Séries Mania: «Germinal» redonne vie aux «gueules noires»

Matériaux, vêtements, techniques: pour coller à la réalité du XIXe siècle, les équipes se sont appuyées sur les archives du centre minier de Lewarde, et les conseils du conservateur du musée de la mine de Bruay, Didier Domergue. (Photo, AFP)
Matériaux, vêtements, techniques: pour coller à la réalité du XIXe siècle, les équipes se sont appuyées sur les archives du centre minier de Lewarde, et les conseils du conservateur du musée de la mine de Bruay, Didier Domergue. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 02 septembre 2021

Séries Mania: «Germinal» redonne vie aux «gueules noires»

  • Comme le roman de 1885, la série «rend hommage» à ces prolétaires écrasés par le système, montre «leur dangereux labeur, éreintant, et leur dignité»
  • Avec 2 400 figurants, 700 costumes, et un budget d'environ 12 millions d'euros, la série met l'accent sur les personnages féminins

WALLERS : "C'est notre histoire, filmée une deuxième fois ici, vingt-huit ans après !", exulte Daniel Dhollande, figurant invité mardi à l'avant-première de la série "Germinal" dans l'ex-site minier de Wallers-Arenberg (Nord), principal décor de cette nouvelle adaptation du roman de Zola, comme du film de Claude Berri en 1993.

"Mon grand-père était mineur, j'étais électricien dans les mines, figurant pour Berri et cette fois, j'ai fait embaucher mon petit fils comme galibot (jeune manœuvre). C'est extraordinaire", s'émeut M. Dhollande, 73 ans, impatient de découvrir les deux premiers épisodes, à l'occasion du festival Séries Mania.

Réalisés par David Hourrègue, les six épisodes de 52 minutes sont produits par Banijay, pour France Télévisions, la RAI italienne et la plateforme Salto. Il s'agit du premier des grands projets internationaux nés de "l'Alliance" des télévisions publiques française, italienne et allemande, l'objectif étant "que les séries françaises changent d'ampleur", a rappelé avant la projection Stéphane Sitbon Gomez, directeur des programmes à France Télévisions.

La mini-série sera diffusée dès mercredi sur Salto, puis dans quelques semaines sur France 2.

Elle reprend l'histoire d'Etienne Lantier, jeune ouvrier empreint d'idées socialistes enrôlé dans les mines de Montsou, révolté par la misère et l'exploitation du peuple de charbon. Il rencontre la famille Maheu et tombe amoureux de leur fille Catherine, courtisée par un autre. Lorsque la Compagnie des mines baisse les salaires, les "gueules noires" se mettent en grève. Tous subiront la faim et une violente répression.

"Relecture moderne"

Comme le roman de 1885, la série "rend hommage" à ces prolétaires écrasés par le système, montre "leur dangereux labeur, éreintant, leur dignité", et les prémices de la lutte sociale, selon le scénariste, Julien Lilti. "Si nous avons remanié par moments l'intrigue, (...) je crois qu'on l'a fait avec énormément de fidélité à l'intention initiale de Zola".

Avec 2 400 figurants, 700 costumes, et un budget d'environ 12 millions d'euros, la série met l'accent sur les personnages féminins. Le casting mêle des acteurs célèbres, comme Thierry Godard ou Alix Poisson, et de nouveaux visages, dont Louis Peres.

Le directeur des programmes de la plateforme en ligne, Thomas Crosson, y voit une "relecture moderne" d'une œuvre "entrée dans l'imaginaire collectif".  

Surmontée de trois imposants chevalements d'acier, la fosse de Wallers-Arenberg, classée au patrimoine mondial, ravive la mémoire des figurants, dont plusieurs anciens mineurs. Exploitée de 1899 à 1989, elle a employé jusqu'à 4.000 personnes. Elle est aujourd'hui un pôle dédié à la création cinématographique.

"Soulèvement du peuple"

"J'ai travaillé ici !", lance Aimable Patin, ex-mineur de 75 ans, "consultant" pour la série. "Des gens ont souffert à 700 mètres sous terre, ils en sont morts, c'était pas du cinéma", souffle-t-il. Mais "c'est important de raconter, transmettre aux jeunes".

"On ne pouvait pas faire +Germinal+ sans incorporer les habitants, les descendants", juge David Hourrègue, pour qui "chaque figurant" était crucial, dans un récit parlant "d’esprit de corps des mineurs, du soulèvement du peuple".

Matériaux, vêtements, techniques: pour coller à la réalité du XIXe siècle, les équipes se sont appuyées sur les archives du centre minier de Lewarde, et les conseils du conservateur du musée de la mine de Bruay, Didier Domergue. 

