La cristallerie Baccarat placée sous administration provisoire

"Crystal Clear" créé par Baccarat, dessiné par Virgil Abloh, le 03 décembre 2019 à Miami, en Floride. (Bryan BEDDER / Getty Images pour Baccarat / AFP)
"Crystal Clear" créé par Baccarat, dessiné par Virgil Abloh, le 03 décembre 2019 à Miami, en Floride. (Bryan BEDDER / Getty Images pour Baccarat / AFP)
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Publié le Mercredi 09 septembre 2020

La cristallerie Baccarat placée sous administration provisoire

  • La nomination d'administrateurs provisoires constitue « une mesure exceptionnelle »
  • « Les salariés ont des inquiétudes. Nous souhaitons que Baccarat retrouve un actionnaire de qualité et de la stabilité »

STRASBOURG : La cristallerie de luxe Baccarat, confrontée à un conflit entre ses dirigeants et leurs créanciers, a annoncé mardi avoir été placée sous administration provisoire et reporter son assemblée générale des actionnaires, prévue initialement le 17 septembre.

Les deux administrateurs, nommés lundi par le tribunal de commerce de Nancy (Meurthe-et-Moselle), ont pour mission « de diriger la société et d'établir un diagnostic indépendant portant notamment sur la situation financière et juridique de la société », précise Baccarat dans un communiqué.

Ils devront également « faire le point complet sur la situation entre ses actionnaires de contrôle et leurs créanciers ».

L'assemblée générale qui devait se tenir le 17 septembre « est ajournée et sera convoquée après remise du rapport des administrateurs provisoires », ajoute la société.

La nomination d'administrateurs provisoires constitue « une mesure exceptionnelle », souligne le tribunal de commerce de Nancy dans son ordonnance que l'AFP a pu consulter. « Il convient de rechercher si la société anonyme Baccarat se trouve confrontée à une crise aigüe rendant impossible son fonctionnement normal et l'exposant à un péril imminent », précise-t-il.

Le tribunal de commerce craint une « défiance naissante du système bancaire » à l'encontre de l'entreprise qui peine à obtenir des banques un prêt garanti par l'Etat, malgré la « simplicité de la procédure ».

La cristallerie, « fleuron de l'industrie française » selon le tribunal, est actuellement contrôlée par le groupe hong-kongais New Anchor Limited, filiale de la société de gestion d'investissement Fortune Fountain Capital (FFC) qui avait racheté Baccarat en juin 2018, grâce à des fonds obtenus auprès de divers prêteurs.

Selon l'ordonnance, New Anchor Limited a lui-même été placé sous administration en juin à Hong-Kong, à la demande des créanciers, et FFC, qui avait accumulé plusieurs dizaines de millions de dollars de dettes, a été placé en liquidation judiciaire le 27 juillet.

Alors que Zhen Sun, l'un des anciens actionnaires de FFC, demeure le PDG de Baccarat, l'administrateur de New Anchor, soulignant le « manque d'expérience » du PDG, a demandé un « renouvellement » de la gouvernance qui a jusqu'ici été refusé par la direction de Baccarat.

Dans un courrier daté du 7 juillet, le comité social et économique (CSE - représentant les salariés) de Baccarat avait estimé que la société ressemblait à un « navire sans gouvernail » et déploré l'absence de « capitaine » à bord.

« Plutôt un bon signal »

« Les salariés ont des inquiétudes. Nous souhaitons que Baccarat retrouve un actionnaire de qualité et de la stabilité », a déclaré à l'AFP Eric Rogue, membre du CSE. « Qu'on se soit fait acheter par des escrocs était un mauvais signal, que l'Etat français ne s'assure pas de la qualité des actionnaires qui achètent des entreprises françaises était aussi un mauvais signal. Mais que le tribunal de Nancy nomme deux administrateurs pour y voir plus clair, je trouve plutôt que c'est un bon signal ».

En août, Baccarat avait annoncé un chiffre d'affaires en baisse de 30% au premier semestre 2020, à 52,2 millions d'euros. La société avait mis en avant « un contexte de crise sanitaire mondiale sans précédent ». Le site de Baccarat avait cessé son activité pendant le confinement. Il tourne actuellement « à 80% », selon Eric Rogue.

Joyau du patrimoine lorrain, la cristallerie, créée par le roi Louis XV en 1754, a pâti du manque d'investissements depuis son rachat à la famille Tattinger en 2005 par un fonds d'investissement américain. L'entreprise emploie 1.000 salariés à travers le monde dont 126 à Paris et 510 sur le site de Baccarat, en Meurthe-et-Moselle.


Le prix du pétrole grimpe en raison de la crainte d'une implication américaine en Iran

Un automobiliste fait le plein de sa voiture dans une station-service Speedway le 28 septembre 2004 à Des Plaines, dans l'Illinois. Le prix du pétrole a dépassé pour la première fois les 50 dollars le baril. (AFP)
Un automobiliste fait le plein de sa voiture dans une station-service Speedway le 28 septembre 2004 à Des Plaines, dans l'Illinois. Le prix du pétrole a dépassé pour la première fois les 50 dollars le baril. (AFP)
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  • Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, progressait de 1,65 %, atteignant 74,44 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), avec livraison en juillet, gagnait 1,55 %, à 72,88 dollars.
  • Le principal point de tension demeure le détroit d’Ormuz, une voie stratégique par laquelle transite près de 20 % du pétrole mondial.

LONDRES : Les prix du pétrole étaient en nette hausse mardi matin, portés par l’aggravation des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et l’incertitude provoquée par le départ anticipé de Donald Trump du sommet du G7 au Canada.

