Permis de tuer? En Roumanie, les ours bientôt fichés

Dans cette photo d'archive prise le 19 octobre 2019, une ourse erre avec ses petits dans un observatoire des ours près de la station touristique de Tusnad, dans le centre de la Roumanie. (Daniel Mihailescu/AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 19 octobre 2019, une ourse erre avec ses petits dans un observatoire des ours près de la station touristique de Tusnad, dans le centre de la Roumanie. (Daniel Mihailescu/AFP)
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Publié le Vendredi 20 août 2021

Permis de tuer? En Roumanie, les ours bientôt fichés

  • Dans les prochains mois, "400 experts et volontaires se rendront sur le terrain pour prélever des échantillons" de crottes et poils en vue d'une analyse ADN
  • Selon des estimations datant des années 1990, les forêts séculaires de ce pays abriteraient environ 6.000 ours bruns, soit le plus grand nombre d'Europe (hors Russie)

BUCAREST, Roumanie : Créer une empreinte génétique pour chaque ours arpentant les Carpates: la Roumanie lance un recensement inédit qui pourrait faire d'eux une cible facile, redoutent les ONG, alors que la polémique sur la présence envahissante de ces bêtes fait rage.

Dans les prochains mois, "400 experts et volontaires se rendront sur le terrain pour prélever des échantillons" de crottes et poils en vue d'une analyse ADN, explique à l'AFP le ministre de l'Environnement Barna Tanczos.

Objectif de ce projet d'une "ampleur sans précédent", financé par Bruxelles à hauteur de 11 millions d'euros: "évaluer la taille de la population ursine".

Selon des estimations datant des années 1990, les forêts séculaires de ce pays abriteraient environ 6.000 ours bruns, soit le plus grand nombre d'Europe (hors Russie).

- Série d'attaques -

Mais les autorités jugent ce chiffre sous-évalué, face à l'afflux de plantigrades à la recherche de nourriture dans des villages de Transylvanie (centre).

La colère gronde devant des attaques qui se multiplient: une centaine ont été recensées ces trois dernières années.

Fin juillet, un berger a été grièvement blessé tandis qu'un deuxième, qui avait réussi à prendre la fuite, a été retrouvé mort à 300 m de là, présentant des traces de morsures et de coups de griffes.

Jusqu'à présent, on se contentait de recenser les marques laissées par des ours dans la neige ou la boue.

Désormais, le recueil des déjections et poils va permettre de constituer une base de données, dans laquelle chaque échantillon sera conservé, dûment estampillé d'un code-barres, selon le ministre.

Robin Rigg, président de la Slovak Wildlife Society, connaît bien cette procédure qu'il a utilisée pour décompter des loups.

Elle peut fournir un trésor d'informations, détaille l'expert irlandais, interrogé par l'AFP: le sexe de l'animal ou d'éventuels liens de parenté avec ses pairs.

L'important est de ratisser large et de "recueillir trois fois plus d'échantillons que le nombre escompté d'animaux", souligne Djuro Huber, professeur à l'Université de Zagreb (Croatie).

- Vers une reprise de la chasse ? -

Sans mettre en doute l'utilité de ce projet, qui prévoit également la création d'un premier sanctuaire public pour ours, les défenseurs des animaux craignent qu'il n'ouvre la voie à une reprise de la chasse si jamais il s'avère qu'il y a "trop" de plantigrades.

Cristian Papp, un responsable du Fonds mondial pour la nature (WWF), appelle ainsi à "la transparence dans la collecte et l'interprétation des données".

Déjà, un récent décret inquiète: désireux de calmer la population, le gouvernement, seul jusqu'alors à pouvoir autoriser l'abattage au cas par cas, a décidé de donner aux autorités locales droit de vie ou de mort sur un ours agressif.

La chasse sportive, qui attirait des amateurs du monde entier en quête d'un "trophée", est quant à elle interdite depuis 2016 pour protéger l'espèce, même si les ONG dénoncent parfois des violations, à l'image de ce prince du Liechtenstein accusé d'avoir tué en mars le "plus grand" des ours roumains, surnommé Arthur.

