rôle clé le 3 novembre : le Wisconsin et la Pennsylvanie.

Comme s'il ne voulait pas rester sur la touche, le tempétueux dirigeant républicain, devancé par Joe Biden dans les sondages, a lui convoqué par surprise une conférence de presse à la Maison Blanche.  

Frappés par la pandémie de Covid-19 qui a fait plus de 185.000 morts et mis l'économie à genoux, les Etats-Unis sont aussi secoués par un mouvement historique de protestation contre le racisme et les violences policières, qui dégénère parfois en émeutes. Et par des manifestations pro-Trump, comme celle organisée lundi à Portland, dans l'Oregon, où plus de 300 véhicules ont défilé. 

Un cocktail potentiellement explosif, comme lors de récents rassemblements endeuillés par des tirs, à Portland et Kenosha dans le Wisconsin, 

Dans ce contexte, Donald Trump a fait du rétablissement de « la loi et l'ordre » le cœur de son message de campagne. 

« Biden veut livrer notre pays au virus, il veut livrer nos familles aux violentes hordes d'extrême gauche, et il veut livrer nos emplois à la Chine », a-t-il encore lancé lundi.

En faisant miroiter l'arrivée d'un vaccin contre le nouveau coronavirus et un rebond « fantastique » de l'économie juste avant l'élection, le président américain a aussi mis en garde contre Joe Biden et « les démocrates radicaux » qui feraient « immédiatement s'effondrer l'économie ».

Il a accusé son rival et sa colistière Kamala Harris de politiser la recherche d'un vaccin contre le Covid-19, après que cette dernière a affirmé qu'elle ne « croirait pas » la seule parole du républicain.

« La Chine profite des gens stupides, et Biden est quelqu'un de stupide », a aussi déclaré le 45e président des Etats-Unis.

Soulignant ses liens avec les syndicats, rappelant ses origines modestes, Joe Biden s'est lui rendu lundi en Pennsylvanie pour rencontrer des dirigeants syndicaux, dont le président de la plus grande fédération américaine AFL-CIO, Richard Trumka. 

Donald Trump « a été trop lâche pour s'attaquer au Covid » car il craignait une chute de la Bourse, a accusé l'ancien bras droit de Barack Obama. 

Alors que la mobilisation des ouvriers, que le milliardaire républicain avait largement séduit en 2016, sera clé le 3 novembre, il a ajouté que la présidence Trump avait surtout bénéficié à « ses amis riches ». 

« Fier » de Harris

Si la campagne s'intensifie, elle reste loin du rythme frénétique traditionnel à cette période. 

Après des mois de confinement puis de déplacements très limités, l'agenda sur le terrain de l'ancien vice-président de Barack Obama, 77 ans, reste plus léger que celui de Donald Trump, qui, à 74 ans organise des discours en plein air devant des centaines de partisans et répond bien plus souvent, comme lundi, aux questions des journalistes.

Cette campagne en sourdine a toutefois profité à Joe Biden qui devance le milliardaire républicain dans les sondages nationaux. Mais l'écart est plus serré, parfois dans la marge d'erreur, dans les Etats-clés, qui font les élections en basculant d'un parti à l'autre tous les quatre ans.

Donald Trump avait créé la surprise en remportant plusieurs d'entre eux d'une très courte avance en 2016.

C'est le Wisconsin, Etat du Midwest que le milliardaire républicain avait gagné d'un cheveu en 2016, qu'a d'ailleurs choisi Kamala Harris pour sa première visite dans un Etat-clé depuis sa nomination comme candidate à la vice-présidence.

Dès son arrivée à l'aéroport de Milwaukee, elle a rencontré la famille de Jacob Blake, un homme noir de 29 ans grièvement blessé par balles par un policier. 

Et dans un « échange touchant », selon l'avocat de la famille, s'est entretenu directement avec lui par téléphone. Depuis son lit d'hôpital, Jacob Blake lui a dit qu'il était « tellement fier d'elle », a écrit Ben Crump.

Née de parents immigrés, la sénatrice de Californie, 55 ans, est la première colistière noire et d'origine indienne de l'histoire des Etats-Unis.

Après une baisse notable en 2016, la mobilisation des électeurs afro-américains sera, elle aussi, déterminante le 3 novembre.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.