Vers 09h45 GMT (11h45 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, progressait de 1,65 %, atteignant 74,44 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), avec livraison en juillet, gagnait 1,55 %, à 72,88 dollars.

Le départ inattendu de Donald Trump du G7, sans explication claire, a semé le doute sur les intentions américaines concernant le conflit entre Israël et l’Iran. Le président américain a toutefois déclaré que cette décision « n’avait rien à voir » avec les discussions autour d’un éventuel cessez-le-feu au Moyen-Orient.

Selon plusieurs médias américains, Trump devrait rejoindre la "Situation Room", la salle de crise de la Maison Blanche, utilisée lors de situations géopolitiques critiques ou pour superviser des opérations militaires majeures. Une démarche qui alimente les spéculations sur une possible implication directe des États-Unis dans le conflit.

« Cela a ravivé les craintes que les États-Unis se préparent à s'engager aux côtés d'Israël », explique Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.

L’inquiétude s’est accentuée après une déclaration publiée lundi par Trump sur son réseau Truth Social, appelant à « évacuer immédiatement Téhéran ».

Le marché pétrolier suit de près l’évolution de cette crise. L’Iran est le neuvième plus grand producteur mondial de pétrole, selon l’Agence internationale de l’énergie. Le principal point de tension demeure le détroit d’Ormuz, une voie stratégique par laquelle transite près de 20 % du pétrole mondial. Un blocage de ce passage maritime ferait immédiatement grimper les prix.

Pour autant, certains analystes estiment que la hausse actuelle pourrait rester contenue. « Les stocks de pétrole sont en augmentation, et pour l’instant, l’offre iranienne n’a pas été impactée par le conflit », note Kathleen Brooks, analyste chez XTB.

Par ailleurs, l’offre mondiale continue de croître. Depuis avril, l’OPEP et ses alliés (OPEP+) ont relevé leurs quotas de production. Ce mardi, le Kazakhstan a apporté son soutien au plan saoudien visant à accroître davantage la production, laissant entrevoir une nouvelle hausse des quotas de 411 000 barils par jour pour le mois d’août, selon les analystes de DNB Carnegie.


Les banques ont augmenté leurs financements aux énergies fossiles en 2024 selon des ONG

L'AIE a signalé un niveau élevé d'incertitude alors que des conflits secouent le Moyen-Orient et la Russie, deux régions productrices de pétrole et de gaz. Shutterstock
L'AIE a signalé un niveau élevé d'incertitude alors que des conflits secouent le Moyen-Orient et la Russie, deux régions productrices de pétrole et de gaz. Shutterstock
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  • près de 8 000 milliards de dollars de prêts, d'émissions d'actions ou d'obligations qui sont allés aux entreprises du pétrole, du gaz et du charbon, selon la dernière édition du rapport « Banking on Climate Chaos ».
  • Avec 53,5 milliards de dollars, l'Américain JPMorgan occupe la première place du classement des banques les plus impliquées dans le soutien financier aux énergies fossiles.

PARIS : Un consortium d'ONG a affirmé que les principaux géants bancaires mondiaux, américains en tête, avaient accordé plus de 850 milliards de dollars de financements au profit des énergies fossiles, un montant en hausse de 23 % par rapport à 2023.

Depuis la signature de l'accord de Paris sur le climat en 2015, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle (1850-1900), ce sont près de 8 000 milliards de dollars de prêts, d'émissions d'actions ou d'obligations qui sont allés aux entreprises du pétrole, du gaz et du charbon, selon la dernière édition du rapport « Banking on Climate Chaos ».

Dans le détail, les 65 banques étudiées ont consacré l'an dernier 869 milliards de dollars à ces différentes formes de soutien financier, soit une hausse de 23 % sur un an. Précisons que la moitié environ de cette somme est consacrée à l'expansion des énergies fossiles.

Ce montant est proche de celui atteint en 2021, après deux années consécutives de baisse. Plus des deux tiers des banques ont augmenté leurs financements, soulignent les auteurs de l'étude.

Avec 53,5 milliards de dollars, l'Américain JPMorgan occupe la première place du classement des banques les plus impliquées dans le soutien financier aux énergies fossiles, devant ses compatriotes Bank of America et Citigroup, selon les données rassemblées par huit ONG, dont Rainforest Action Network, Reclaim Finance et Urgewald. 

L'année 2024 marque le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, qui avait notamment promis de « forer à tout-va », une formule devenue l'un de ses slogans de campagne (« We will drill, baby, drill »).

Les données de l'étude, publiées directement par les sociétés ou issues de fournisseurs de données et de l'agence financière Bloomberg, montrent par ailleurs un retrait progressif des grandes banques françaises depuis 2020.

La contribution des six grandes banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE pour l'essentiel, ainsi que Crédit Mutuel et La Banque Postale pour une part infime) a été d'environ 20 milliards de dollars l'an dernier, soit moitié moins qu'en 2023. 

L'étude met cependant en avant « une augmentation particulièrement marquante des financements » de BPCE, qui rassemble notamment les Banques populaires, les Caisses d'épargne et Natixis.

Mardi, le groupe mutualiste a balayé ces données collectées « qui ne reflètent en rien la réalité » dans une déclaration transmise à l'AFP. La banque a également mis en avant ses « engagements volontaires » en matière de décarbonation.

Par ailleurs, mi-avril, les banques membres de la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), programme onusien de neutralité carbone lancé en 2021, ont revu à la baisse leurs ambitions communes. 


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.