Washington et ses alliés préviennent d'une «menace terroriste» à l'aéroport de Kaboul

Des milliers de personnes se massent toujours à l'aéroport de Kaboul dans l'espoir de fuir le pays tombé aux mains des talibans. (Photo, AFP)
Des milliers de personnes se massent toujours à l'aéroport de Kaboul dans l'espoir de fuir le pays tombé aux mains des talibans. (Photo, AFP)
Seule note positive dans la tragédie afghane: loin de l'enfer de Kaboul, des enfants afghans évacués savourent la chance d'avoir atteint un pays d'accueil, comme dans cette photo prise lors de leur arrivée à l'aéroport de Dulles qui dessert Washington DC, la capitale des Etats-Unis. (Photo, AFP)
Seule note positive dans la tragédie afghane: loin de l'enfer de Kaboul, des enfants afghans évacués savourent la chance d'avoir atteint un pays d'accueil, comme dans cette photo prise lors de leur arrivée à l'aéroport de Dulles qui dessert Washington DC, la capitale des Etats-Unis. (Photo, AFP)
Seule note positive dans la tragédie afghane: loin de l'enfer de Kaboul, des enfants afghans évacués savourent la chance d'avoir atteint un pays d'accueil, comme dans cette photo prise lors de leur arrivée à l'aéroport de Dulles qui dessert Washington DC, la capitale des Etats-Unis. (Photo, AFP)
Seule note positive dans la tragédie afghane: loin de l'enfer de Kaboul, des enfants afghans évacués savourent la chance d'avoir atteint un pays d'accueil, comme dans cette photo prise lors de leur arrivée à l'aéroport de Dulles qui dessert Washington DC, la capitale des Etats-Unis. (Photo, AFP)
Des arrimeurs et des pilotes de l'US Air Force affectés au 816th Expeditionary Airlift Squadron chargent des passagers à bord d'un US Air Force C-17 Globemaster III à l'aéroport international Hamid Karzai (HKIA) le 24 août 2021. DONALD R. ALLEN / US AIR FORCE / AFP
Des arrimeurs et des pilotes de l'US Air Force affectés au 816th Expeditionary Airlift Squadron chargent des passagers à bord d'un US Air Force C-17 Globemaster III à l'aéroport international Hamid Karzai (HKIA) le 24 août 2021. DONALD R. ALLEN / US AIR FORCE / AFP
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Publié le Jeudi 26 août 2021

Washington et ses alliés préviennent d'une «menace terroriste» à l'aéroport de Kaboul

  • Plusieurs pays occidentaux ont appelé leurs ressortissants à s'éloigner au plus vite de l'aéroport de Kaboul en raison de menaces «terroristes»
  • Alors que la date-butoir fixée par les Etats-Unis pour leur retrait d'Afghanistan, le 31 août, approche, plusieurs pays, dont la France et les Pays-Bas ont annoncé jeudi qu'ils allaient bientôt mettre fin à leurs vols d'évacuation

KABOUL: Plusieurs pays occidentaux ont appelé leurs ressortissants à s'éloigner au plus vite de l'aéroport de Kaboul en raison de menaces "terroristes", alors que des milliers de personnes s'y massent toujours dans l'espoir de fuir le pays tombé aux mains des talibans.

Alors que la date-butoir fixée par les Etats-Unis pour leur retrait d'Afghanistan, le 31 août, approche, plusieurs pays, dont la France et les Pays-Bas ont annoncé jeudi qu'ils allaient bientôt mettre fin à leurs vols d'évacuation.

Les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni ont émis simultanément des mises en garde très précises et presque identiques dans la nuit de mercredi à jeudi.

Les personnes "se trouvant actuellement aux entrées Abbey, Est et Nord devraient partir immédiatement", a indiqué le département d’État américain, invoquant des "menaces sécuritaires".           

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Loin de l'enfer de Kaboul, les réfugiés afghans savourent la chance d'avoir atteint un pays d'accueil, comme dans cette photo prise lors de leur arrivée à l'aéroport de Dulles qui dessert Washington DC, la capitale des Etats-Unis. (Photo, AFP)

La diplomatie australienne a pour sa part mis en garde contre une "menace très élevée d'attentat terroriste".

Londres a émis une alerte similaire: "Si vous vous trouvez dans la zone de l'aéroport, quittez-la pour un endroit sûr et attendez d'autres instructions. Si vous êtes à même de quitter l'Afghanistan en sécurité par d'autres moyens, faites-le immédiatement".

