Des rires, des larmes (et un peu de chaos): les enfants sont de retour à l’école

Les montagnes russes du premier jour ont épuisé les parents et les administrateurs de l’école à la mi-journée. (Photo, SPA)
Les montagnes russes du premier jour ont épuisé les parents et les administrateurs de l’école à la mi-journée. (Photo, SPA)
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Publié le Lundi 30 août 2021

Des rires, des larmes (et un peu de chaos): les enfants sont de retour à l’école

  • L’enseignement en présentiel a repris dans les écoles saoudiennes après dix-huit mois de cours en ligne en raison de la Covid-19
  • Les enfants du primaire devront encore attendre pour retourner à l’école, et ne savaient pas trop comment se comporter pour suivre un énième semestre en ligne

DJEDDAH: Cette rentrée scolaire n’a ressemblé à aucune autre. Dimanche, après dix-huit mois d’enseignement à domicile et de cours en ligne en raison de la pandémie de Covid-19, les enfants de toutes les régions du Royaume sont revenus à l’école. Il y eu des rires, des larmes, et un peu de chaos.

Refal Amin, mère saoudienne de deux garçons adolescents et d’une fille de 10 ans, a raconté à Arab News la rentrée de ses enfants. Il a été difficile pour elle de voir ses deux fils aller à l’école, et leur sœur rester à la maison. La fille de Mme Amin doit en effet continuer à suivre des cours en ligne, conformément aux instructions émises par le ministère saoudien de l’Éducation.

«Au début, mes fils hésitaient à y aller, bien qu’ils soient tous les deux totalement vaccinés. Il était tout de même pénible pour eux de quitter la maison, et j’ai eu du mal à les réveiller et à les faire aller à l’école, ce qui n’est pas nouveau», confie-t-elle. Malgré leur hésitation apparente, les deux garçons étaient heureux de revoir leurs amis à l’école. «Nous faisions semblant que nous n’étions pas heureux pour ne pas contrarier notre petite sœur, et nous avons décidé de jouer le rôle d’élèves tristes», raconte l’aîné, Abdallah. «Je sais que maman a secrètement ressenti notre joie de retourner à l’école».

«Nous avons vécu une année et demie éprouvante, et ce sera encore plus long et plus difficile pour ma pour ma petite dernière, qui n’est tout simplement pas contente aujourd’hui», dit Mme Amin. «Nous sommes extrêmement prudents, et ne prenons pas cette rentrée à la légère. Les garçons savent qu’il est interdit de s’enlacer, de toucher et de partager quoi que ce soit. Même si je dois aussi garder un œil sur ma fille, et préparer ma journée de travail, c’est un soulagement de pouvoir travailler à la maison. Mais elle ne partage pas mon sentiment, et elle a gardé un air renfrogné toute la journée. C’est la première impression qui compte, mais apparemment toutes les filles de sa classe étaient également abattues et contrariées. Elles s’en remettront assez vite», estime la maman.

Au moment où j’écris cet article, ma fille de huit ans commence son premier jour de CE2 en larmes. Après dix-huit mois de cours en ligne, elle avait hâte de découvrir sa nouvelle école, mais la Covid-19, surnommée «la briseuse de rêves», a retardé son retour à l’école en présentiel. Quelle journée ce fut! Comme tous les parents, j’ai préparé ma fille à ce qui l’attendait, et j’ai trouvé que la règle de ne rien pouvoir partager était difficile. Du moins, je le pensais, jusqu’à ce qu’elle apprenne que la cantine de l’école ne serait pas ouverte, et qu’elle ne pourrait pas aller acheter furtivement une barre de chocolat.

Ma fille comprend la gravité de la pandémie de Covid-19, mais cela lui a brisé le cœur d’apprendre qu’elle ne pourrait pas encore retourner à l’école, à la suite d’une décision de dernière minute prise par son école. Moi aussi, j’étais dévastée. Comme des millions de parents, j’ai besoin de faire une pause, et cette situation est vraiment difficile à vivre.

EN BREF

27 000

Il y a 26 934 écoles publiques et privées en Arabie saoudite.

 

7.2 millions

Plus de 7,2 millions d’élèves de toutes les classes sont rentrés à l’école le 29 août, mais les élèves du primaire sont restés chez eux à la maison pour suivre des cours en ligne.

