Une rentrée à l'ombre des manifestations contre le pass sanitaire

Le porte-parole du secrétaire d'État et du gouvernement français, Gabriel Attal (à droite), montre son « pass sanitaire » à un responsable alors qu'il visite le cinéma Gaumont Multiplex Odyséum à Montpellier, dans le sud de la France, le 29 juillet 2021. (Pascal Guyot/AFP)
Le porte-parole du secrétaire d'État et du gouvernement français, Gabriel Attal (à droite), montre son « pass sanitaire » à un responsable alors qu'il visite le cinéma Gaumont Multiplex Odyséum à Montpellier, dans le sud de la France, le 29 juillet 2021. (Pascal Guyot/AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 27 août 2021

Une rentrée à l'ombre des manifestations contre le pass sanitaire

  • Si le gouvernement temporise sur la réforme des retraites, il prévoit une mise en œuvre dès le 1er octobre de la réforme de l'assurance chômage, les signaux étant selon lui au vert pour l'emploi
  • La question du pass sanitaire devrait planer au-dessus de ces discussions, alors que ses opposants manifestent tous les samedis depuis le 17 juillet, dans des cortèges à l'ampleur inhabituelle au cœur de l'été

PARIS : Les syndicats font leur rentrée: lors d'une intersyndicale lundi, ils devraient décider d'une grande journée de mobilisation le 5 octobre et soupeser la meilleure manière de répondre aux manifestations désormais hebdomadaires contre le pass sanitaire.

Force ouvrière, la FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse Unef, MNL et UNL se rendront à l'invitation de la CGT lundi en fin d'après-midi au siège de la centrale syndicale à Montreuil (Seine-Saint-Denis), et un point-presse sera organisé dans la foulée.

Objectif de cette journée de manifestations et de grèves, la défense de l'emploi, des salaires, et des services publics, et le refus des réformes de l'assurance-chômage et des retraites.

"Le +quoi qu'il en coûte+ d'hier ne sera pas demain le +quoi qu'il en coûte+ pour (...) les travailleurs, les jeunes et les retraités, qui n'ont pas à payer la facture sous quelques formes que ce soit", écrivaient le 1er juillet ces organisations dans un communiqué commun.

Si le gouvernement temporise sur la réforme des retraites, il prévoit une mise en œuvre dès le 1er octobre de la réforme de l'assurance chômage, les signaux étant selon lui au vert pour l'emploi.

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a promis mercredi sur BFM Business de revenir prochainement "vers le Conseil d'Etat avec un nouveau décret", de manière à "avoir un texte opérationnel au 1er octobre". La plus haute juridiction administrative avait suspendu le 22 juin une partie de la réforme en raison des "incertitudes sur la situation économique".

La CFDT ne participera pas à l'intersyndicale de lundi, mais son secrétaire national Laurent Berger s'exprimera dans un quotidien mardi.

Organisations syndicales et patronales seront par ailleurs reçues lors de réunions bilatérales à Matignon les 1e et 2 septembre afin de balayer les sujets d'actualité.

- Positions contrastées -

La question du pass sanitaire devrait planer au-dessus de ces discussions, alors que ses opposants manifestent tous les samedis depuis le 17 juillet, dans des cortèges à l'ampleur inhabituelle au cœur de l'été.

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a souhaité mardi dans Le Parisien "qu'il dure le moins longtemps possible", même si l'organisation patronale y est "favorable".

Les syndicats expriment eux des positions contrastées. La CFDT avait approuvé dans un communiqué le 26 juillet "l'adoption d'un texte plus équilibré et respectueux des droits des travailleurs", à l'issue des débats sur la loi sanitaire.

FO avait regretté que la non-présentation du pass puisse se traduire par une suspension du contrat de travail, "une sanction lourde pour les salariés (...) concernés".

La CGT avait-elle publié un communiqué très critique, voyant dans cette suspension une "sanction totalement inédite et disproportionnée".

Secrétaire confédérale de la CGT, Céline Verzeletti a signé, à l'instar des dirigeants de Solidaires, la "pétition contre la loi sanitaire et les régressions sociales à venir" publiée fin juillet, qui se prononçait pour le retrait de la loi.

Des organisations professionnelles ou territoriales de la CGT ont participé à différentes manifestations le samedi au cours de l'été, là où le mouvement social pouvait mener la contestation sans sembler à la remorque de l'extrême droite ou des "antivax".

Mercredi, des représentants d'Attac, de la CGT, de Solidaires, mais aussi du NPA ou de la France insoumise se sont retrouvés pour un déjeuner à Nantes, en marge de l'Université d'été des mouvements sociaux et des solidarités: au menu des discussions, l'organisation ou non d'une mobilisation en septembre contre le pass sanitaire.