Aucune précision sur la nature de la menace n'a été apportée dans ces avis, mais le ministre australien de la Défense, Andrew Hastie, a expliqué que "le risque de la présence d'un kamikaze est si élevé que la menace augmente", dans une interview avec la radio australienne 6PR.

Le secrétaire d’État britannique chargé des forces armées, James Heappey, a pour sa part évoqué une menace "très sérieuse" et "imminente".

Ces avertissements sont intervenus après que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a assuré que les talibans s'étaient engagés à laisser partir les Américains et les Afghans à risque se trouvant encore dans le pays après la date-butoir du 31 août. Il n'a toutefois pas spécifié comment leur départ s'organiserait.

 

L'Afghane née à bord d'un avion militaire américain nommée Reach, nom de code de l'appareil

WASHINGTON : Une petite Afghane née à bord d'un avion militaire américain qui évacuait ses parents vers la base de Ramstein, en Allemagne, a été nommée Reach, du nom de code de l'appareil, a révélé mercredi le commandant des forces américaines en Europe, le général Tod Wolters.

En plein vol samedi depuis le Qatar, la femme enceinte a commencé à ressentir des contractions. Juste après l'atterrissage à Ramstein, des militaires américains ont aidé l'Afghane à mettre au monde son bébé dans l'avion avant qu'elle ne soit transportée avec son nouveau-né vers un établissement hospitalier proche.

Chaque avion de l'US Air Force possède son nom de code pour les communications avec les autres appareils ou les tours de contrôle, et le code des avions cargos C-17 est généralement Reach suivi d'un numéro.

Les parents du bébé "l'ont prénommée Reach, parce que c'était le nom de code du C-17" (Reach 828), a indiqué à la presse le général Wolters.

"Comme vous pouvez l'imaginer, "étant moi-même pilote de l'US Air Force, mon rêve est de voir cette petite fille appelée Reach grandir comme citoyenne américaine et piloter des avions de chasse dans notre armée de l'air", a-t-il ajouté.

Le chef des forces américaines en Europe a précisé que sur les 7000 personnes évacuées de Kaboul ayant transité sur des bases américaines en Europe depuis le 20 août, une centaine seulement de personnes avaient dû recevoir des soins médicaux, que ce soit pour des symptômes de Covid-19 ou d'autres raisons médicales.

Sur ces 100 personnes, 25 ont été admises dans un hôpital local et 12 en sont déjà sorties, a précisé le général Wolters.

Deux autres bébés sont nés après l'atterrissage de leur mère sur la base de Ramstein.

La menace État islamique

Malgré une situation chaotique, 88 000 personnes ont été évacuées depuis la mise en place du pont aérien le 14 août, à la veille de l'entrée des talibans dans Kaboul et de leur prise du pouvoir.

Plusieurs pays ont plaidé en vain pour une extension du délai au-delà du 31 août, estimant qu'il ne serait pas possible d'évacuer tout le monde d'ici là. D'autant que, pour que le retrait soit effectif ce jour-là, il faudra avoir interrompu les évacuations plus tôt, les Etats-Unis devant rapatrier leur dispositif militaire.

Le Premier ministre français Jean Castex a annoncé jeudi que la France interromprait ses opérations vendredi soir, une date-butoir "imposée par les Américains" selon une source gouvernementale. Les Pays-Bas ont également fait savoir qu'ils mettaient fin à leurs vols d'évacuation depuis Kaboul.

Mercredi soir, la Belgique avait déjà dit mettre un terme à ses opérations afghanes.

La Turquie avait quant à elle annoncé le retrait de ses soldats, qui gardaient l'aéroport de Kaboul au côté des militaires américains, abandonnant ainsi sa proposition de continuer à en assurer la sécurité après le retrait des forces étrangères.

Lors d'un sommet virtuel mardi avec les autres dirigeants du G7, le président américain Joe Biden avait évoqué déjà un "risque grave et croissant d'attaque" du groupe jihadiste État Islamique (EI) à l'aéroport.

Sous le nom d'ISKP (État islamique Province du Khorasan), l'EI a revendiqué certaines des attaques les plus meurtrières commises ces dernières années en Afghanistan.

Il a massacré des civils dans des mosquées, des hôpitaux ou des lieux publics, ciblant surtout les musulmans qu'il considère comme hérétiques, en particulier les chiites.

