La Mission Mars des EAU contribuera à transformer la conception des avions

Une technicienne sur le site de la Mission Mars (WAM)
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Publié le Vendredi 10 juillet 2020

La Mission Mars des EAU contribuera à transformer la conception des avions

  • Les technologies développées par la Mission Mars des Émirats Arabes Unis contribueront à la transformation de la conception des avions
  • "La Mission Mars générera des données inestimables qui aideront à façonner l'innovation en matière de vaisseaux spatiaux", selon le responsable de Mubadala, Badr Al Olama.

ABOU DHABI :  "Nous sommes à deux doigts du tourisme spatial, avec des avancées majeures dans le programme Virgin Galactic (auquel participe la compagnie Mubadala) qui nous rapprochent du premier vol touristique dans l'espace", a indiqué Badr Al Olama. "Que va-t-il se passer entre le moment où le projet de tourisme spatial Galactic va prendre son envol et celui où les EAU vont envoyer un homme sur Mars ? a-t-il ajouté. Expliquant l'impact des technologies spatiales développées par la Mission Mars des EAU sur l'industrie aérospatiale, Al Olama a déclaré que dans la conception des avions, les matériaux qui aident à maintenir les avions et les vaisseaux spatiaux dans des environnements difficiles et des températures extrêmes vont évoluer.

Avions du futur

Ces matériaux et les technologies avancées utilisées pour la mission Mars ont le potentiel de transformer l'avion du futur, a-t-il déclaré. "Cela concerne également les systèmes de ventilation qui nous aident à respirer à 40 000 pieds ou plus", a souligné le dirigeant. Pour que la Mission Mars des Émirats Arabes Unis réussisse et pour que l'homme puisse survivre au long voyage avant de poser le pied sur la planète rouge, des avancées technologiques majeures en matière de ventilation seront nécessaires. Ces innovations seront déterminantes pour le développement des systèmes de ventilation des avions existants, a expliqué M. Al Olama.

Propulsion des avions

En ce qui concerne la propulsion des avions, l'industrie aéronautique envisage de revoir la conception des systèmes afin d'améliorer le rendement du carburant de manière à permettre des vols encore plus longs, a-t-il ajouté. "Deux domaines qui ont déjà gagné en importance dans l'industrie sont l'utilisation de carburants synthétiques et l'adoption de moteurs électriques. Tous deux ont connu des développements passionnants au cours des derniers mois et des dernières années", a noté le dirigeant. "Bien entendu, la logistique qu'implique le voyage vers Mars et le retour accélérera également l'évolution des technologies aérospatiales connexes d'une manière que nous ne pouvons pas encore imaginer. C'est le pouvoir de l'innovation et de la créativité, qui a la capacité de nous emmener vers de nouvelles directions étonnantes et de créer de nouvelles voies pour l'avenir", a-t-il poursuivi.

Tourisme spatial

Virgin Galactic poursuit ses efforts pour réaliser son premier vol spatial commercial et est en discussion avec d'autres pays travaillant sur leurs propres programmes spatiaux, a déclaré Al Olama. L'un des aspects les plus importants du tourisme spatial élaboré par Virgin Galactic est la capacité à créer des opportunités pour que des personnes de tous horizons puissent vivre l'expérience de l'espace, a-t-il noté. "Ce domaine était auparavant l'apanage des astronautes d'élite, mais avec Virgin Galactic et le soutien des donateurs, il y aura des opportunités uniques pour les personnes issues de milieux défavorisés ainsi que pour les personnes à besoins spéciaux de faire l'expérience des merveilles de l'espace. En fin de compte, la mission consiste à ouvrir cette perspective impressionnante au plus grand nombre de personnes possible", a-t-il expliqué.

Impact sur l'industrie aérospatiale mondiale

 Parlant de l'impact de la mission Mars des Émirats Arabes Unis sur l'environnement commercial de l'industrie aérospatiale mondiale, Al Olama a déclaré : "L'industrie aérospatiale a évolué au cours de nombreuses décennies et, bien qu'il s'agisse d'un environnement opérationnel difficile, les fondamentaux du secteur restent solides". "Un impact significatif a été ressenti sur la demande de transport de passagers, mais pendant la pandémie, l'importance du fret aérien a été cruciale pour permettre aux biens essentiels, tels que les fournitures médicales et les denrées alimentaires, d'entrer et de sortir des pays, nous avons donc vu l'industrie s'adapter et créer de la valeur de différentes manières", a-t-il expliqué. Al Olama a ajouté que la situation actuelle a montré que l'investissement dans de nouveaux systèmes et outils innovants, que ce soit dans le secteur manufacturier, la maintenance, l’entretien, la réparation, ou dans le secteur des compagnies aériennes commerciales, est essentiel pour permettre aux entreprises de relever ce type de défis.

Industrie aérospatiale des Émirats Arabes Unis

 La mission Mars a également un impact plus profond sur le secteur aérospatial local aux Émirats arabes unis, a-t-il souligné. "Elle montre à la prochaine génération ce qui peut être fait avec passion, détermination et vision. Les réalisations du secteur aérospatial des Émirats Arabes Unis en sont le reflet, et je suis convaincu que cette Mission Mars, audacieuse et aventureuse, sera le catalyseur qui permettra aux futurs leaders de l'industrie de se frayer un chemin dans le secteur", a-t-il déclaré.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.