Dans leur enfance, des chauves-souris babillent comme les bébés humains

Une étude publiée jeudi dans la prestigieuse revue Science montre qu'une espèce de chauves-souris présente en Amérique centrale se prête elle aussi à cet exercice, en reproduisant les mêmes caractéristiques que le babillement humain. MICHAEL STIFTER / EUREKALERT! / AFP
Une étude publiée jeudi dans la prestigieuse revue Science montre qu'une espèce de chauves-souris présente en Amérique centrale se prête elle aussi à cet exercice, en reproduisant les mêmes caractéristiques que le babillement humain. MICHAEL STIFTER / EUREKALERT! / AFP
Short Url
Publié le Vendredi 20 août 2021

Dans leur enfance, des chauves-souris babillent comme les bébés humains

  • Certains bébés chauves-souris sont très bavards. Et comme les nourrissons humains, ils pratiquent le babillage
  • Une étude publiée jeudi dans la prestigieuse revue Science montre qu'une espèce de chauves-souris présente en Amérique centrale se prête elle aussi à cet exercice, en reproduisant les mêmes caractéristiques que le babillement humain

WASHINGTON : Certains bébés chauves-souris sont très bavards. Et comme les nourrissons humains, ils pratiquent le babillage.

"Gagaga, bababa"... Tous les enfants du monde passent par cette phase qui semble les plonger dans d'intenses conversations vides de sens, afin d'apprendre à contrôler leur système vocal.

Une étude publiée jeudi dans la prestigieuse revue Science montre qu'une espèce de chauves-souris présente en Amérique centrale se prête elle aussi à cet exercice, en reproduisant les mêmes caractéristiques que le babillement humain.

"Les enfants humains semblent babiller d'une part pour interagir avec leurs parents, mais également lorsqu'ils sont seuls, apparemment juste pour le plaisir d'explorer leur voix. Et c'est aussi ce que nous voyons chez nos chauves-souris", explique à l'AFP Mirjam Knörnschild, du musée d'Histoire naturelle de Berlin, co-auteure de l'étude. 

Les chauves-souris communiquent par ultra-sons, mais elles sont aussi capables de produire des sons que les humains peuvent entendre. 

"Pour nos oreilles, c'est comme un gazouillement très aigu", "c'est mélodieux", décrit la chercheuse, qui travaille sur ces chauves-souris depuis 2003. Cette espèce (Saccopteryx bilineata) a la particularité de ne pas se cacher dans des grottes sombres, mais de rester sur les arbres, et donc d'être facilement observable en liberté.

Les babillements de 20 bébés chauves-souris ont été enregistrés au Costa Rica et au Panama entre 2015 et 2016 par la chercheuse Ahana Fernandez, également affiliée au musée d'Histoire naturelle de Berlin, qui a passé des heures avec elles dans la forêt. 

Jusqu'à 43 minutes

Ces mammifères, dotés comme nous d'un larynx, commencent à babiller environ trois semaines après leur naissance, pour une durée d'environ 7 à 10 semaines -- jusqu'au moment de leur sevrage.

Pendant cette période, ces chauves-souris dédient environ 30% de leur temps en journée à cette activité.

Les sessions de babillages durent en moyenne sept minutes, ont calculé les chercheurs. Mais l'une d'entre elles est allée jusqu'à 43 minutes. Ce qui est extrêmement long, quand on sait que les communications adultes ne durent généralement que quelques secondes. 

"C'est quelque chose de très particulier, que les autres espèces de chauves-souris étudiées jusqu'ici ne font pas", explique Mirjam Knörnschild. "Elles sont très bavardes!" 

Ces vocalisations ont été converties en images, appelées des spectrogrammes. "Chaque syllabe a une forme très spécifique, et elles sont ainsi faciles à reconnaître à l'oeil nu", explique la scientifique.

Plus de 55.000 syllabes produites ont été analysées. 

Et les caractéristiques universelles du babillage chez les nourrissons humains ont pu être retrouvées chez les chauves-souris. 

Par exemple, la répétition, l'absence de sens, mais aussi le fait que ces vocalisations suivent un certain rythme.

De plus, comme chez les humains, la courbe d'apprentissage n'est pas linéaire. 

Sur les 25 syllabes du répertoire adulte, les jeunes chauves-souris ne les maîtrisent pas encore toutes au moment du sevrage, suggérant qu'elles continuent à en apprendre par la suite. 

Chanson

Les chercheurs ont pu prouver que les jeunes chauves-souris apprenaient assez tôt une chanson composée de six syllabes, utilisée par les mâles pour marquer leur territoire et attirer des femelles.

Les bébés "écoutent les adultes mâles chanter, puis imitent cette chanson", explique Mirjam Knörnschild. C'est aussi le cas des femelles, qui pourtant ne la reproduiront pas elles-mêmes plus tard. Mais l'apprendre les aidera peut-être à juger la performance de leurs potentiels futurs partenaires, suggère l'étude.

Très peu d'autres espèces babillent. C'est le cas de certains oiseaux, de deux espèces de ouistitis, et cela pourrait aussi l'être chez les dauphins ou les bélougas. 

Pourquoi certains animaux n'ont-ils pas besoin de cette étape d'apprentissage, et d'autres oui? 

"Naviguer et communiquer dans un environnement sombre" semble être un facteur important, selon la chercheuse.

Mais aussi la complexité d'un système vocal offrant de nombreuses possibilités -- comme chez les humains, et donc probablement les chauves-souris.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Short Url

AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Short Url
  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
Short Url
  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com