Vêtu de la tenue de son grand-père et visage noirci, Bastien Coquery, éducateur spécialisé de 32 ans et figurant, se faufile dans la salle. "J'ai grandi là dedans, le sous-sol de mon père abrite une veine de charbon reconstituée, avec des mannequins, des dizaines d'objets", sourit-il. "Ces mines ont détruit les hommes, mais leur ont donné leur identité".

Dès le générique de fin, le public acclame l'équipe, debout. "J'ai vécu ça", s'émeut l'ex-mineur Jean Lepczynski, citant "les morts, la peur", et "le fonds, cet autre monde".


Cinéma: «Frères», Mathieu Kassovitz et Yvan Attal en enfants sauvages

L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
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  • Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois
  • Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de «liberté extrême»

BORDEAUX: Une mère absente, une forêt, la survie et une fraternité salvatrice: dans "Frères", film inspiré d'une histoire vraie en salles mercredi, Yvan Attal et Mathieu Kassovitz jouent deux frangins unis par le secret d'une enfance passée dans un bois de Charente-Maritime.

Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois situé près du quartier de pêcheurs de Châtelaillon-Plage, au sud de La Rochelle, de 1949 à 1956.

Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de "liberté extrême" durant lesquelles les enfants, âgés de 5 et 6 ans au début, ont vécu dans une cabane construite au milieu des arbres, se nourrissant de baies, de poissons et de lièvres.

Il s'agit d'une "histoire d'amour entre deux frères" plutôt que d'une "histoire de survie", a nuancé le réalisateur lors d'une avant-première à Bordeaux.

Les deux frères, que leur mère n'est jamais venue récupérer à la colonie de vacances où ils avaient passé l'été 1949, se sont retrouvés livrés à eux-mêmes dans la nature, s'adaptant au froid et au manque de nourriture grâce à leur ingéniosité.

Finalement récupérés par leur mère en 1956, ils vécurent ensuite chez un couple de précepteurs parisiens, avant d'être séparés puis envoyé en pension dans le Nord-Pas-de-Calais pour l'un, scolarisé dans un lycée parisien auprès de sa mère pour l'autre.

Michel de Robert de Lafregeyre, aujourd'hui âgé de 78 ans et incarné par Yvan Attal, a étudié l'architecture et en a fait son métier. Son frère Patrice, joué par Mathieu Kassovitz, devenu directeur d'une clinique en Alsace, s'est suicidé en 1993, à l'âge de 48 ans.

C'est après sa mort que Michel de Robert de Lafregeyre a raconté leur histoire, jusque-là gardée secrète, à ses proches.

Il y a neuf ans, il a répondu aux questions de son ami Olivier Casas, qui a voulu en faire un film. L'ancien architecte, qui ne pensait pas que sa vie se retrouverait ainsi "sur la place publique", a accepté. En hommage à son frère.


L'ambassade d'Italie célèbre les liens florissants avec l'Arabie saoudite à l'occasion de la première journée du "Made in Italy".

L'ambassade d'Italie a inauguré un nouveau centre de demande de visa et un espace d'exposition à l'occasion de la Journée du Made in Italy. (Photo AN Abdulrahman AlNajim)
L'ambassade d'Italie a inauguré un nouveau centre de demande de visa et un espace d'exposition à l'occasion de la Journée du Made in Italy. (Photo AN Abdulrahman AlNajim)
L'ambassade d'Italie a inauguré un nouveau centre de demande de visa et un espace d'exposition à l'occasion de la Journée du Made in Italy. (Photo AN Abdulrahman AlNajim)
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  • L'événement est marqué par l'ouverture d'un nouveau centre de traitement des demandes de visa et d'un nouvel espace d'exposition.
  • L'installation sera utilisée pour promouvoir "la qualité, la variété et la créativité" des produits italiens, a déclaré un fonctionnaire.

RIYADH: The Italian Embassy in Riyadh on Tuesday celebrated the inaugural “Made in Italy Day” with the opening of a new visa application center and exhibition space.

Giuliano Fragnito, the deputy head of the mission, told Arab News the event provided an opportunity to showcase Italian expertise in a variety of fields, including the fashion, design, automotive and space industries.

“Today we are celebrating ‘Made in Italy Day,’ which is a day that celebrates the creativity, innovation and the territories of Italy and Italy’s products,” he said.

The date was chosen to mark the anniversary of the birth of Leonardo da Vinci on April 15, 1452.

Fragnito said the new exhibition space, called Casa Italia, would be used to promote Italy from a “commercial, cultural and scientific point of view,” with the opening event being a celebration of its contribution to the space industry, titled “Italian Space Way.”

