Le Parlement iranien approuve la majorité des nouveaux ministres du président Raïssi

Le président iranien, Ebrahim Raïssi (à droite), s’entretenant avec le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian, qui a obtenu les voix de 270 députés. (Présidence iranienne/AFP)
Le président iranien, Ebrahim Raïssi (à droite), s’entretenant avec le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian, qui a obtenu les voix de 270 députés. (Présidence iranienne/AFP)
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Publié le Mardi 31 août 2021

Le Parlement iranien approuve la majorité des nouveaux ministres du président Raïssi

  • Raïssi a appelé les députés à voter rapidement pour approuver ses nominations afin que le gouvernement puisse se mettre au travail
  • Dimanche, lors d’une audience au Parlement, Hossein Amirabdollahian a déclaré que les négociations doivent garantir les droits du peuple iranien

TÉHÉRAN: Le Parlement iranien, dominé par la ligne dure, a voté mercredi pour approuver la plupart des ministres proposés par le président nouvellement élu, Ebrahim Raïssi, a rapporté la télévision d’État.

Les députés ont voté en faveur de 18 des 19 ministres proposés par M. Raïssi après cinq jours d’auditions et de débats.

Ils n’ont pas approuvé la candidature de Hossein Baghgoli, nommé au poste de ministre de l’Éducation, dont l’expérience a été contestée lors des auditions. Il a obtenu 76 voix sur les 286 députés présents. La chambre compte 290 sièges.

M. Raïssi a appelé les députés à voter rapidement pour approuver ses nominations afin que le gouvernement puisse se mettre au travail et faire face à la pandémie, ainsi qu’à la situation économique du pays qui est touché depuis plusieurs années par des sanctions américaines.

M. Raïssi a expliqué que sa politique étrangère se focalisera sur l’engagement avec tous les pays et sur la levée des sanctions. Le nouveau ministre des Affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian, qui a obtenu 270 voix, a assuré que son ministère «ne fuirait pas la table des négociations» et ferait de son mieux pour lever toutes les sanctions contre le pays.

M. Amirabdollahian, 56 ans, a occupé des postes dans de nombreuses administrations au cours des dernières décennies. Il était vice-ministre des Affaires étrangères chargé des affaires arabes et africaines sous l’ancien président populiste et intransigeant Mahmoud Ahmadinejad, connu en Occident pour sa négation de l’Holocauste et sa réélection contestée en 2009.

Lorsque le président Hassan Rouhani, relativement modéré, est entré en fonction en 2013, M. Amirabollahian a conservé son poste avant de devenir conseiller en affaires internationales auprès de l’ancien président du Parlement. M. Rouhani a conclu l’accord sur le nucléaire avec les puissances mondiales qui permettait à l’Iran de bénéficier d’un allègement des sanctions en échange de la limitation de son programme nucléaire.

Dimanche, lors d’une audience au Parlement, Hossein Amirabdollahian a déclaré que les négociations doivent garantir les droits du peuple iranien. Le diplomate a également encouragé l’amitié avec les pays voisins, notamment avec l’Arabie saoudite, le rival régional de l’Iran, «pour le bien de toute la région».

L’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohammed Javad Zarif, a félicité M. Amirabdollahian pour son approbation. «Je lui souhaite, ainsi qu’au ministère et ses fonctionnaires, et à la nouvelle administration, tout le succès dans les relations internationales», a écrit M. Zarif dans un tweet.

Javad Owji, 54 ans, technocrate de carrière et responsable de longue date du secteur vital du pétrole et du gaz du pays, a obtenu 198 voix pour occuper le poste de ministre du Pétrole. L’exportation de pétrole brut est une source majeure de devises étrangères pour la nation.

Lors de l’audition au Parlement, M. Owji a promis d’adopter une «attitude active pour contourner les sanctions» et d’utiliser le secteur privé pour «exporter du brut».

Aucune femme ne figure dans la liste du Cabinet qui, finalement, comprend plusieurs responsables du corps des Gardiens de la révolution islamique et peu de surprises. En général, le guide suprême intervient également dans le choix des responsables pour les postes les plus sensibles, comme celui de ministre des Affaires étrangères.

Les parties à l’accord sur le nucléaire se réunissent à Vienne depuis des mois pour tenter de relancer l’accord. Le dernier cycle de négociations s’est achevé en juin sans qu’aucune date ne soit fixée pour leur reprise. M. Raïssi a promis que son administration se concentrerait sur la levée des sanctions qui ont frappé l’économie iranienne, déjà en difficulté.

Par ailleurs, le général Ahmad Vahidi a été approuvé mercredi au poste de ministre de l’Intérieur avec 266 voix.

M. Vahidi est un ancien ministre de la Défense inscrit sur la liste noire des États-Unis en 2010 et recherché par Interpol pour son rôle présumé dans l’attentat à la bombe de 1994 contre un centre culturel juif à Buenos Aires. L’attentat a fait 85 morts et des centaines de blessés.

Il a également occupé le poste de commandant de la force expéditionnaire iranienne Al-Qods à la fin des années 1980, responsable des groupes alliés de Téhéran au Moyen-Orient.

Plus tard dans la journée, le président Raïssi a remercié les députés pour leurs votes.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Déploiement des forces de sécurité près de Damas après des violences meurtrières

Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
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  •  Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir
  • Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences

DAMAS: Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir, l'ONU dénonçant ces violences "inacceptables" mais aussi l'intervention militaire d'Israël.

Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité.

Ces affrontements ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait plus de 1.700 morts, en grande majorité parmi la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

Déclenchés lundi soir dans la localité à majorité druze de Jaramana, les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya, faisant 22 morts -tous des combattants- selon les autorités et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les combats à Jaramana ont fait 17 morts d'après l'OSDH.