- "Villageois apeurés" -

"Au prétexte de leur dangerosité, se prépare un massacre contre ces animaux souvent affamés, victimes de l'exploitation forestière, de la réduction et destruction de leur habitat et d'une tentative de diabolisation par des groupes de chasseurs", s'est indignée la Fondation Brigitte Bardot devant la nouvelle ordonnance.

"Ces accusations sont infondées", réagit M. Tanczos.

"Un ours ne sera abattu que dans des situations critiques, s'il met en péril une vie humaine", assure-t-il, et un "déplacement" loin des habitations privilégié.

Pour Marton-Csaba Bacs, maire du village de Bixad (centre), "la situation est devenue intenable".

"Tous les jours, des ours saccagent des vergers, attaquent des moutons, ils sont même entrés dans la cour de la clinique", se plaint-il à l'AFP.

Dans le département voisin de Harghita, ils ont été aperçus sur un quai de gare ou même dans la cuisine d'un restaurant, selon les gendarmes, sollicités à 12 reprises au cours d'un seul week-end le mois dernier pour éloigner des ours se baladant dans des zones touristiques.

"Nous sommes ici dans la gueule de l'ours, les villageois sont apeurés", lance M. Bacs.

"Les relations entre l'homme et l'ours se sont dégradées", déplore le ministre. "Si l'Etat n'intervient pas, des gens désespérés risquent d'avoir recours à des solutions illégales".

 


‘The Jinn Daughter’ : Un début inimitable et envoûtant de Rania Hanna

« The Jinn Daughter » est un début inimitable par l’écrivain syrienne américaine Rania Hanna. (Fournie)
« The Jinn Daughter » est un début inimitable par l’écrivain syrienne américaine Rania Hanna. (Fournie)
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  • "The Jinn Daughter" est un premier ouvrage obsédant et inimitable de l'écrivaine syrienne Rania Hanna, qui mêle le fantastique à la mythologie et au folklore du Moyen-Orient dans une histoire centrée sur la lutte d'une mère pour sauver sa fille
  • Grâce à sa force physique, à la magie qu'elle possède et à sa vivacité d'esprit, Nadine doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour assurer la sécurité de sa fille.

CHICAGO : Prévu pour être publié en avril 2024, "The Jinn Daughter" est un premier ouvrage obsédant et inimitable de l'écrivaine syrienne Rania Hanna, qui mêle le fantastique à la mythologie et au folklore du Moyen-Orient dans une histoire centrée sur la lutte d'une mère pour sauver sa fille.

Nadine est une Hakawati Jinn, une personne qui recueille les graines des âmes mortes et documente leurs vies avant qu'elles ne s'éteignent. Un matin, elle se retrouve au milieu d'un désastre lorsque les graines des morts cessent de tomber. Les âmes ne pouvant plus passer, elles resteront sur Terre et se transformeront en goules.

Mais lorsque la Mort lui fait une proposition, la tâche de Nadine devient plus claire et plus dangereuse. Elle doit déjouer la mort et utiliser sa magie pour sauver sa fille Layala et le monde tel qu'elle le connaît.

Nadine et Layala vivent en marge de la ville et de la société. Les djinns ne sont pas les bienvenus parmi les humains. La plupart ont été emprisonnés ou tués pendant la guerre des djinns, mais Nadine est la djinn Hakawati de la ville et doit donc rester. Mais sa vie n'a jamais été facile, d'autant plus que sa fille unique est mi-jinn, mi-humaine.

Son mari ne vit plus avec eux et sa fille Layala, âgée de 14 ans, pose des questions incessantes sur la vie de Nadine, sur ses devoirs et sur la question de savoir si Layala est destinée à suivre les traces de sa mère. La gestion des morts humaines, une fille adolescente et des habitants en colère pèsent déjà sur Nadine, mais lorsque Kamuna, la gardienne du monde souterrain, lui rend visite et demande à Layala de prendre sa place, Nadine sait que ses ennuis ne font que commencer.

Grâce à sa force physique, à la magie qu'elle possède et à sa vivacité d'esprit, Nadine doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour assurer la sécurité de sa fille. Et alors que Layala a toujours écouté sa mère, lorsque les choses commencent à changer, Layala remet en question ce qu'on lui a dit et les vérités commencent à se dévoiler.

