Les évacuations s'achèvent en Afghanistan

Des réfugiés afghans montent à bord d'un bus après leur arrivée à l'aéroport international de Dulles le 27 août 2021 à Dulles, en Virginie, après avoir été évacués de Kaboul. (Photo, AFP)
Des réfugiés afghans montent à bord d'un bus après leur arrivée à l'aéroport international de Dulles le 27 août 2021 à Dulles, en Virginie, après avoir été évacués de Kaboul. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 29 août 2021

Les évacuations s'achèvent en Afghanistan

  • Environ 5 400 personnes étaient réfugiées dans l'enceinte de l'aéroport samedi matin, attendant de monter dans un avion
  • Les milliers de personnes qui étaient massées depuis des jours à l'extérieur, dans l'espoir d'accéder au tarmac ont disparu après l'attentat particulièrement sanglant de Daech

KABOUL : Le pont aérien pour faire sortir les Afghans souhaitant fuir le nouveau régime taliban est entré dimanche dans sa phase finale, à quelques jours de la date butoir du 31 août prévue pour le retrait des soldats américains d'Afghanistan, après 20 ans de guerre.

La quasi totalité des pays ont déjà mis fin à leurs opérations à l'aéroport international Hamid Karzai.

Le gigantesque pont aérien a permis l'évacuation de près de 112 000 étrangers et Afghans depuis le 14 août, veille de la prise de Kaboul par les talibans, et d'environ 117 500 depuis fin juillet, selon les derniers chiffres communiqués par le gouvernement américain.

Les Britanniques ont mis fin à leur pont aérien

"Le dernier vol transportant du personnel des forces armées britanniques a quitté Kaboul", a tweeté samedi le ministère britannique de la Défense. 

Le dernier avion évacuant uniquement des civils avait décollé plus tôt samedi de la capitale afghane. Des centaines d'Afghans éligibles au départ sont restés sur place.

L'opération d'évacuation s'est déroulée "aussi bien que possible au vu des circonstances", a déclaré le chef des forces armées britanniques, le général Nick Carter, "mais nous n'avons pas pu faire sortir tout le monde et c'est déchirant".

Le Premier ministre Boris Johnson a adressé ses remerciements à ceux qui ont conduit l'opération, au cours de laquelle plus de 15 000 personnes ont été évacuées en moins de deux semaines.

Tout comme la France

La France avait mis fin dès vendredi soir à son pont aérien. "Près de 3 000 personnes, dont plus de 2 600 Afghans", ont été mises à l'abri, selon la ministre française des Armées, Florence Parly.

Le président Emmanuel Macron a précisé samedi que c'étaient 2 834 personnes qui avaient été évacuées depuis le 17 août par "une quinzaine de vols" opérés par la France via les Emirats arabes unis. Parmi ces personnes évacuées figuraient 142 Français et 17 Européens d'autres nationalités, a-t-il ajouté. 

Ce pont aérien a dû être interrompu, "les conditions de sécurité n'étant plus remplies sur l'aéroport" de Kaboul en raison du "désengagement rapide des forces américaines", ont expliqué vendredi Mme Parly et le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.

... ainsi que nombre d'autres pays avant eux

La Suisse, l'Italie, l'Espagne et la Suède ont annoncé vendredi avoir terminé leurs vols d'évacuation, comme l'Allemagne, les Pays-Bas, le Canada ou l'Australie avant elles.

L'Italie assure avoir évacué plus d'Afghans que tout autre pays de l'Union européenne, soit 4 900.

L'Allemagne a exfiltré 5 300 personnes de différentes nationalités, l'Australie 4 100, le Canada plus de 3 700, l'Espagne plus de 2 200, la Norvège 1 100, la Suède le même nombre.

Mais le plus gros contingent l'a été par les Etats-Unis, qui poursuivent leurs opérations. 

Et la suite?

La France appelle à la mise en place d'opérations humanitaires, avec d'autres pays alliés, pour permettre aux milliers d'Afghans qui n'ont pas réussi à être évacués à partir par d'autres moyens. 

