Course contre la montre «impossible» pour fuir Kaboul

Des soldats américains montent la garde derrière des barbelés alors que des Afghans sont assis au bord d'une route près de la partie militaire de l'aéroport de Kaboul le 20 août 2021, dans l'espoir de fuir le pays après la prise de contrôle militaire de l'Afghanistan par les talibans. (Photo, AFP)
Des soldats américains montent la garde derrière des barbelés alors que des Afghans sont assis au bord d'une route près de la partie militaire de l'aéroport de Kaboul le 20 août 2021, dans l'espoir de fuir le pays après la prise de contrôle militaire de l'Afghanistan par les talibans. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 22 août 2021

Course contre la montre «impossible» pour fuir Kaboul

  • Depuis leur prise de pouvoir il y a une semaine, les militants islamistes tentent de convaincre la population qu'ils ont changé, affirmant que leur politique sera moins brutale que lorsqu'ils étaient à la tête du pays de 1996 à 2001
  • Terrifiées, des milliers de familles cherchent pourtant toujours à fuir et la situation demeure des plus chaotiques à l'aéroport de Kaboul, où les États-Unis et leurs alliés n'arrivent pas à faire face au flot de personnes qui continuent d'affluer

KABOUL :Des dizaines de milliers d'Afghans tentent toujours désespérément dimanche de fuir leur pays, bien que Washington ait mis en garde contre des menaces pour la sécurité à l'aéroport de Kaboul et que l'Union européenne a estimé "impossible" d'évacuer toutes les personnes menacées par les talibans.

Depuis leur prise de pouvoir il y a une semaine, les militants islamistes tentent de convaincre la population qu'ils ont changé, affirmant que leur politique sera moins brutale que lorsqu'ils étaient à la tête du pays de 1996 à 2001.

Terrifiées, des milliers de familles cherchent pourtant toujours à fuir et la situation demeure des plus chaotiques à l'aéroport de Kaboul, où les États-Unis et leurs alliés n'arrivent pas à faire face au flot de personnes qui continuent d'affluer dans l'espoir d'être évacués.

Sept Afghans sont morts dans la cohue, a annoncé dimanche le ministère britannique de la Défense, sans dire s'il parlait d'un seul incident ou de plusieurs ni quand cela avait eu lieu.

Un journaliste, faisant partie d'un groupe d'employés de presse et d'universitaires qui a eu la chance d'accéder à l'aéroport dimanche, a décrit des scènes de gens totalement désespérés s'accrochant à leur bus au moment où ils y pénétraient.

"Ils nous montraient leurs passeports et criaient: Emmenez-nous avec vous, s'il vous plaît emmenez-nous avec vous", a raconté ce journaliste à l'AFP. "Le combattant taliban dans le camion devant nous a dû tirer en l'air pour les disperser."

La chaîne britannique Sky News avait diffusé samedi les images d'au moins trois corps recouverts d'un drap blanc, reposant à l'extérieur de l'aéroport. Les circonstances de leur mort ne sont pas connues.

Le journaliste de Sky News, Stuart Ramsay, qui était sur place, a affirmé que de tels drames sont "inévitable", car des gens sont "écrasés" et d'autres "déshydratés et terrifiés".

La veille, une vidéo postée sur les réseaux sociaux montrait des Afghans faisant passer un bébé en pleurs par-dessus un mur à l'aéroport et le donnant à un soldat américain.

Espérer un miracle

Espérant toujours un miracle, des familles demeurent massées entre les barbelés qui entourent le périmètre séparant les talibans des troupes américaines. La circulation sur les routes menant à l'aéroport continue d'être extrêmement congestionnée.

Le président américain Joe Biden a reconnu vendredi que l'opération d'évacuation était l'une des "plus difficiles de l'histoire".

Quelques heures plus tard, l'ambassade des États-Unis en Afghanistan a exhorté les ressortissants à éviter de se rendre à l'aéroport, en raison de menaces portant sur la sécurité du lieu.

La nature de ces menaces n'a pas été précisée, mais un responsable de la Maison Blanche a fait savoir que Joe Biden avait discuté samedi matin avec de hauts responsables "de la situation sécuritaire en Afghanistan et des opérations de contre-terrorisme, y compris l'EI", le groupe État islamique.

Les États-Unis, qui ont déployé des milliers de soldats pour tenter de sécuriser l'aéroport, ont fixé au 31 août la date limite pour terminer les opérations d'évacuation. Cette date correspond à celle du retrait définitif prévu des forces américaines présentes en Afghanistan.

Washington prévoit d'évacuer entre 10.000 et 15.000 de leurs ressortissants, et de 50.000 à 60.000 Afghans et leurs familles, selon l'administration Biden.

Mais un nombre considérable d'autres personnes tentent de fuir, parmi lesquelles des journalistes ou des Afghans ayant travaillé pour des organismes ou entreprises étrangères, qui redoutent la répression des talibans. 

"Nous nous battons à la fois contre le temps et l'espace", a reconnu samedi le porte-parole du Pentagone, John Kirby". D'autres hauts responsables étrangers avaient cependant des mots plus durs.

« Mathématiquement impossible »

"Il veulent évacuer 60.000 personnes d'ici la fin du mois. C'est mathématiquement impossible", a déclaré à l'AFP le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

Ce dernier a affirmé avoir fait part aux Américains du fait que les mesures de sécurité à l'aéroport sont trop strictes et empêchent les Afghans qui travaillaient pour les Européens d'y pénétrer.  

Depuis le 14 août, quelque 17.000 personnes ont été évacuées par les États-Unis, dont 2.500 Américains. Des milliers d'autres ont été exfiltrées à bord d'avions militaires étrangers.

Les talibans ont accepté que l'armée américaine supervise les évacuations, ce qui leur permet de se focaliser sur la manière dont ils entendent gouverner le pays après le départ des forces étrangères. 

Le cofondateur et numéro deux des talibans, le mollah Abdul Ghani Baradar, est arrivé samedi à Kaboul. Des responsables talibans ont affirmé travailler à l'"établissement d'un gouvernement inclusif".

Parmi les dirigeants talibans les plus actifs, figurent des membres de la famille Haqqani. Le réseau éponyme est considéré comme terroriste par les États-Unis et des millions de dollars de récompense ont été placés sur leur tête. 

Les talibans sont entrés la semaine dernière dans Kaboul sans rencontrer de grande résistance, à l'issue d'une offensive éclair entamée en mai à la faveur du début du retrait des forces américaines et de l'Otan.

Une poche de résistance aux talibans s'est formée dans la vallée du Panchir, au nord-est de Kaboul. Ce Front national de résistance (FNR) est notamment emmené par Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud assassiné en 2001 par Al-Qaïda.

Alors que les talibans avaient annoncé vendredi "l'allégeance" à leur mouvement d'Ahmad Massoud, un porte-parole du FNR a déclaré à l'AFP que le Front se prépare à "un conflit de longue durée" avec les talibans s'il ne parvient pas à négocier avec eux la formation d'un gouvernement inclusif.

"La condition d'un accord de paix avec les talibans est la décentralisation, un système qui garantisse la justice sociale, l'égalité, les droits et la liberté pour tous", a déclaré Ali Maisam Nazary.

 


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Short Url
  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Short Url
  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Short Url
  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.