Même s'il s'agit de deux groupes sunnites radicaux, l'EI et les talibans sont en concurrence et sont animés par une haine tenace et réciproque.

Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a accusé mardi les États-Unis et leurs alliés de vider le pays de ses forces vives en évacuant les Afghans qui ont travaillé avec eux, souvent parmi les plus qualifiés.

Beaucoup d'entre eux, souvent urbains et éduqués, craignent que les islamistes n'instaurent le même type de régime fondamentaliste et brutal que lorsqu'ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001. 

Les femmes et les minorités ethniques en particulier s'inquiètent pour leur sort.

"Nous sommes la génération des femmes éduquées, ils (les talibans) ne le supportent pas, ils ne peuvent pas gouverner avec nous, ils vont nous exterminer", a déploré une jeune femme bloquée à Mazar-e-Sharif (Nord), en quête de contacts à l'étranger pour l'aider à fuir.

 

Des députés LR demandent à Macron d'armer la résistance afghane

PARIS : Eric Ciotti et une vingtaine de députés de droite ont écrit à Emmanuel Macron pour lui demander de soutenir militairement la résistance du fils du commandant Massoud en Afghanistan face aux talibans, estimant qu'"il en va de l’honneur de la France".

La chute de Kaboul "est un jour noir pour nos démocraties. Nous assistons impuissants à une victoire de l’islamisme dans le monde", affirment les signataires qui comptent notamment Guillaume Peltier (ex-N.2 de LR), Robin Reda (Libres!), Constance Le Grip et Brigitte Kuster (LR).

Estimant que "nous venons de perdre une bataille dans la guerre de notre génération contre ce totalitarisme", les signataires affirment que "pour la sécurité de la France et du monde, notre nation a le devoir d’empêcher les talibans de se renforcer".

Car "la France a le devoir d’agir sans attendre (...) si nous ne voulons pas voir un arc terroriste s’étendre du Pakistan au Sahel", pour in fine "frapper en France sur notre sol des citoyens français", ajoutent-il dans cette lettre révélée par Le Figaro, et que l'AFP a pu consulter.

Ils mettent ainsi en exergue le "combat pour la liberté" du Front national de résistance emmené par Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud, icône de la résistance afghane, assassiné en 2001 par Al-Qaïda. "Leur appel à l’aide et leur demande d’armes, de munitions et de soutien logistique doivent être entendus par la France", martèlent-ils.

Eric Ciotti, qui avait déjà plaidé dans un tweet en début de semaine pour l'envoi d'armes et munitions, est en contact avec des proches d'Ahmad Massoud, notamment sur place dans la vallée du Panchir, a-t-on appris dans son entourage.

"Ces combattants sont les derniers à se tenir debout sur le territoire afghan, pour défendre notre sécurité, mais aussi la dignité humaine dans cette guerre mondiale contre l’islamisme", ajoutent les signataires.

 

«Le business de la peur»

Les talibans n'ont pas formé de gouvernement, disant attendre que le dernier soldat étranger ait quitté le pays. Sans lois valables sur tout le territoire, les règles diffèrent d'une région à l'autre. 

Les islamistes s'efforcent de se présenter sous un jour plus modéré, souvent sans convaincre, en tout cas à Kaboul.

"C’est le business de la peur. Ils n’ont pas d’armée pour contrôler les gens. Mais la peur contrôle tout le monde", observe un jeune banquier de Kaboul.

Sous le vocable de talibans se regroupent des gens bien différents, note-t-il cependant. "Certains groupes se comportent bien avec la population", mais d’autres n'en font qu’à leur tête, comme ceux qui mangent dans les restaurants sans payer.

Les talibans savent qu'ils doivent s'appuyer sur les structures administratives existantes, n'ayant pas dans leurs rangs l'expertise nécessaire pour gouverner seuls le pays, et notamment relancer une économie dévastée par la guerre et très dépendante de l'aide internationale.

 

Londres prêt à évacuer des chiens et des chats de Kaboul

LONDRES : Le ministre britannique de la Défense Ben Wallace a annoncé mercredi qu'il autoriserait l'évacuation aérienne de Kaboul de chiens et chats recueillis dans un refuge par un ex-marine qui a affrété un avion pour évacuer son personnel afghan et ses animaux.