Entre la vie et la mort, les relations intimes, le deuil, la perte, l'espoir et l'amour, le roman de Hanna se développe de manière inquiétante dès la première phrase. La vie de ses personnages est semée d'embûches alors qu'ils sont les vices régents de mondes opposés et qu'ils tentent de vivre un semblant de vie dont ils ont hérité. Et lorsqu'une mère est poussée au bord du monde pour sa fille, le cœur de l'histoire est l'amour et le sacrifice.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


A Paris, plongée extraordinaire dans l'univers de Brancusi, père de la sculpture moderne

Les visiteurs regardent la sculpture "Leda" de l'artiste roumain Constantin Brancusi lors de l'avant-première presse de la rétrospective organisée au Centre Pompidou (également connu sous le nom de Beaubourg) à Paris le 26 mars 2024. (AFP)
Les visiteurs regardent la sculpture "Leda" de l'artiste roumain Constantin Brancusi lors de l'avant-première presse de la rétrospective organisée au Centre Pompidou (également connu sous le nom de Beaubourg) à Paris le 26 mars 2024. (AFP)
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  • Lieu de création et de vie de Brancusi, arrivé à Paris en 1904 à l'âge de 28 ans, en pleine effervescence culturelle, il était situé près du quartier de Montparnasse
  • Reconstitué à la mort de l'artiste, l'atelier était abrité dans un pavillon installé sur le parvis du musée d'art moderne

PARIS: Des dizaines de statues en bronze, bois et pierre, stylisées à l'extrême, ont investi le centre Pompidou à Paris où une rétrospective exceptionnelle retrace à partir de mercredi l'oeuvre de Constantin Brancusi (1876-1957), considéré comme le père de la sculpture moderne.

Plus de 120 sculptures mais aussi des centaines de dessins, carnets, peintures de ce démiurge venu de Roumanie sont rassemblés sur 2.000 m2 au sein de la grande galerie du musée d'art moderne auquel le sculpteur a légué, à sa mort, son atelier et toutes les oeuvres qu'il contenait ainsi que ses archives.

C'est la première fois qu'une rétrospective de cette ampleur est organisée en France en raison notamment de la fragilité des sculptures provenant des plus importantes collections internationales (Tate Modern, MoMA, Guggenheim, Philadelphia Museum of Art, musée national d’art de Roumanie...) exceptionnellement réunies, selon Ariane Coulondre, commissaire de l'exposition avec Julie Jones et Valérie Loth.

L'atelier

Au coeur de l'exposition à la scénographie toute en courbes et lumière, l'établi du sculpteur et ses outils, son mobilier, une petite forge et des oeuvres d'art dont la "Colonne sans fin", un socle en bois dont le motif est répété verticalement par empilement, reconstituent partiellement cet atelier.

Lieu de création et de vie de Brancusi, arrivé à Paris en 1904 à l'âge de 28 ans, en pleine effervescence culturelle, il était situé près du quartier de Montparnasse et a vu défiler les plus grands artistes des avant-gardes du tournant du XXème siècle comme des collectionneurs du monde entier.

Entouré de Modigliani, Léger, Duchamp ou Sati, Constantin Brancusi, "fan de musiques du monde - il possédait plus de 200 disques - y organisait soirées et happenings, filmant ses amies danseuses, postées, telles des statues vivantes, sur des socles en pierre ou en bois", raconte Mme Coulondre.

Reconstitué à la mort de l'artiste, l'atelier était abrité dans un pavillon installé sur le parvis du musée d'art moderne. Il a été déplacé à la faveur des grands travaux de rénovation et de désamiantage du centre Pompidou qui doivent débuter après la fermeture des collections à l'été 2025, pour cinq ans.

Le parcours thématique est organisé autour des séries de référence de l’artiste et met en lumière les grands enjeux de la sculpture moderne: l’ambiguïté de la forme (Princesse X), le portrait (Danaïde, Mlle Pogany), le rapport à l’espace (Maiastra, L’Oiseau dans l’espace), le rôle du socle (Nouveau-né, Le Commencement du monde), les jeux de mouvement et de reflet (Léda), la représentation de l’animal (Le Coq, Le Poisson, Le Phoque) et le rapport au monumental.

