En Chine, cohabitation douce-amère entre éléphants et villageois

Le pays se passionne actuellement pour les pachydermes en raison de l'improbable périple mené par 14 de ces bêtes, parties l'an passé de leur réserve dans le sud-est tropical du pays -- direction le Nord. (AFP)
Le pays se passionne actuellement pour les pachydermes en raison de l'improbable périple mené par 14 de ces bêtes, parties l'an passé de leur réserve dans le sud-est tropical du pays -- direction le Nord. (AFP)
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Publié le Jeudi 19 août 2021

En Chine, cohabitation douce-amère entre éléphants et villageois

  • Suivie quotidiennement par les caméras de télévision, cette mystérieuse transhumance dévaste les exploitations agricoles et donne des sueurs froides aux autorités
  • La quasi-totalité des éléphants d'Asie présents en Chine se trouvent dans la préfecture du Xishuangbanna (sud-ouest), territoire tropical peuplé de minorités ethniques et situé aux frontières de la Birmanie et du Laos

JINGHONG: Des villageois qui tombent "nez-à-trompe" avec un éléphant sauvage? La scène devient habituelle en Chine, où l'augmentation du nombre de spécimens et la réduction de leur habitat entraîne une cohabitation parfois compliquée avec les humains.


Le pays se passionne actuellement pour les pachydermes en raison de l'improbable périple mené par 14 de ces bêtes, parties l'an passé de leur réserve dans le sud-est tropical du pays -- direction le Nord.


Suivie quotidiennement par les caméras de télévision, cette mystérieuse transhumance dévaste les exploitations agricoles et donne des sueurs froides aux autorités, inquiètes pour la sécurité de leurs administrés.

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Cultures dévorées, maisons endommagées: la facture des dégradations est estimée à 20 millions de yuans (2,6 millions d'euros) par an. (AFP)


La quasi-totalité des éléphants d'Asie présents en Chine se trouvent dans la préfecture du Xishuangbanna (sud-ouest), territoire tropical peuplé de minorités ethniques et situé aux frontières de la Birmanie et du Laos. 


Dans sa jeunesse, Ma Mingliang, le maire du village local de Xiangyanqing, n'avait presque jamais croisé ces pachydermes sauvages. Aujourd'hui, l'édile de 42 ans aide ses habitants à se barricader tellement ils sont devenus nombreux...


Les maisons de sa commune sont construites sur une colline parsemée de panneaux prônant "l'harmonie" homme-éléphant et entourée d'une clôture en acier qui la sépare de la jungle adjacente.

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Les éléphants d'Asie furent dans les années 1980 au bord de l'extinction en Chine, avec seulement quelque 150 spécimens. (AFP)


Mais des pachydermes affamés parviennent régulièrement à s'introduire dans le village... qu'ils ne quittent en général qu'après avoir dévalisé jardins, vergers et potagers.


"Avant, c'était plutôt harmonieux. Maintenant, il y a davantage d'accrochages", résume le maire.

Piétinées 
Les éléphants d'Asie furent dans les années 1980 au bord de l'extinction en Chine, avec seulement quelque 150 spécimens.


L'interdiction de leur chasse en 1988 et la création de réserves, au territoire certes fragmenté, ont permis d'améliorer la situation: leur nombre atteint plus de 300 désormais.


"Quand j'étais jeune, il n'y avait pas autant de bébés éléphants dans les troupeaux", se souvient Ma Mingliang.


D'un poids pouvant aller jusqu'à quatre tonnes, chaque bête peut manger jusqu'à 200 kilos de nourriture par jour. Des besoins qui poussent les animaux à dévaliser les exploitations agricoles.


Cultures dévorées, maisons endommagées: la facture des dégradations est estimée à 20 millions de yuans (2,6 millions d'euros) par an.

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Un parc national dédié aux éléphants du Xishuangbanna a été proposé par les scientifiques. (AFP)


Dans le Xishuangbanna, elles constituent même la principale source des demandes d'indemnisation auprès des compagnies d'assurance, selon Zhang Li, professeur d'écologie à l'Université normale de Pékin et engagé dans la protection des éléphants.


Les pachydermes ont également tué 41 personnes entre 2013 et 2019, précise-t-il. 


Victimes étranglées, piétinées, voire horriblement démembrés: la presse locale rapporte régulièrement ces attaques. Elles sont généralement perpétrées par des mères voulant protéger leurs enfants ou de jeunes mâles solitaires et instables. 

«Trop gênants»
Face aux déplacements parfois dangereux des animaux, les autorités réagissent.


Depuis 2019, le Xishuangbanna a installé un réseau de caméras sur des centaines de kilomètres carrés qui permet d'observer les éléphants à distance et d'avertir les habitants.


Partout dans la région, statues et panneaux d'affichage célèbrent les éléphants, mais appellent en même temps à se tenir à bonne distance.

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Partout dans la région, statues et panneaux d'affichage célèbrent les éléphants, mais appellent en même temps à se tenir à bonne distance. (AFP)


Que faire en cas d'alerte? Se réfugier à l'intérieur, monter à l'étage, ne pas approcher les bêtes et surtout ne pas utiliser des pétards pour les faire fuir -- cela les rend furieux.


Les villageois ont dû s'adapter.


Pendant des décennies, Lu Zhengrong faisait pousser du riz et du maïs. Mais les razzias d'éléphants ont tout changé.


"Ils sont devenus trop gênants et nombreux. Donc on a commencé à cultiver des choses qu'ils ne mangent pas, comme du thé ou du caoutchouc", explique l'agriculteur.


Une solution qui a cependant son revers.


La demande croissante de thé et de caoutchouc a entraîné l'expansion des plantations vers les zones traditionnelles d'habitat des éléphants. Ceux-ci se retrouvent acculés dans des poches de territoire de plus en plus isolées.

Un parc national? 
La raison exacte pour laquelle les 14 éléphants ont entamé leur périple reste un mystère.


"La perte et la fragmentation de leur habitat pourraient être la cause principale", estime toutefois Zhang Li, le professeur d'écologie. Un phénomène exacerbé par la concurrence entre pachydermes pour la nourriture, à mesure que leur population augmente.


Et les choses pourraient encore s'aggraver avec le réchauffement climatique, souligne-t-il.


La Chine est en train d'élaborer un nouveau système de parcs nationaux afin de renforcer la protection de l'habitat d'espèces comme les pandas et les tigres.


Un parc national dédié aux éléphants du Xishuangbanna a été proposé par les scientifiques.


Mais le projet est risqué politiquement: il nécessiterait de saisir des terres agricoles et de déplacer des centaines de milliers de personnes pour assurer une continuité territoriale entre les différentes zones.


En attendant, les villageois apprennent à vivre avec les éléphants.


"Je ne peux pas dire que j'apprécie cette situation", déclare Lu Zhengrong, l'agriculteur.


"Mais on doit trouver un équilibre entre l'animal et l'homme. On doit les protéger."


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.