Le modèle des «hôtels hospitaliers» généralisé

Cette photographie prise le 20 août 2021 montre des lits et brancards aménagés pour accueillir jusqu'à 48 patients dans le hall de l'hôpital Polynésie française Taaone à Papeete. MIKE LEYRAL / AFP
Cette photographie prise le 20 août 2021 montre des lits et brancards aménagés pour accueillir jusqu'à 48 patients dans le hall de l'hôpital Polynésie française Taaone à Papeete. MIKE LEYRAL / AFP
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Publié le Jeudi 26 août 2021

Le modèle des «hôtels hospitaliers» généralisé

  • Les «hôtels hospitaliers», expérimentés de 2017 à fin 2020 et qui permettent à certains patients de bénéficier d'une chambre à proximité de l'hôpital, pourront désormais être généralisés à tous les établissements de soins
  • Au centre de lutte contre le cancer Léon Bérard, à Lyon, un des 41 établissements à avoir expérimenté le dispositif, on se réjouit de la pérennisation de ce système

PARIS : Les "hôtels hospitaliers", expérimentés de 2017 à fin 2020 et qui permettent à certains patients de bénéficier d'une chambre à proximité de l'hôpital, pourront désormais être généralisés à tous les établissements de soins, publics comme privés, selon un décret et un arrêté publiés jeudi au Journal officiel.

Après une expérimentation pendant trois ans, conformément au dernier budget de la Sécurité sociale, la mesure 17 du Ségur de la santé prévoit que les "hôtels hospitaliers", encore appelés "hébergements temporaires non médicalisés", peuvent désormais être lancés par tout établissement qui le souhaite, une fois déclaration faite auprès de l'Agence régionale de santé compétente.  

Ces hébergements "peuvent être déployés en interne ou en externe de l'établissement de santé et peuvent être déployés avec un tiers prestataire de toute nature". Par exemple: "un autre établissement de santé à proximité, qui aurait déjà mis en œuvre un (tel) hébergement et qui pourrait mutualiser les espaces disponibles" ou encore "une structure associative qui aurait un parc immobilier (...), un partenaire hôtelier, commercial ou privé", explique-t-on à la DGOS (Direction générale de l'offre de soins).

Contrairement à ce que prévoyait l'expérimentation, ce dispositif comporte désormais des limitations de temps: "une limitation de trois nuitées consécutives sans intervention (acte ou prestations de  l'établissement de santé) et une limitation totale de 21 nuits avec deux exceptions pour les hébergements non médicalisés en lien avec les séances de soins tels que chimiothérapie ou radiothérapie". 

En outre, il n'y a "pas de limitation de durée pour le cas de transfert de patients d'Outremer à Métropole, de Métropole à Outremer, et d'Outremer à Outremer", a encore précisé la DGOS. 

Pour y être hébergés, le patient devra être muni d'une "prescription du praticien" expliquant que son état de santé  "ne justifie pas une surveillance continue (...) puisque ces établissements n'ont pas de surveillance médicalisée", a ajouté une source au sein de la DGOS.

"L'objectif c'est de maintenir le patient à proximité des établissements de santé pour que l'établissement puisse intervenir à nouveau, procéder à une surveillance discontinue", mais aussi éviter au malade de faire des centaines de kilomètres pour se soigner. 

Cette chambre pourra être partagée avec un accompagnant, voire deux dans le cas d'enfant malade, a-t-on assuré. 

Au centre de lutte contre le cancer Léon Bérard, à Lyon, un des 41 établissements à avoir expérimenté le dispositif, on se réjouit de la pérennisation de ce système. Si en 2019, "235 séjours" ont pu se faire dans sept appartements, le centre espère assurer, à terme, "7.665 nuitées pour les patients", ce qui devrait lui permettre "de dégager 15% d'activités hospitalières supplémentaires", et, pour l'Assurance maladie, d'assurer "un gain en coût de transport de 2 millions d'euros". 

Le forfait nuitée est établi à 80 euros (hébergement du malade, celui de l'éventuel accompagnant et les repas), un montant plus élevé que le coût moyen constaté lors des expérimentations, assure-t-on à la DGOS. 

Toutefois, si la facture s'avérait plus élevée, il faudrait soit que l'établissement de santé prenne le reste à charge, soit qu'il passe des conventions avec des mutuelles pour que celles-ci le prenne à sa charge, a ajouté la même source. 

Une évaluation médico-économique de ces "hôtels hospitaliers" sera menée fin 2022 par la DGOS.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.