Mais les règles doivent être respectées, et nous devrons encore attendre un peu plus longtemps. Même si à force, nous devrions être habitués, la rentrée en ligne a été chaotique, et a commencé dans la confusion: les liens vers les plates-formes en ligne ne fonctionnaient pas, les mots de passe n’étaient pas partagés, et des dizaines de messages des mères ont été envoyés au groupe WhatsApp de la classe. J’étais perdue, j’avais la migraine, et en plus devais gérer mon propre travail à côté.

Les montagnes russes du premier jour ont épuisé les parents et les administrateurs de l’école dès la mi-journée. Habituellement gaie et lumineuse, la petite était de mauvaise humeur, abattue et les épaules affaissées, mais elle était habillée pour l’occasion, et paraissait ravissante. À midi, elle a commencé à se sentir frustrée et a éclaté en sanglots, refusant d’assister à d’autres cours en raison du va-et-vient entre les mères et les enseignants qui tentaient de rejoindre les cours.

Toutes mes tentatives pour la calmer sont restées vaines. Cela été le cas de nombreux parents aujourd’hui, avec des enfants qui ne savaient pas trop comment se comporter pour suivre un énième semestre en ligne.

Les enfants aiment-ils encore les glaces à la barbe à papa? Ce n’est pas moi qui demande ça, bien sûr, c’est pour un ami.

Cela ne veut pas dire que les administrateurs des écoles et les enseignants ne font pas tout ce qu’ils peuvent pour résoudre les problèmes de connexion, et aider les élèves à se sentir à l’aise. Chapeau bas aux milliers d’enseignants qui travaillent d’arrache-pied pour que la rentrée se passe bien pour tout le monde.

«La vie n’est pas toujours rose pour notre famille, mais les enseignants de ma fille ont fait de sa rentrée une journée formidable», affirme ainsi Heidi al-Majed, 39 ans, mère au foyer de deux enfants. Mme Al-Majed ne s’attendait pas à ce que le premier jour d’école se déroule de cette façon. Jeudi dernier, son fils de trois ans a été testé positif à la Covid-19, et toute la famille a été contaminée, à l’exception de sa fille Amira, âgée de 9 ans.

«J’ai informé le directeur que j’avais été contaminée et qu’heureusement, Amira ne l’avait pas été. J’ai fait ce qu’il fallait, car l’école a pris la responsabilité de s’occuper d’elle tout au long de la journée», explique-t-elle. Tous les enseignants appelaient Amira pour lui rappeler de rejoindre les cours programmés, et le directeur de son école primaire supérieure a vérifié si elle avait pris son petit-déjeuner et son déjeuner. Il est même allé jusqu’à organiser une pause déjeuner en ligne avec ses camarades de classe qui se sont jointes à elle pour une discussion entre filles, comme s’il s’agissait d’une vraie pause déjeuner», ajoute-t-elle.

Bien que cette année ne soit pas toujours une partie de plaisir, ni une année sombre, elle est sans aucun doute une année mémorable. Parents, préparez vos kits de survie. Cela va durer un certain temps.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie jordanienne accuse Israël «de tuer les perspectives de la paix» dans la région

Le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, en visite en Russie, a accusé mercredi Israël de "tuer les perspectives de la paix" dans la région, alors que le gouvernement israélien a donné son feu-vert à la prise de la ville de Gaza. (AFP)
Le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, en visite en Russie, a accusé mercredi Israël de "tuer les perspectives de la paix" dans la région, alors que le gouvernement israélien a donné son feu-vert à la prise de la ville de Gaza. (AFP)
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  • "La paix est un objectif stratégique pour nous tous. C'est le seul chemin vers la stabilité dans la région", a souligné le ministre jordanien des Affaires étrangères
  • Bien que la Jordanie ne soit pas limitrophe de la bande de Gaza, elle fait partie des pays de la région touchés par le conflit entre Israël et le Hamas, déclenché par l'attaque sans précédent de ce groupe islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023

MOSCOU: Le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, en visite en Russie, a accusé mercredi Israël de "tuer les perspectives de la paix" dans la région, alors que le gouvernement israélien a donné son feu-vert à la prise de la ville de Gaza.

"Nous voyons le gouvernement israélien non seulement tuer des Palestiniens et tuer les perspectives de la paix dans la région, mais aussi étendre le conflit au Liban et en Syrie", a déclaré M. Safadi lors d'une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Moscou.