L'événement était d'autant plus approprié que l'Italie et l'Arabie saoudite sont des partenaires étroits dans ce secteur, l'Agence spatiale italienne et la Commission spatiale saoudienne ayant signé un accord en 2022 en vue d'une collaboration plus étroite, a-t-il déclaré.

L'objectif plus large des célébrations de mardi était de mettre en lumière les relations croissantes entre l'Italie et le Royaume dans une série de domaines, a déclaré M. Fragnito.

"L'Arabie saoudite est un partenaire clé de l'Italie et les relations bilatérales se développent à un rythme très rapide... d'abord d'un point de vue politique, mais aussi dans les domaines du commerce, de la coopération scientifique, de la coopération universitaire et de la coopération culturelle.

Les exportations italiennes vers l'Arabie saoudite ont augmenté de 20 % l'année dernière et Rome souhaite faire passer les relations entre les deux pays "au niveau supérieur".

"Le marché saoudien est de plus en plus conscient et apprécie la qualité, la variété et la créativité des produits italiens.

"L'Arabie saoudite est un partenaire clé de l'Italie et il est très important de célébrer la Journée du Made in Italy en Arabie saoudite, qui est un marché très important pour les exportations italiennes.

Le nouveau centre de demande de visa, géré conjointement par les sociétés de services technologiques AlmaViva et VFS Global, est situé à la porte 2 du Loclizer Mall à Riyad. Des services similaires sont également disponibles à Jeddah et à Dammam.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


ilmi, le PNU lance un programme d’études muséales

Le programme d’études muséales comprend des cours de microcrédit, de diplôme, de mineure et au choix. (Commission des musées)
Le programme d’études muséales comprend des cours de microcrédit, de diplôme, de mineure et au choix. (Commission des musées)
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  • Nouveaux cours de microcertification ouverts à tous les diplômés du secondaire et de premier cycle
  • Le programme comprend des cours d’arabe, d’anglais, en personne, à distance, à long et à court terme

RIYAD : Un nouveau programme d’études muséales en Arabie saoudite a ouvert ses portes pour l’inscription, offrant des cours de microcertification et de longue durée.

Il est le résultat d’un partenariat entre ilmi, un centre d’apprentissage des sciences, de la technologie, de la lecture, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques, et l’Université Princess Nourah bint Abdulrahman.

ilmi — qui signifie « mes connaissances » en arabe — est un centre de science et d’innovation qui vise à autonomiser les jeunes en Arabie saoudite.

Une initiative d’ONG philanthropique créée par la princesse Sara bint Mashour bin Abdulaziz, épouse du prince héritier Mohammed bin Salman, ilmi est incubée, soutenue et financée par la Fondation Mohammed bin Salman, Misk, et opère en partenariat avec Mohammed bin Salman Nonprofit City.

Le programme d’études muséales comprend des microdiplômes, des diplômes, des cours mineurs et des cours au choix.

Il est ouvert aux jeunes diplômés du secondaire et de l’université désireux d’obtenir des postes de niveau d’entrée dans les musées, ainsi qu’aux professionnels à la recherche de nouveaux ensembles de compétences et de carrières.

Créé par ilmi et des experts du PNU d’Arabie saoudite et du monde entier, le programme offre un mélange d’apprentissage en ligne et en personne, ainsi que des options de scolarité en arabe et en anglais.

Les cours de microcrédit combineront l’apprentissage en ligne et en personne et sont offerts aux candidats de plus de 18 ans.

Les cours comprennent des études d’impact sur les musées, l’éducation et la sensibilisation aux musées, une introduction aux technologies muséales, les bases de la gestion des musées et l’intégration de la technologie numérique.

Les cours proposés aux étudiants du PNU comprennent une introduction aux musées facultatifs et aux mineurs spécialisés dans les musées et la technologie numérique, la conception d’expositions et le développement de contenu.

Un diplôme de deux ans en gestion de musée sera également disponible pour les étudiants du PNU et les jeunes diplômés du secondaire.

Les inscriptions pour le premier cours en ligne sur les microtitres de compétences commencent ce mois-ci : Principes fondamentaux de la gestion des musées.

Tous les autres cours de microdiplômes auront lieu en mai et juin, avec les programmes de diplôme, mineur et électif commençant en septembre au début de l’année académique 2024/25.

Les diplômés du programme peuvent également postuler pour travailler aux côtés d’experts ilmi alors qu’ils conçoivent et lancent des programmes d’apprentissage uniques et informels à travers le Royaume.

Pour plus d’informations et pour vous inscrire, cliquez ici.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com