Une compagnie qui autrefois possédait toute l’Inde est maintenant détenue par un Indien

L'entrée du magasin phare de la Compagnie des Indes orientales à Mayfair, Londres, le 4 septembre 2020 (une photo de Saadia Gardezi)
L'entrée du magasin phare de la Compagnie des Indes orientales à Mayfair, Londres, le 4 septembre 2020 (une photo de Saadia Gardezi)
Sanjiv Metha, président et chef de la direction de la Compagnie des Indes orientales, pose pour une photo à Londres le 4 septembre 2020. Sur le mur derrière lui est affiché les armoiries originales de la Compagnie des Indes orientales. (Une photo de Saadia Gardezi)
Sanjiv Metha, président et chef de la direction de la Compagnie des Indes orientales, pose pour une photo à Londres le 4 septembre 2020. Sur le mur derrière lui est affiché les armoiries originales de la Compagnie des Indes orientales. (Une photo de Saadia Gardezi)
Des pièces d'or de l'époque du Raj britannique, récriées par la Compagnie des Indes orientales, exposées dans sa boutique de Mayfair à Londres le 4 septembre 2020 (photo de Saadia Gardezi d’après AN)
Des pièces d'or de l'époque du Raj britannique, récriées par la Compagnie des Indes orientales, exposées dans sa boutique de Mayfair à Londres le 4 septembre 2020 (photo de Saadia Gardezi d’après AN)
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Publié le Mardi 08 septembre 2020

Une compagnie qui autrefois possédait toute l’Inde est maintenant détenue par un Indien

  • Fondée à Londres en 1600 pour le commerce des épices, la Compagnie britannique des Indes orientales était autorisée par sa charte à faire la guerre
  • En 2005, l'homme d'affaires indien Sanjiv Mehta acquiert le nom de l'entreprise et la transforme en une marque grand public axée sur la vente de thés de luxe, de cafés et de nourriture

LOND RES: Depuis le xvie siècle, le nom de la Compagnie britannique des Indes orientales est synonyme d’exploitation coloniale de l’Asie du Sud, y compris du sous-continent indien. Aujourd'hui, et c’est une des grandes ironies de l'histoire, elle appartient à un Indien.

Fondée à Londres en 1600 pour le commerce des épices, la Compagnie britannique des Indes orientales était autorisée par sa charte à faire la guerre. Au cours des deux cent cinquante années suivantes, elle a dominé le sous-continent indien en utilisant la force militaire pour conquérir de grandes parties de l'empire moghol, y compris l'Inde, le Pakistan actuel, le Bangladesh et la moitié de l'Afghanistan.

Mais, en 1857, l’entreprise est dissoute après que ses soldats se sont rebellés contre les Britanniques en 1857.

Depuis, seuls le nom commercial et une petite entreprise de thé et de café existaient encore.

En 2005, l'homme d'affaires indien Sanjiv Mehta acquiert le nom de l'entreprise et la transforme en une marque grand public axée sur la vente de thés de luxe, de cafés et de nourriture.

« Une société qui possédait autrefois toute l’Inde appartient désormais à un Indien… comme une riposte à l’empire », a déclaré, à Arab News, Mehta, qui a ouvert son premier magasin en 2010 dans le quartier chic de Mayfair à Londres.

Lorsqu'il a appris que les actions de la société étaient à vendre, il s’est dit qu’il devait les obtenir, quel qu'en soit le prix.

Aujourd'hui, Mehta a la licence de commerce sous les armoiries et le sceau de l'entreprise historique. Il a également le droit de frapper des pièces de monnaie, y compris les pièces d’or appelées mohurs dont la dernière avait été émise en 1918 en Inde britannique.

Installé dans son magasin de la Compagnie dont les étagères sont désormais garnies de thés et de cafés du monde entier, notamment d’Inde, de Chine et d’Afrique, il explique : « En tant qu’Indien je connaissais l’histoire de l’entreprise, de ses politiques commerciales agressives et de son exploitation du sous-continent indien. L’achat des actions signifiait donc psychologiquement pour moi une fin. »

« Cet avatar de la Compagnie britannique des Indes orientales est basé sur l'idée d'unité dans la diversité, poursuit Mehta. Nous prenons tout ce qui bon et nous laissons le mauvais derrière nous. L’ancienne entreprise était bâtie sur l'agression, celle-ci est bâtie sur la compassion. »

En 1600, la reine Elizabeth Ire accorde à plus de 200 marchands anglais le droit de faire du commerce dans les Indes orientales pour rivaliser avec les commerçants néerlandais. Réunis sous le nom de la Compagnie des Indes orientales, au xviiie siècle, ils dominent le commerce mondial du textile, avec une armée importante pour protéger leurs intérêts.

La plupart de ses forces étaient basées dans trois zones principales en Inde: Madras, Bombay et Calcutta.

En 1857, les soldats indiens se révoltent contre les Britanniques. Le gouvernement du Royaume-Uni reprend alors le contrôle administratif et économique de la société, et, en 1874, la Compagnie des Indes orientales est dissoute.

Mais une entreprise avec une sombre histoire d'exploitation coloniale peut-elle être réhabilitée ? Mehta le pense vraiment.

« Nous étions inquiets des réactions qui pourraient en découler car à la base c’est une entreprise coloniale, a-t-il déclaré. Mais étant donné que celui qui a été colonisé a acheté l'entreprise, l'histoire a été bien accueillie en Inde. » 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.