Il a dénoncé une "réalité complètement inhumaine créée à Gaza par l'agression israélienne", en indiquant vouloir évoquer avec M. Lavrov "les efforts visant à mettre fin" aux "massacres et à la famine".

"La paix est un objectif stratégique pour nous tous. C'est le seul chemin vers la stabilité dans la région", a souligné le ministre jordanien des Affaires étrangères.

Bien que la Jordanie ne soit pas limitrophe de la bande de Gaza, elle fait partie des pays de la région touchés par le conflit entre Israël et le Hamas, déclenché par l'attaque sans précédent de ce groupe islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné mercredi le rappel de 60.000 réservistes après avoir donné son feu vert à la prise de la ville de Gaza, en pleine médiation en vue d'une trêve dans le territoire palestinien et la libération d'otages israéliens.

Depuis le début de la guerre, Israël assiège à Gaza plus de deux millions de Palestiniens menacés de famine selon l'ONU, des accusations rejetées par Israël.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort côté israélien de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

L'offensive de représailles israélienne a fait au moins 62.064 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 


L'armée israélienne resserre son étau sur la ville de Gaza

Cinq divisions de l'armée, composées de dizaines de milliers de soldats, doivent participer à cette offensive, selon l'armée, qui va rappeler pour début septembre 60.000 réservistes supplémentaires. (AFP)
Cinq divisions de l'armée, composées de dizaines de milliers de soldats, doivent participer à cette offensive, selon l'armée, qui va rappeler pour début septembre 60.000 réservistes supplémentaires. (AFP)
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  • Cette opération est lancée alors qu'Israël n'a pas formellement réagi à la proposition des médiateurs sur une trêve associée à une libération d'otages retenus à Gaza, et acceptée par le mouvement islamiste palestinien Hamas
  • "Nous allons intensifier nos frappes contre le Hamas à Gaza. Nous avons commencé des opérations préliminaires pour l'attaque", a annoncé mercredi le porte-parole de l'armée, le général Effie Defrin

JERUSALEM: L'armée israélienne resserre son étau sur la ville de Gaza, où ses troupes ont lancé de premières opérations et poursuivi leurs bombardements jeudi avec l'objectif de prendre, selon elle, ce dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien.

Cinq divisions de l'armée, composées de dizaines de milliers de soldats, doivent participer à cette offensive, selon l'armée, qui va rappeler pour début septembre 60.000 réservistes supplémentaires.

Cette opération est lancée alors qu'Israël n'a pas formellement réagi à la proposition des médiateurs sur une trêve associée à une libération d'otages retenus à Gaza, et acceptée par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"Nous allons intensifier nos frappes contre le Hamas à Gaza. Nous avons commencé des opérations préliminaires pour l'attaque", a annoncé mercredi le porte-parole de l'armée, le général Effie Defrin. "Nos forces sont en périphérie de la ville. Nous allons créer les conditions pour ramener les otages."

Le cabinet de sécurité présidé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu a approuvé début août un plan pour s'emparer de Gaza-ville et de camps de réfugiés du centre du territoire, pour prendre le contrôle sécuritaire de toute la bande de Gaza et libérer les otages.

Quarante-neuf otages, dont 27 morts selon l'armée, y sont toujours captifs sur les 251 enlevés lors de l'attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas contre Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.

"Guérilla en difficulté" 

L'armée israélienne assiège les plus de deux millions d'habitants dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre et contrôle aujourd'hui environ 75% du territoire palestinien, où elle a lancé une offensive dévastatrice en riposte à l'attaque du Hamas, qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.

Depuis plus d'une semaine, plusieurs quartiers de Gaza, la plus grande ville du territoire située dans le nord, sont soumis à d'intenses bombardements aériens et d'artillerie, notamment ceux de Zeitoun et al-Sabra dans l'est.

Les bombardements se poursuivent jeudi, en particulier à Jabalia al-Balad et dans la zone d'al-Nazla (nord-ouest) et à al-Sabra, selon des témoins. De nombreux habitants à Gaza-ville ont fui les raids vers l'ouest et le sud.

"Le Hamas aujourd'hui n'est plus le même Hamas qu'avant. D'une organisation terroriste militaire structurée, il a été réduit à un groupe de guérilla affaibli et en difficulté", selon le général Defrin.