"On a des débats entre nous (...). Est-ce que c'est un samedi ? (...) Dans tous les cas ce sera sur nos propres mots d'ordre: la levée des brevets; beaucoup plus de moyens sur la santé publique, les hôpitaux; et la prévention parce qu'une vaccination large et massive est nécessaire", a expliqué à l'AFP la porte-parole d'Attac, Aurélie Trouvé.

Le combat se jouera aussi sur le terrain judiciaire. Dans son communiqué, la CGT se disait "à la disposition des salariés pour (...) les assister dans le cadre des procédures prud'homales en vue de contester les éventuelles sanctions dont ils pourraient être victimes".


Un homme tué par balle à Marseille, le 3e en plein jour depuis début octobre

Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
Short Url
  • La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie
  • Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu"

MARSEILLE: Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre.

Interrogé par l'AFP, le parquet a fait état d'un mort, âgé entre 45 et 50 ans, et d'un blessé dans le quartier des Olives (13e arrondissement), sans pouvoir établir à ce stade de l'enquête un lien éventuel avec le trafic de drogue.

Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue.

Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu". Une source policière indiquant ensuite à l'AFP qu'elle avait été "tuée par balle dans le 13e arrondissement".

La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie. Le 9 octobre, un homme avait été tué par balle en fin de matinée dans un quartier populaire du centre.

Selon un décompte de l'AFP, une quinzaine de personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône.

Une criminalité qui ne cesse de franchir des paliers: si avant 2020/2021 les victimes étaient bien ancrées dans le narcobanditisme, depuis, les cibles sont devenues les petites mains du trafic, parfois mineures et touchées à l'aveugle sur des points de deal, faisant parfois des victimes collatérales.

Avec Mehdi Kessaci, un nouveau cap a été franchi selon les observateurs, ce jeune de 20 ans totalement étranger du trafic de drogue ayant été visé volontairement, peut-être pour intimider son frère Amine engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, selon les premiers éléments de l'enquête.


Fleurs blanches et hommages de Marseillais à Mehdi Kessaci pour ses obsèques

Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Short Url
  • Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine
  • Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches

MARSEILLE: Les fleurs blanches commençaient à s'accumuler mardi au rond-point où a été abattu jeudi Mehdi Kessaci, en marge de ses obsèques attendues dans l'après-midi à Marseille, dans une ville traumatisée par ce nouveau cap franchi dans les violences liées au narcobanditisme.

Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme depuis l'assassinat d'un premier frère, Brahim.

Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches.

"Je suis venue pour Amine que j'ai bien connu car j'étais maîtresse dans la cité où il habitait avec sa famille. Je l'ai côtoyé ensuite lors de campagnes électorales et je trouve son engagement citoyen formidable", confie à l'AFP Christine Didon.

"Aujourd'hui, on ne peut plus s'en sortir grâce à l'école comme avant. Il y a une dégradation très rapide des conditions de vie, une pauvreté telle qu'il ne reste à certains que le trafic de drogue", ajoute-t-elle.

Mohamed Habib Errabia, 77 ans, est tout de suite descendu de chez lui jeudi quand il a entendu les coups de feu et ce matin il tenait à rendre hommage à ce jeune de 20 ans, victime innocente et totalement étrangère au trafic de drogue, selon les autorités. "On a des enfants, forcément on pense à eux. Qu'est-ce qui peut leur arriver ? On est pas à l'abri d'une balle perdue".

Les obsèques de Mehdi Kessaci se dérouleront mardi après-midi à Marseille sous forte surveillance policière. La famille, qui ne souhaite pas la présence de la presse, a annoncé qu'une marche blanche serait organisée ce week-end.

La police avait identifié des menaces sur Amine Kessaci et ce dernier était placé sous surveillance policière depuis plusieurs semaines. A la rentrée, il a publié un livre "Marseille, essuie tes larmes" (Le bruit du monde), sorte de longue lettre adressée à Brahim, tué avec deux autres jeunes hommes en 2020, dont les assassins présumés seront jugés prochainement.

Mardi matin, une réunion d'urgence à l'Elysée est par ailleurs organisée sur la lutte contre le narcobandistime qui a fait l'objet d'une loi en juin.

"Le narcotrafic est une peste, une lèpre, une venin qui court dans les veines du monde et l'empoisonne", écrit Amine Kessaci dans son livre. "On dit cartel, on dit baron, on dit empire. Moi je dis fosse commune, je dis cimetière, je dis clameur étouffée des mères qui pleurent leurs fils fauchés, des pères brisés par la poudre qui court, des enfants assassinés avant d'avoir su vivre".

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
Short Url
  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.