A Cuba, le système sanitaire, fierté nationale, ébranlé par la Covid

Le principal atout du système sanitaire cubain, pilier social de la révolution avec l'éducation, c'est la prévention (Photo, AFP).
Le principal atout du système sanitaire cubain, pilier social de la révolution avec l'éducation, c'est la prévention (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 31 août 2021

A Cuba, le système sanitaire, fierté nationale, ébranlé par la Covid

  • L'arrivée du variant Delta à Cuba a fait exploser depuis juillet le nombre de cas de Covid-19
  • Le pays s'était fixé comme objectifs d'avoir vacciné 70% de la population en août, puis 100% en décembre. Mais actuellement seuls 3,5 millions de Cubains l’ont été (31,3%)

LA HAVANE: Un médecin obligé d'utiliser son stéthoscope pour connecter deux bombonnes d'oxygène, des patients cherchant désespérément des médicaments via les réseaux sociaux: l'explosion de cas de coronavirus à Cuba fait tanguer son système sanitaire, fierté et pilier social de l'île.

Le 26 juillet dernier, Pedro Julio Miranda Guevara, docteur de 26 ans, est confronté à un dilemme: alors qu'il est de garde à l'hôpital Sud de la province de Villa Clara (centre), quatre patients se trouvent dans un état grave et il n'a que trois bonbonnes d'oxygène.

"Vous vous imaginez jouer à être Dieu, en décidant qui doit vivre et qui doit mourir? Je me suis dit que si je ne faisais rien, l'un des quatre allait forcément mourir", raconte-t-il, encore secoué, dans un audio envoyé à l'AFP par Whatsapp.

Paniqué, il cherche une solution pour partager une bonbonne entre deux patients. "J'ai eu une illumination, la solution était tout près de moi et j'étais incapable de la voir car elle était accrochée à mon cou": son stéthoscope, dont il démonte alors le tube en Y qui, une fois connecté à la bombonne, permet d'avoir deux arrivées d'air.

Une solution de bric et de broc qui illustre le débordement des hôpitaux cubains, l'arrivée du variant Delta ayant fait exploser depuis juillet le nombre de cas de Covid-19.

Dans la province de Holguin (est), des dizaines de médecins ont dénoncé, dans deux vidéos collectives, "l'effondrement" du système sanitaire, une grogne inédite dans le pays communiste.

"Hors de contrôle"

Le propre président Miguel Diaz-Canel a bien été obligé d'admettre, le 12 août, que "la situation actuelle de la pandémie a dépassé les capacités du système de santé".

Cuba, qui avait bien géré la crise sanitaire les premiers mois, affiche des chiffres inquiétants. La moyenne de cas par jour, au 22 août, était supérieure "de 39,2% à la moyenne à fin juillet", selon le ministre de la Santé José Angel Portal. L'île de 11,2 millions d'habitants accumule 646.513 cas dont 5.219 décès.

Pour Amilcar Pérez-Riverol, chercheur cubain de la Fondation Fapesp, à l'Université de l'Etat de Sao Paulo (Brésil), "la situation est grave, il y a une explosion de transmission du virus qui est hors de contrôle".

"Pendant de nombreuses semaines, Cuba a eu un taux de positivité (aux tests, ndlr) autour de 20%", quatre fois le taux signalé par l'OMS "comme une alerte de haute circulation virale", note-t-il.

Le principal atout du système sanitaire cubain, pilier social de la révolution avec l'éducation, c'est la prévention, rappelle le chercheur.

Avec 82 médecins pour 10.000 habitants selon l'OMS (contre 32 en France et 26 aux Etats-Unis), Cuba est le champion du monde dans ce domaine, et s'est même offert le luxe d'envoyer quelque 4.000 professionnels de santé en renfort dans une quarantaine de pays pour les aider face à la Covid. 

Vaccination en retard

Mais "au deuxième niveau, ce n'est plus du tout une puissance", explique Pérez-Riverol: le système hospitalier de cette île sous embargo américain depuis 1962 souffre depuis des années de fortes pénuries de médicaments et de matériel comme les respirateurs, par exemple.

"Quand une telle explosion (de cas) se produit, si la première barrière de contention est débordée, au deuxième niveau la situation empire vite".

Sur les réseaux sociaux, les messages de Cubains dénonçant la crise ou cherchant des médicaments se multiplient.

"Mes amis, mon père est en thérapie intensive, avec les deux poumons atteints", s'inquiète sur Twitter Mag Jorge Castro, listant les traitements dont il a besoin, introuvables à l'hôpital. D'autres témoignages affirment que des patients ont été intubés sans anesthésie.

Selon la télévision d'Etat, les Cubains attendent jusqu'à 24 heures avant de pouvoir être transportés à l'hôpital, et plusieurs journalistes de l'AFP ont constaté la pénurie de tests PCR et antigéniques.

La vaccination a elle pris du retard. Forte d'une longue expérience, l'île a développé ses propres vaccins contre le coronavirus, Abdala et Soberana, qui ne sont pas reconnus par l'OMS.

Le pays s'était fixé comme objectifs d'avoir vacciné 70% de la population en août, puis 100% en décembre. Mais actuellement seuls 3,5 millions de Cubains sont immunisés (31,3%).

Fin mai Yuri Valdés, directeur adjoint de l'institut Finlay, qui produit Soberana, a dénoncé l'embargo qui pénaliserait la production des vaccins nécessaires. Dimanche, l'île a commencé à utiliser le vaccin chinois Sinopharm en complément, dans la région de Cienfuegos (centre).


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.