Alors que des milliers d'Afghans tentent désespérément de fuir le pays depuis l'arrivée au pouvoir des talibans, craignant le retour à leurs méthodes répressives, le sujet fait l'objet d'un débat depuis plusieurs jours au Royaume-Uni, preuve de l'amour immodéré de ses habitants pour les animaux.

"S'il arrive avec ses animaux, nous chercherons un créneau pour son avion", a tweeté M. Wallace à propos de Paul Farthing, un ancien soldat qui a ouvert un refuge pour chiens et chats à Kaboul et veut à présent en faire sortir quelque 140 chiens et 60 chats ainsi que ses employés afghans et leurs proches.

La veille, il avait pourtant affirmé qu'il n'allait pas "donner la priorité aux animaux sur les hommes, femmes et enfants désespérés qui frappent à la porte".

Le ministre "doit démissionner", s'était alors indigné dans la foulée un militant du droit des animaux Dominic Dyer.

Mercredi, ce dernier se réjouissait dans un tweet de l'assouplissement de la position du ministre, affirmant qu'il était dû à l'intervention du Premier ministre Boris Johnson.

Le gouvernement britannique a accordé des visas à tout le personnel de l'association, Nowzad, et leur famille, soit 68 personnes, avait annoncé lundi Paul Farthing dans un tweet.


Hiroshima : 80 ans après le drame, la double peine des victimes coréennes

La « Flamme de la Paix » est photographiée au Parc du Mémorial de la Paix, dédié à la ville et aux victimes du bombardement atomique de 1945, à Hiroshima, le 30 mai 2025. (Photo de Richard A. Brooks / AFP)
La « Flamme de la Paix » est photographiée au Parc du Mémorial de la Paix, dédié à la ville et aux victimes du bombardement atomique de 1945, à Hiroshima, le 30 mai 2025. (Photo de Richard A. Brooks / AFP)
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  • Quelque 740 000 personnes ont été tuées ou blessées lors des bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki.
  • Selon les données disponibles, plus de 10 % des victimes étaient coréennes. 

HAPCHEON, COREE DU SUD : Victime du bombardement de Hiroshima à l'âge de cinq ans, la Coréenne Bae Kyung-mi a vécu dans le secret une grande partie de sa vie : à ses stigmates physiques s'est ajoutée une stigmatisation sociale telle qu'elle a caché son statut de survivante à ses proches.

Le 6 août 1945, alors qu'elle jouait chez elle, elle se rappelle avoir entendu des avions au-dessus de sa tête. Quelques minutes plus tard, elle s'est retrouvée ensevelie sous les décombres.

« J'ai dit à ma mère en japonais : “Maman, il y a des avions !” Il y a des avions ! » raconte la désormais octogénaire à l'AFP.

Son oncle et sa tante n'ont pas survécu à l'effondrement de leur immeuble.

« Je n'ai jamais dit à mon mari que j'étais à Hiroshima et que j'avais été victime du bombardement », confie Mme Bae.

« À l'époque, les gens disaient souvent que vous aviez épousé la mauvaise personne si elle avait survécu à un bombardement atomique. »

Ses deux fils n'ont appris qu'elle avait été à Hiroshima que lorsqu'elle s'est inscrite dans un centre pour les victimes, dans sa ville de Hapcheon, en Corée du Sud.

Les radiations dont elle a été victime l'ont obligée à subir une ablation des ovaires et d'un sein, en raison du risque élevé de cancer.

Quelque 740 000 personnes ont été tuées ou blessées lors des bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki.

Selon les données disponibles, plus de 10 % des victimes étaient coréennes. 

- Discrimination -

Kim Hwa-ja avait quatre ans le 6 août 1945. Elle se souvient avoir été contrainte de fuir Hiroshima dans une charrette tirée par des chevaux.

La fumée emplissait l'air et la ville brûlait, raconte-t-elle. Sa mère lui criait de se réfugier sous une couverture et de ne pas regarder.

Des organisations estiment qu'entre 30 000 et 50 000 Coréens se trouvaient dans la ville ce jour-là, dont des dizaines de milliers d'ouvriers forcés sur les sites militaires.

Mais les documents sont peu précis.

« Le bâtiment municipal a été tellement dévasté qu'il n'a pas été possible de retrouver des documents clairs », a déclaré un fonctionnaire territorial à l'AFP.

La politique coloniale japonaise interdisait l'utilisation de noms coréens, ce qui complique encore la recherche dans les registres.

