Les Afghans du Royaume-Uni «effondrés» face au retour des talibans

Un combattant taliban monte sur un véhicule le long d'une route à Kaboul le 19 août 2021, au milieu de la prise de contrôle militaire de l'Afghanistan par les talibans. (AFP)
Un combattant taliban monte sur un véhicule le long d'une route à Kaboul le 19 août 2021, au milieu de la prise de contrôle militaire de l'Afghanistan par les talibans. (AFP)
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Publié le Jeudi 19 août 2021

Les Afghans du Royaume-Uni «effondrés» face au retour des talibans

  • Des milliers d'Afghans tentent depuis la fin de la semaine dernière de fuir leur pays, avec en tête le souvenir du régime répressif des talibans entre 1996 et 2001, marqué par des violations répétées des droits humains
  • Leurs compatriotes résidant déjà au Royaume-Uni depuis plusieurs années sont eux partagés entre « l'impuissance, la colère et la mobilisation », affirme Fahima Zaheen, directrice de l'association de réfugiés afghans Paiwand

LONDRES : "Effondrés" devant la prise de pouvoir éclair des talibans, les Afghans réfugiés au Royaume-Uni et leurs associations appellent à aider leurs compatriotes en détresse, tout en exprimant leur angoisse pour l'avenir de leur pays.

Des milliers d'Afghans tentent depuis la fin de la semaine dernière de fuir leur pays, avec en tête le souvenir du régime répressif des talibans entre 1996 et 2001, marqué par des violations répétées des droits humains.  

Leurs compatriotes résidant déjà au Royaume-Uni depuis plusieurs années sont eux partagés entre "l'impuissance, la colère et la mobilisation", affirme à l'AFP Fahima Zaheen, directrice de l'association de réfugiés afghans Paiwand, basée à Londres. 

Cette femme de 45 ans souhaite que le gouvernement britannique continue d'aider les association à intégrer les réfugiés y compris ceux qui immigrent clandestinement.

"Le gouvernement a eu les vingt dernières années pour éviter cette situation", mais il a "ignoré" tous les signaux, accuse-t-elle, affirmant que les futurs réfugiés ont désormais "besoin de notre soutien immédiat". 

« Situation désespérée »

L'effondrement en moins de deux semaines du gouvernement afghan, soutenu pendant deux décennies par les puissances occidentales, a durement touché la communauté.

"C'est un tel désastre... Jamais nous ne pensions que les talibans reviendraient", se désole Nooralhaq Nasimi, directeur de l'Association d'Afghanistan et d'Asie centrale de Londres.

Décrivant une "situation désespérée", le directeur de l’Association afghane de Londres Karim Shirin déplore que l'Afghanistan soit "une fois de plus laissé pour compte par la communauté internationale". 

Les associations critiquent tout particulièrement le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Boris Johnson, jugeant trop hâtif le retrait militaire, qui a livré l'Afghanistan aux talibans. 

"Construire une nation, une démocratie, est une solution à long terme. Vingt ans ne suffisent pas", explique Nooralhaq Nasimi, qui a fui l'Afghanistan et gagné le Royaume-Uni à bord d'un camion réfrigéré en 1999. 

Safir Khan, demandeur d'asile afghan de 31 ans, a beaucoup pleuré en voyant les talibans reprendre le pouvoir et ses compatriotes désespérés se ruer vers les avions militaires étrangers à l'aéroport de Kaboul. "Il n'y a pas de vie dans notre pays", dit-il à l'AFP, "Les talibans n'aident pas les gens - ils ne savent que les tuer".

Les journalistes, militants, traducteurs et ceux ayant travaillés pour le gouvernement afghan ou les forces étrangères redoutent les représailles des talibans, qui ont tué et torturé des dizaines d'interprètes afghans en deux décennies de guerre.

Selon les informations du Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), les talibans ont déjà fouillé cette semaine les domiciles "d'au moins quatre journalistes et employés" de médias et au moins deux autres ont été frappés à Jalalabad (est du pays). 

Douloureux souvenirs

Cela ravive de douloureux souvenirs chez Homed Mohammad, 31 ans, réfugié au Royaume-Uni depuis 2001: il se souvient de l'époque où les talibans coupaient les mains des voleurs, terrorisaient les femmes et interdisaient la musique et le football.

"Tout ce qui m'importe, c'est ma famille là-bas - je ne sais pas ce qui va se passer", dit-il.

Le Royaume-Uni s'est engagé à accueillir 20 000 réfugiés afghans sur plusieurs années, dont 5.000 la première, en donnant la priorité aux femmes, enfants et personnes les plus vulnérables aux représailles des talibans.

Adris Tokhi, 35 ans, avocat spécialisé dans l'immigration travaillant pour l'association de réfugiés afghans Paiwand, explique avoir été submergé par un nombre "incalculable" de demandes de renseignements de la part d'Afghans inquiets. Pour lui, le Royaume-Uni devrait accueillir plus de réfugiés dès la première année, "la plus importante". 

Le sort des femmes en particulier inquiète, les talibans leur ayant interdit de travailler ou d'aller à l'école lorsqu'ils étaient au pouvoir, en vertu de leur interprétation stricte de la loi islamique.

"Il y a eu beaucoup de progrès et il serait malheureux de repartir à zéro", se désole Mariam Baraky, responsable chez Paiwand.

Mais Karim Shirin estime impossible que les talibans reviennent sur vingt ans de progrès: "les gens ne supporteront pas de nouvelles atrocités de leur part", veut-il croire.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.