Les forces de sécurité ont annoncé leur déploiement à Sahnaya pour "rétablir l'ordre" après les violences impliquant les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam chiite dont les membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Les autorités syriennes ont averti qu'elles "frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie". Elles ont accusé des "groupes hors-la-loi" d'avoir attaqué "des postes et barrages" des forces de sécurité aux abords de Sahnaya, une localité située à 15 km au sud-ouest de Damas et où vivent des druzes.

Le pouvoir du président Ahmad al-Chareh a dans ce contexte réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze". Il a aussi exprimé "son rejet catégorique de toute ingérence étrangère" après l'intervention militaire israélienne.

- Sécurité rétablie -

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus tombent sur nos maisons", a raconté à l'AFP Samer Rafaa, un habitant de Sahnaya, durant les violences. "Où sont les autorités? Nous les implorons d'assumer leur rôle. Les gens meurent."

Un accord mardi soir entre des représentants du gouvernement et les responsables druzes de Jaramana a mis fin aux affrontements dans cette localité.

Mercredi, un responsable de la région de Damas, Amer al-Cheikh, a affirmé que la plupart des membres des "groupes hors-la-loi avaient été neutralisés" à Sahnaya et que la sécurité y avait été rétablie. Il a en outre fait état de deux morts dans la frappe israélienne menée dans la région de Sahnaya.

L'attaque contre Jaramana, une banlieue de Damas, a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet. L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s'est dit "alarmé" par le "potentiel d'escalade" après les violences et exigé que cessent les attaques israéliennes.

Les druzes d'Israël forment une minorité arabophone d'environ 150.000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l'armée et la police par rapport à leur nombre.

- "Alliés locaux" -

Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz ont annoncé conjointement que l'armée avait mené "une action d'avertissement" contre un "groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya".

L'armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si "la violence contre la communauté druze persistait".

Elle a en outre affirmé avoir évacué trois druzes syriens, blessés dans les heurts près de Damas, vers Israël.

"En se plaçant en protecteur de la communauté druze, Israël espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain (...)", estime Michael Horowitz, un analyste indépendant.

Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt a appelé les druzes à "rejeter toute ingérence israélienne".

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les druzes.

Début mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Les dignitaires druzes avaient rejeté les menaces israéliennes.


Hajj: arrivée des premiers pèlerins turcs en Arabie saoudite

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
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  • Les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée
  • Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne

Médine: Les premiers vols transportant des pèlerins du Hajj en provenance de Turquie ont atterri mercredi à l’aéroport international Prince Mohammed ben Abdelaziz de Médine. Le grand pèlerinage islamique se déroulera cette année du 4 au 9 juin.

Selon l’Agence de presse saoudienne (SPA), les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée. Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne.

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: plus de 90% de l'infrastructure du Hezbollah démantelée dans le sud

De la fumée s'élève du site d'une attaque israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
De la fumée s'élève du site d'une attaque israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
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  • Le Hezbollah a retiré ses combattants du sud du Liban et l'armée libanaise y a démantelé la grande majorité de ses infrastructures militaires
  • Un accord de cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre dernier à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le Hezbollah libanais pro-iranien, qui en est sorti très affaibli

BEYROUTH: Le Hezbollah a retiré ses combattants du sud du Liban et l'armée libanaise y a démantelé la grande majorité de ses infrastructures militaires, a affirmé mercredi à l'AFP un responsable de sécurité.

Un accord de cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre dernier à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le Hezbollah libanais pro-iranien, qui en est sorti très affaibli, sa direction quasiment décimée.

L'accord prévoit notamment le démantèlement de l'infrastructure militaire du Hezbollah entre le fleuve Litani et la frontière israélienne, à une trentaine de km au sud, ainsi que le retrait des forces israéliennes du sud du Liban.

L'armée israélienne s'est maintenue dans plusieurs positions méridionales au Liban et continue de mener des frappes meurtrières dans ce pays, disant cibler le Hezbollah.

Seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU doivent être déployés dans cette région conformément à l'accord.

"Nous avons achevé le démantèlement de plus de 90% de l’infrastructure du Hezbollah au sud du fleuve Litani. Il est possible qu'il y ait encore des sites dont nous ignorons l'existence mais si nous les trouvons nous prendrons les mesures nécessaires", a déclaré le responsable de sécurité sous le couvert de l’anonymat.

Il a ajouté: "le Hezbollah s'est retiré et a dit +Faites ce que vous voulez+. Le mouvement n'a plus de présence militaire au sud du fleuve Litani".

Le responsable a affirmé que l'armée avait "comblé et scellé de nombreux tunnels" creusés par le Hezbollah qui avait construit un vaste réseau souterrain dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël.

Selon lui, les soldats libanais contrôlent désormais les accès à la région au sud du fleuve "pour empêcher le transfert d'armes du nord au sud du Litani".

De son côté, le président libanais Joseph Aoun a affirmé, dans une interview diffusée par la chaîne Sky News Arabia, que l'armée contrôlait désormais plus de 85% du sud du pays.

M. Aoun, en visite aux Emirats arabes unis, a affirmé que "l’armée remplit son rôle sans aucun problème ni aucune opposition".

Il a précisé que la raison pour laquelle elle ne s’est pas encore déployée sur toute la frontière est "l’occupation par Israël de cinq points frontaliers" stratégiques, alors que l'accord prévoit son retrait complet du Liban.

Le responsable de sécurité a affirmé que la plus grande partie des munitions du Hezbollah rassemblées par l'armée était hors d'usage, "soit endommagée" par les bombardements israéliens, "soit en si mauvais état qu'il est impossible de les stocker" et que l'armée les faisant détoner.