Les rescapés qui sont restés au Japon ont subi une double discrimination : d'une part, en tant que survivants, ou « hibakusha » en japonais, et d'autre part, en tant que Coréens.

Les victimes coréennes n'ont été reconnues qu'à la fin des années 1990, lorsqu'un monument funéraire a été érigé dans le parc du Mémorial de la paix de Hiroshima.

Quant aux dizaines de milliers de survivants coréens qui sont retournés dans leur pays nouvellement indépendant, ils ont également été confrontés à la stigmatisation. 

- Reconnaissance minimale -

« À l'époque, des rumeurs infondées circulaient selon lesquelles l'exposition aux radiations pouvait être contagieuse », explique Jeong Soo-won, directeur du Centre des victimes de la bombe atomique, qui organise une cérémonie de commémoration le 6 août à Hapcheon.

Selon M. Jeong, il resterait environ 1 600 survivants sud-coréens en vie à l'échelle nationale, dont 82 résident au centre.

Séoul a promulgué une loi spéciale en 2016 pour aider les survivants, leur accordant notamment une allocation mensuelle d'environ 62 euros, mais cette loi ne prévoit aucune assistance pour leurs descendants.

Beaucoup d'entre eux ont pourtant « été touchés par les bombardements » et « souffrent de maladies congénitales », selon M. Jeong.

Il assure néanmoins qu'une disposition visant à les soutenir « doit être prévue » à l'avenir.

L'année dernière, un groupe de survivants japonais a reçu le prix Nobel de la paix.

Mais, 80 ans après les attaques, beaucoup d'entre eux, tant au Japon qu'en Corée, affirment que le monde n'a toujours pas tiré les leçons de ces horreurs.

Le président américain Donald Trump a récemment comparé ses frappes sur les installations nucléaires iraniennes aux bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki.


Steve Witkoff, l'émissaire de Trump, attendu en Russie cette semaine

L'envoyé américain Steve Witkoff s'adresse aux journalistes devant l'aile ouest de la Maison Blanche à Washington, DC, le 6 mars 2025. (Photo de Mandel NGAN / AFP)
L'envoyé américain Steve Witkoff s'adresse aux journalistes devant l'aile ouest de la Maison Blanche à Washington, DC, le 6 mars 2025. (Photo de Mandel NGAN / AFP)
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  • Le président américain a déclaré que deux sous-marins nucléaires se trouvaient désormais « dans la région »
  • Cette démonstration de force intervient alors que Donald Trump a donné, la semaine dernière, dix jours à la Russie pour qu'elle mette fin à la guerre en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions non précisées. 

WASHINGTON : L'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, est attendu en Russie en milieu de semaine, à quelques jours de l'expiration de l'ultimatum posé par le président américain à son homologue russe, Vladimir Poutine, pour qu'il mette fin à la guerre en Ukraine.

La visite de M. Witkoff aura lieu « je pense la semaine prochaine, mercredi ou jeudi », a déclaré le président américain à des journalistes dimanche soir.

Il a également déclaré que deux sous-marins nucléaires, dont il avait ordonné le déploiement à la suite d'une dispute en ligne avec l'ancien président russe Dmitri Medvedev, se trouvaient désormais « dans la région », sans préciser laquelle. Il n'a pas non plus précisé s'il s'agissait de sous-marins à simple propulsion nucléaire ou de sous-marins équipés d'ogives nucléaires.

Cette démonstration de force intervient alors que Donald Trump a donné, la semaine dernière, dix jours à la Russie pour qu'elle mette fin à la guerre en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions non précisées. 

Le président russe a déjà rencontré Steve Witkoff à plusieurs reprises à Moscou, mais les efforts de Donald Trump pour rétablir le dialogue avec le Kremlin n'ont pas porté leurs fruits.

Le milliardaire républicain, qui avait entamé son deuxième mandat en se vantant de pouvoir mettre fin à la guerre en Ukraine en quelques jours, exprime désormais de plus en plus ouvertement sa frustration à l'égard de Vladimir Poutine.

Interrogé par des journalistes sur le message que M. Witkoff transmettrait à Moscou et sur ce que la Russie pourrait faire pour éviter les sanctions, Trump a répondu : « Oui, conclure un accord pour que les gens cessent d'être tués. » 

- Exigences inchangées -

M. Trump a menacé d'instaurer des « droits de douane secondaires » pour les pays qui continuent de commercer avec la Russie, comme la Chine et l'Inde.