Depuis mi-mai, "de hauts responsables (du Hamas) et environ 2.000 terroristes ont été éliminés, cinq divisions opèrent sur le terrain, deux corridors clés ont été établis, et environ 10.000 cibles ont été frappées", a-t-il dit.

Mercredi, le ministre de la Défense Israël Katz "a approuvé" le plan d'attaque à Gaza-ville, et selon la presse israélienne, M. Netanyahu devait réunir jeudi son gouvernement pour une approbation finale.

Le Premier ministre a ordonné "que le délai pour s'emparer des derniers bastions terroristes et vaincre le Hamas soit raccourci", sans donner de date.

"Mépris flagrant" 

Pour le Hamas, l'opération contre Gaza-ville "témoigne d'un mépris flagrant des efforts déployés par les médiateurs", en vue d'un accord de cessez-le-feu. Le mouvement a accusé M. Netanyahu d'être "le véritable obstacle à tout accord" et de "ne pas se soucier de la vie" des otages.

Lundi, le Hamas a annoncé avoir accepté cette proposition des médiateurs - Egypte, Qatar et Etats-Unis- pour une trêve de 60 jours assortie de la libération des otages en deux étapes.

Une source gouvernementale israélienne a affirmé que le gouvernement n'avait "pas changé" de politique et continuait "d'exiger la libération" de tous les otages "conformément aux principes fixés par le cabinet pour mettre fin à la guerre".

La proposition, basée sur un précédent plan américain, prévoit une trêve de 60 jours, la remise de 10 otages vivants et des dépouilles de 18 otages décédés en échange de la libération de prisonniers palestiniens, ainsi que l'entrée de plus d'aide humanitaire à Gaza, selon des sources du Hamas et du Jihad islamique, son allié.

Les captifs restants seraient libérés lors d'une deuxième échange, dans le délai de la trêve, durant laquelle doivent se tenir des négociations en vue d'un cessez-le-feu permanent.

Selon le Bureau de l'ONU des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens occupés, les bombardements israéliens sur Gaza-ville "ont entraîné un grand nombre de victimes civiles et des destructions à grande échelle".

"Des centaines de familles ont été contraintes de fuir (...) sans refuge sûr, dans des conditions humanitaires désastreuses, d'autres seraient encore piégées", s'alarme cette agence, pour qui l'opération israélienne "risque de déclencher une crise humanitaire sans précédent".


Israël ordonne le rappel de 60.000 réservistes pour la prise de la ville de Gaza

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne sur un bâtiment à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 20 août 2025. Le 20 août, le ministre israélien de la défense a approuvé un plan de conquête de la ville de Gaza et a autorisé l'appel d'environ 60 000 réservistes, accentuant ainsi la pression sur le Hamas alors que les médiateurs s'efforcent d'obtenir un cessez-le-feu. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne sur un bâtiment à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 20 août 2025. Le 20 août, le ministre israélien de la défense a approuvé un plan de conquête de la ville de Gaza et a autorisé l'appel d'environ 60 000 réservistes, accentuant ainsi la pression sur le Hamas alors que les médiateurs s'efforcent d'obtenir un cessez-le-feu. (AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense a validé une offensive militaire majeure sur la ville de Gaza et rappelé 60 000 réservistes, ciblant les derniers bastions du Hamas malgré une trêve en discussion
  • Le Hamas accuse Israël de saboter les efforts de médiation (Égypte, Qatar, USA), alors même qu’une proposition de trêve de 60 jours et de libération d’otages a été acceptée de son côté

Jérusalem: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné mercredi le rappel de 60.000 réservistes après avoir donné son feu vert à la prise de la ville de Gaza, le Hamas dénonçant un "mépris flagrant" pour les efforts de médiation en cours en vue d'une trêve et la libération d'otages.

Le cabinet de sécurité présidé par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a approuvé début août un plan pour s'emparer de cette ville et de camps de réfugiés du centre du territoire, considérés comme les derniers bastions du Hamas, prendre le contrôle sécuritaire de toute la bande de Gaza et libérer les otages qui y sont toujours retenus.

Ces derniers - 49 dont 27 morts selon l'armée - ont été enlevés lors d'une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël, qui a déclenché la guerre.

