La crise afghane et la lutte antiterroriste s'invitent au sommet de Bagdad

Le président du parlement irakien Muhammad al-Halbousi (à droite) s'adresse au président français Emmanuel Macron lors d'une réunion au parlement de la capitale Bagdad, le 28 août 2021. (Photo, AFP)
Le président du parlement irakien Muhammad al-Halbousi (à droite) s'adresse au président français Emmanuel Macron lors d'une réunion au parlement de la capitale Bagdad, le 28 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 28 août 2021

La crise afghane et la lutte antiterroriste s'invitent au sommet de Bagdad

  • L'attentat de Kaboul a aussi mis en relief la «menace» que représente l'EI, a prévenu Macron en prélude à la conférence
  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faysal ben Farhane a souligné les «efforts du gouvernement irakien pour lutter contre l'État islamique et contrôler les armes» entre les mains des «milices armées»

BAGDAD: La crise afghane et la lutte antiterroriste se sont invitées samedi au sommet de Bagdad, où les dirigeants régionaux et Emmanuel Macron ont aussi dit leur attachement à la "souveraineté" de l'Irak, qui ambitionne de jouer un rôle de médiateur entre ses voisins.

Car la prise du pouvoir par les talibans il y a près de deux semaines en Afghanistan et l'attentat perpétré par l'État islamique au Khorasan (EI-K) qui a tué plusieurs dizaines de personnes jeudi à Kaboul ont bousculé les échanges.

La France a mis fin à son pont aérien vendredi soir, mais, a révélé le président français, "des discussions ont été entamées" avec les talibans afin de "protéger et rapatrier" des Afghans. 

Ces évacuations sont planifiées conjointement avec le Qatar qui, grâce à ses relations avec les talibans, peut organiser "des opérations de pont aérien", a-t-il précisé lors d'une conférence de presse après le sommet régional.

À Bagdad, M. Macron s'est entretenu en aparté avec l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani pour évoquer la manière dont Doha pourrait aider la France.

Depuis le 17 août, Paris a évacué d'Afghanistan 2 834 personnes, dont 142 Français, 17 Européens et plus de 2 600 Afghans menacés, a indiqué le président français.

«Tant que l'Irak le demandera»

L'attentat de Kaboul a aussi mis en relief la "menace" que représente l'EI, a prévenu M. Macron en prélude à la conférence, tout en appelant à "ne pas baisser la garde" face aux jihadistes.

L'Irak, où des cellules de l'EI continuent de mener des attentats quatre ans après sa défaite militaire, et la France "sont des partenaires clés dans la guerre contre le terrorisme", lui a répondu le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi.

"Nous refusons que l'Irak soit utilisé comme terrain de conflits régionaux et internationaux", a-t-il ensuite martelé lors de son intervention à la conférence.

Paris fournit à l'Irak un appui militaire, notamment aérien, avec en moyenne 800 hommes dans le cadre de la coalition internationale qui continue de livrer bataille contre l'EI. 

Et, "quels que soient les choix américains, nous maintiendrons notre présence pour lutter contre le terrorisme en Irak, aussi longtemps que l'Irak le demandera", a assuré Emmanuel Macron.

Quelque 2 500 soldats américains sont toujours déployés en Irak. Aucune date n'a été fixée pour leur retrait définitif, mais à partir de l'an prochain ils se cantonneront officiellement à un seul rôle de "conseillers" auprès des forces irakiennes.

Dimanche, le président français se rendra au Kurdistan irakien, où il saluera la lutte des Kurdes contre l'EI, puis à Mossoul, symbole de la victoire contre le groupe radical qui l'a occupée de 2014 à 2017. 

Par cette conférence régionale, l'Irak souhaitait "désamorcer" les tensions entre l'Iran et l'Arabie saoudite, selon un conseiller de M. Kazimi. L'Irak, qui a déjà accueilli des pourparlers à huis clos entre ses deux puissants voisins, veut devenir un hôte incontournable de la région. 

«Milices armées»

La seule présence des chefs de la diplomatie iranien et saoudien est une "réussite", s'est réjoui un conseiller du Premier ministre irakien. L'Iran et l'Arabie saoudite n'ont plus de relations diplomatiques depuis 2016 et ils s'opposent sur les conflits yéménite et syrien.

Lors de son intervention, le ministre saoudien des Affaires étrangères Faysal ben Farhane a souligné les "efforts du gouvernement irakien pour lutter contre l'État islamique et contrôler les armes" entre les mains des "milices armées", une allusion à peine voilée au Hachd al-Chaabi, une organisation composée de dizaines de groupes paramilitaires chiites dont la plupart sont pro-Téhéran.

Désormais intégrés à l'État irakien, ces groupes sont accusés par les militants antipouvoir d'être la main de l'Iran en Irak et un instrument de répression des voix les plus critiques.

Sans évoquer les accusations portées contre son pays par les militants irakiens, ni désigner nommément l'Arabie saoudite, le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a dit, lui, son attachement à la "stabilité et à l'intégrité territoriale de l'Irak".

Outre l'émir du Qatar et les chefs de la diplomatie iranien, saoudien et turc, étaient également présents le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie, entre autres responsables régionaux.

Sur le plan diplomatique, M. Sissi s'est entretenu avec l'émir du Qatar en marge du sommet, selon la présidence égyptienne. Une première depuis un sommet qui a mis fin en janvier à l'isolement de Doha de la part de l'Égypte, des Émirats, de l'Arabie saoudite et de Bahreïn.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.