Malgré la pression exercée par Washington, l'offensive russe contre son voisin pro-occidental se poursuit sans relâche. Lundi matin, un homme a été tué et deux femmes ont été blessées lors de bombardements russes dans la région ukrainienne de Kherson (sud), selon les autorités militaires.

Dans la région de Dnipropetrovsk, dans le centre du pays, quatre localités du district de Nikopol ont été visées par des frappes menées par des drones et des tirs d'artillerie, faisant trois blessés, a déclaré le responsable militaire régional Serguiï Lyssak. Il a précisé qu'il s'agissait d'un bébé de quatre mois dans un état grave, ainsi que de deux femmes âgées de 40 et 46 ans.

De son côté, le ministère russe de la Défense a fait état de 61 interceptions de drones ukrainiens dans la nuit de dimanche à lundi. 

Vladimir Poutine, qui a toujours rejeté les appels au cessez-le-feu, a affirmé vendredi qu'il souhaitait la paix, mais que ses exigences pour mettre fin à l'invasion lancée en février 2022 restaient inchangées.

« Nous avons besoin d'une paix durable et stable, qui repose sur des bases solides et satisfasse à la fois la Russie et l'Ukraine, tout en garantissant la sécurité des deux pays », a déclaré le président russe aux journalistes, avant d'ajouter que « les conditions restent bien sûr les mêmes » du côté russe.

Moscou exige que l'Ukraine lui cède formellement quatre régions ukrainiennes que l'armée russe contrôle partiellement (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), ainsi que la péninsule de Crimée, annexée en 2014.

Outre ces annexions, le Kremlin souhaite que Kiev renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'OTAN. 

Des conditions inacceptables pour Kiev, qui exige le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales, notamment la poursuite des livraisons d'armes et le déploiement d'un contingent européen. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est déclaré à plusieurs reprises prêt à rencontrer en personne Vladimir Poutine pour tenter de débloquer les négociations, une proposition pour l'heure rejetée par le Kremlin.

Dimanche, l'Ukraine a lancé une attaque par drone qui a provoqué un incendie dans un dépôt pétrolier à Sotchi, ville hôte des Jeux olympiques d'hiver de 2014, située au bord de la mer Noire. Kiev a annoncé son intention d'intensifier ses frappes aériennes contre la Russie, en réponse à l'augmentation des attaques russes meurtrières sur son territoire ces dernières semaines.

Dimanche, M. Zelensky a également déclaré que les deux parties préparaient un échange de prisonniers qui permettrait à 1 200 soldats ukrainiens de rentrer chez eux, à la suite de pourparlers avec la Russie à Istanbul en juillet.


Le pape a été accueilli comme une rock star par les jeunes catholiques lors d'une veillée de jubilé

Le pape Léon XIV salue de la main son arrivée pour célébrer une messe dans le quartier de Tor Vergata, à Rome, dans le cadre du Jubilé de la Jeunesse, le 3 août 2025. (Photo de Filippo MONTEFORTE / AFP)
Le pape Léon XIV salue de la main son arrivée pour célébrer une messe dans le quartier de Tor Vergata, à Rome, dans le cadre du Jubilé de la Jeunesse, le 3 août 2025. (Photo de Filippo MONTEFORTE / AFP)
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  • Ce rassemblement a lieu près de trois mois après le début du pontificat de Léon XIII, le premier pape américain, et 25 ans après le Jubilé de l'an 2000.
  • La plupart des participants prévoient de passer la nuit sur l'esplanade jusqu'à la grande messe de clôture, célébrée par le pape dimanche matin, point d'orgue du Jubilé, « Année sainte » organisée tous les 25 ans par l'Église catholique. 

ROME : Des centaines de milliers de jeunes catholiques du monde entier ont acclamé samedi le pape François comme une rock star lors d'une veillée en plein air près de Rome, point d'orgue du Jubilé, après son arrivée spectaculaire à bord d'un hélicoptère.

Des pèlerins se sont exclamés et d'autres ont fondu en larmes lorsque l'hélicoptère militaire blanc a touché le sol de l'immense esplanade de Tor Vergata, à l'est de Rome, où près de 800 000 jeunes fidèles venus de 146 pays, selon les organisateurs, étaient rassemblés pour le « Jubilé de la Jeunesse », qui a débuté lundi.