Mercredi, la Défense civile locale a fait état de 21 Palestiniens tués par des frappes et tirs israéliens dans la bande de Gaza affamée, assiégée et ravagée par la guerre.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations de la Défense civile ou de l'armée israélienne.

M. Katz "a approuvé le plan d'attaque de l'armée à Gaza-ville", a indiqué son ministère. Il a également "approuvé l'émission des ordres de rappel des réservistes nécessaires", environ 60.000 hommes.

Pour le Hamas, "l'annonce aujourd'hui par l'armée d'occupation terroriste du début [d'une] opération contre la ville de Gaza et ses près d'un million d'habitants et de déplacés [...] témoigne [...] d'un mépris flagrant des efforts déployés par les médiateurs", en vue d'un accord de cessez-le-feu et de libération des otages.

"Alors que le [Hamas] a annoncé son accord sur la dernière proposition présentée par les médiateurs, [Israël] insiste sur la poursuite de sa guerre barbare", a ajouté le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "démontre qu'il est le véritable obstacle à tout accord, qu'il ne se soucie pas de la vie [des otages israéliens] et qu'il n'a pas sérieusement l'intention de les récupérer", ajoute le texte.

Lundi, le Hamas a annoncé avoir accepté une nouvelle proposition des médiateurs - Egypte, Qatar et Etats-Unis- pour une trêve de 60 jours assortie de la libération des otages en deux étapes.

Israël n'a pas réagi, mais une source gouvernementale a affirmé que le gouvernement n'avait "pas changé" de politique et continuait "d'exiger la libération" de tous les otages "conformément aux principes fixés par le cabinet pour mettre fin à la guerre".

La proposition, basée sur un précédent plan américain, prévoit une trêve de 60 jours, la remise de 10 otages vivants et des dépouilles de 18 otages décédés en échange de la libération de prisonniers palestiniens, ainsi que l'entrée de plus d'aide humanitaire, selon des sources du Hamas et du Jihad Islamique.

Les captifs restants seraient libérés lors d'un deuxième échange, dans le délai de la trêve, durant laquelle doivent se tenir des négociations en vue d'un cessez-le-feu permanent.

Or, depuis plus d'une semaine, l'armée israélienne, qui s'est emparée en plus de 22 mois de guerre d'environ 75% du territoire palestinien, a intensifié ses frappes et opérations dans la ville de Gaza, dans le nord du territoire.

- Des milliers de déplacés -

Les quartiers périphériques voisins de Zeitoun et Sabra y sont la cible d'intenses bombardements, selon des habitants.

"Nous avons commencé des opérations préliminaires pour l'attaque. Nos forces sont en périphérie de la ville. Nous allons créer les conditions pour ramener les otages", a déclaré mercredi le porte-parole de l'armée israélienne, Effie Defrin, à la télévision.

Selon un communiqué de ses services, M. Netanyahu "a ordonné que le délai pour s'emparer des derniers bastions terroristes et vaincre le Hamas soit raccourci", sans donner de date.

De nombreux habitants ont fui Zeitoun et d'autres quartiers orientaux vers l'ouest de la ville et plus au sud, selon des témoins.

L'armée israélienne "a détruit la plupart des bâtiments à Zeitoun et poussé à la fuite des milliers de personnes", a déclaré au téléphone à l'AFP Anis Dalloul, 64 ans, réfugié dimanche dans un autre secteur. "Nous avons peur que (l'armée) occupe la ville et d'être déplacés à nouveau".

Mostafa Qazaat, chef du comité d'urgence de la municipalité de Gaza, a confirmé la fuite "d'un grand nombre" d'habitants.

Dans le sud du territoire, l'armé israélienne a affirmé mercredi avoir tué dans le secteur de Khan Younès une dizaine de combattants du Hamas en repoussant une attaque de sa branche armée, qui assure avoir tué un nombre indéterminé de soldats israéliens.

Faisant fi des protestations internationales, Israël a aussi approuvé mercredi un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie occupée, qui empêcherait la création d'un éventuel Etat palestinien avec une continuité territoriale.

L'Autorité palestinienne a fustigé une décision qui va selon elle faire de ce territoire une "véritable prison". Londres l'a aussi condamnée, appelant Israël à revenir dessus.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort côté israélien de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

La riposte israélienne a fait 62.122 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.