Le président Emmanuel Macron a annoncé samedi que des "discussions" avaient été entamées avec les talibans afin de "protéger et rapatrier des Afghanes et des Afghans" en situation de risque.

Ces évacuations sont planifiées conjointement avec le Qatar qui, dans le cadre de ses discussions avec les talibans, a la possibilité d'"aménager des opérations de pont aérien", a précisé M. Macron lors d'une conférence de presse à Bagdad, à l'issue d'un sommet régional.

L'Italie s'est dite "prête, avec les Nations unies, avec les pays limitrophes de l'Afghanistan, à travailler pour garantir à ces personnes, qui ont collaboré avec nous ces 20 dernières années, d'avoir la possibilité" de partir. Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi di Maio, a souligné que commençait désormais "la phase la plus difficile".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré qu'il remuerait "ciel et terre" pour continuer à faire sortir des gens après le 31 août.

Des milliers de personnes encore dans l'aéroport

Environ 5 400 personnes étaient réfugiées dans l'enceinte de l'aéroport samedi matin, attendant de monter dans un avion, selon les Américains, qui entendent faire en sorte que les évacuations se poursuivent "jusqu'au dernier moment".

En revanche, les milliers de personnes qui étaient massées depuis des jours à l'extérieur, dans l'espoir d'accéder au tarmac, ont disparu, a constaté un journaliste de l'AFP, alors qu'une attaque, revendiquée par le groupe jihadiste Etat Islamique, a fait au moins 85 morts jeudi.

Macron plaide pour une zone protégée dans Kaboul

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La France et le Royaume-Uni vont plaider lundi à l'ONU pour la création à Kaboul d'une "safe zone", c'est à dire une zone protégée qui permettra la poursuite des opérations humanitaires sur place, a déclaré Emmanuel Macron au Journal du Dimanche.

Alors que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité doivent se réunir lundi au sujet de la crise afghane, Londres et Paris élaborent un "projet de résolution" qui "vise à définir, sous contrôle onusien, une +safe zone+ à Kaboul qui permette de continuer les opérations humanitaires", a indiqué Emmanuel Macron. 

"C’est très important. Cela donnerait un cadre des Nations unies pour agir dans l’urgence, et cela permettra surtout de mettre chacun devant ses responsabilités et à la communauté internationale de maintenir une pression sur les talibans", a-t-il ajouté dans un entretien au Journal du Dimanche.

Entamées il y a deux semaines avec la prise de Kaboul, les opérations d'évacuation des Afghans fuyant le régime taliban touchent à leur fin à l'aéroport, à mesure qu'approche la date-butoir du 31 août prévue pour le retrait des soldats américains.

La France a ainsi cessé ses opérations vendredi soir, et le Royaume-Uni samedi.

Mais M. Macron a annoncé samedi que des discussions avaient été "entamées avec les talibans" pour "protéger et rapatrier des Afghanes et des Afghans" en situation de risque au-delà du 31 août.

La France compte sur l'aide du Qatar qui, grâce à ses bonnes relations avec les talibans, "a la possibilité d'aménager des opérations de pont aérien ou de réouverture de certaines lignes aériennes", a précisé M. Macron depuis Bagdad, où il assiste à un sommet régional.

Au Journal du Dimanche, M. Macron a dit imaginer des évacuations ciblées "qui ne se feront pas par l’aéroport militaire de Kaboul". 

"On verra si cela peut se faire par l’aéroport civil de la capitale ou par les pays voisins", a-t-il précisé.

Le chef de l'Etat a par ailleurs fustigé "une certaine forme de discours clientéliste qui agite les peurs", au sujet de l'arrivée de réfugiés afghans en France. 

"Mon rôle n’est pas d’agiter les peurs chez nos compatriotes, c’est d’apporter des solutions pour les résoudre", a-t-il ajouté, assurant vouloir "gérer cette pression migratoire avec humanité, fermeté, avec une capacité à protéger nos frontières comme il le faut, avec une solidarité entre Européens et une politique adaptée avec les pays de la région".


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.