Monté à bord de la papamobile, le premier pape américain a affiché un grand sourire et a salué la foule en liesse rassemblée le long de son parcours, après avoir passé la journée à écouter de la musique, à prier ou à échanger avec d'autres pèlerins sous un soleil de plomb.

« Le pape est là ! » annonce une voix survoltée à travers les haut-parleurs, entraînant des applaudissements nourris et des cris retentissants.

Mais l'animateur de l'événement a rapidement adopté un ton plus solennel lorsque le pape de 69 ans est monté sur scène, une grande croix de bois à la main.

« Chers jeunes, après avoir marché, prié et partagé ces jours de grâce du Jubilé qui vous sont dédiés, nous nous rassemblons maintenant dans la lumière de cette soirée pour veiller ensemble », a déclaré le pape. 

Parmi les fidèles, Julia Mortier, une Française de 18 ans, a la voix enrouée après avoir chanté et crié pendant des heures. « Nous sommes si heureux d'être là ! Voir le pape est une chance unique dans une vie. »

Ce rassemblement a lieu près de trois mois après le début du pontificat de Léon XIII, le premier pape américain, et 25 ans après le Jubilé de l'an 2000, au cours duquel plus de deux millions de jeunes avaient répondu à l'appel du pape Jean-Paul II pour participer aux Journées mondiales de la jeunesse.

La plupart des participants prévoient de passer la nuit sur l'esplanade jusqu'à la grande messe de clôture, célébrée par le pape dimanche matin, point d'orgue du Jubilé, « Année sainte » organisée tous les 25 ans par l'Église catholique. 

- Un « Woodstock catholique » -

Certains dans la foule sont si loin qu'ils ne peuvent pas voir le pape sur l'immense scène surmontée d'une arche dorée et d'une imposante croix, qui domine la vaste esplanade de plus de 500 000 mètres carrés, soit près de 70 terrains de football.

« Je suis tellement heureux d'être ici, même si je suis un peu loin du pape », confie à l'AFP Andy Hewellyd, un étudiant britannique. Depuis sa place, il ne peut voir la scène que grâce à un écran géant.

La Rai, la radio-télévision publique italienne, a qualifié l'événement de « Woodstock catholique », alors qu'une vingtaine de groupes de musique et de danse, pour la plupart religieux, se sont succédé pendant la journée, diffusant de la musique à plein volume.

Victoria Perez, 21 ans, qui porte un drapeau espagnol et un lourd sac à dos, se réjouit d'être arrivée tôt « pour pouvoir voir de près » le chef des 1,4 milliard de catholiques.

« C'est la première fois que je vais le voir et j'ai hâte, alors je voulais arriver tôt pour avoir une bonne place », explique la jeune femme, impatiente de vivre cette « nuit de prières à la belle étoile ».

Quentin Remaury, un Français de 26 ans, dit de son côté avoir été inspiré par le message que le pape François a délivré à la jeunesse lors d'un déplacement à Cracovie en 2016.

« Le pape François nous avait dit de nous “lever de nos divans”, et cela m'a vraiment donné un élan », dit-il. 

- Confessionnal à ciel ouvert -

L'organisation de l'événement a constitué un défi logistique hors norme, avec quelque 10 000 personnes déployées, dont des policiers et des agents de la protection civile, et des mesures sanitaires, comme la distribution de bouteilles d'eau et de brumisateurs, ont été mises en place pour aider les participants à surmonter la chaleur estivale.

Le Vatican a indiqué que le pape avait rencontré et prié samedi avec les compagnons de voyage d'une pèlerine égyptienne de 18 ans, décédée vendredi soir d'une crise cardiaque, selon la Rai, alors qu'elle rentrait en bus à son hébergement après un événement à Rome.

Du Colisée aux abords du Vatican, en passant par la place d'Espagne, des flots de pèlerins exhibant les drapeaux de leur pays ont inondé toute la semaine les transports et les artères de la Ville éternelle, dans une ambiance festive entre concerts, conférences et prières.

Vendredi, le Circus Maximus, l'hippodrome où se déroulaient les courses de chars dans la Rome antique, au pied du mont Palatin, s'est transformé en un vaste confessionnal à ciel ouvert. Un millier de prêtres y ont entendu les confessions de dizaines de milliers de jeunes, dans dix langues différentes, sous des tentes blanches.