Simplification

Il débute par la célèbre "Muse endormie", une tête de femme stylisée dorée, du bronze longuement poli, qui se transforme en surface brillante comme un miroir.

"C'est la quintessence de l'art de Brancusi, la simplification de la forme, des détails à peine estompés et la beauté du matériau qui reflète tout l'espace alentour", commente la spécialiste.

Le visiteur entre ensuite dans une grande pièce ovale qui résume "le parcours de sa vie, les sources de son travail et tout le contexte de sa création", dit la spécialiste.

Des oeuvres de Rodin, Derain, Gauguin et des pièces antiques sont mises en vis-à-vis de ses sculptures. Brancusi "invente un vocabulaire radicalement différent", avec par exemple "Le Baiser" taillé dans un bloc de pierre brute où deux individus fusionnent, "très loin des pleins et des creux de la sculpture classique", souligne la commissaire.

Parmi les pépites, une série de portraits d'enfant, du bronze le plus classique à l'ovale le plus abstrait entre 1906 et 1915-1916.

"Tout est quasiment posé dès le départ, toutes les formes qui lui serviront tout au long de sa vie", ajoute Mme Coulondre.

Après la Seconde Guerre mondiale, Brancusi s'arrêtera de sculpter, "recombinant sans cesse ses oeuvres au coeur de son atelier, oeuvre d'art en soi, environnement total", ajoute-t-elle.


Yara Shahidi en vedette dans la campagne Cartier étoilée

Yara Shahidi, Jisoo, Paul Mescal, Labrinth et Jackson Wang sont les vedettes d'une campagne de Cartier. (Cartier)
Yara Shahidi, Jisoo, Paul Mescal, Labrinth et Jackson Wang sont les vedettes d'une campagne de Cartier. (Cartier)
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  • La star de "Grown-ish" Shahidi, dont le père est iranien, joue dans le nouveau film et la nouvelle campagne d'image qui célèbrent les 100 ans de la collection de bijoux Trinity.
  • Les NAACP Image Awards sont une cérémonie annuelle de remise de prix organisée par la National Association for the Advancement of Colored People (association nationale pour l'avancement des personnes de couleur), basée aux États-Unis.

DUBAI : L'actrice Yara Shahidi, en partie originaire du Moyen-Orient, la star de K-Pop Jisoo, le candidat irlandais aux Oscars Paul Mescal, le chanteur britannique Labrinth et le rappeur hongkongais Jackson Wang sont tous les protagonistes d'une campagne de Cartier publiée mardi.

La star de "Grown-ish" Shahidi, dont le père est iranien, joue dans le nouveau film et la nouvelle campagne d'image qui célèbrent les 100 ans de la collection de bijoux Trinity.

Louis François Cartier a commencé comme apprenti dans la joaillerie et a travaillé de longues heures avant de fonder l'entreprise en 1847. "Il est si facile d'imaginer que Cartier a toujours été une grande entreprise, mais ce n'était pas le cas - c'était une start-up. C'était une start-up, créée par quelqu'un d'incroyablement pauvre et sans argent. Il y a eu une révolution la première année après sa création, et il pensait que l'entreprise allait disparaître", a déclaré Cartier Brickell.

Alors que le fils de Louis-François, Alfred, a développé l'entreprise, ses petits-enfants, Louis, Pierre et Jacques, ont porté le nom de Cartier plus loin et ont tissé des liens avec la royauté en Europe, au Moyen-Orient et en Inde.

Pour sa part, Shahidi a également joué dans une campagne pour la marque française Jean-Paul Gaultier en septembre 2023 et la jeune femme de 24 ans a été nominée pour un NAACP Image Award au début de l'année.

Les NAACP Image Awards sont une cérémonie annuelle de remise de prix organisée par la National Association for the Advancement of Colored People (association nationale pour l'avancement des personnes de couleur), basée aux États-Unis. Ces prix récompensent les performances exceptionnelles dans les domaines du cinéma, de la télévision, du théâtre, de la musique et de la littérature.

Mme Shahidi a été nommée dans la catégorie "actrice exceptionnelle dans une série animée" pour son rôle dans "Sitting in Bars with Cake", une comédie romantique dramatique réalisée par Trish Sie et écrite par Audrey Shulman.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com