Que font les banques centrales pour la protection du climat ?

La Banque de Chine réfléchit aussi aux stress tests climatiques tandis que celle d'Angleterre s'y est mise en juin, passant sur le grill des banques telles que HSBC et Barclays. (AFP)
La Banque de Chine réfléchit aussi aux stress tests climatiques tandis que celle d'Angleterre s'y est mise en juin, passant sur le grill des banques telles que HSBC et Barclays. (AFP)
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Publié le Jeudi 02 septembre 2021

Que font les banques centrales pour la protection du climat ?

  • La Banque du Japon a proposé en juin des financements à taux zéro à des instituts de crédit finançant eux-mêmes des acteurs économiques engagés dans des projets pour l'environnement
  • La plus grosse banque centrale au monde, l'américaine, la Fed, ne brille en revanche pas pour ses initiatives

NEW YORK: Vues comme les sauveuses de l'économie mondiale lors de la crise financière de 2008 et après l'éclatement de la pandémie, les banques centrales agissent en ordre dispersé en matière de protection du climat, renvoyant la balle aux gouvernements. Tour d'horizon de leurs actions.

Pourquoi agissent-elles ?
Comme la plupart des acteurs du monde financier, elles sont confrontées à la montée des risques liés au réchauffement climatique sur l'économie, ainsi qu'à une pression croissante du public et des ONG.


Certaines d'entre elles, à l'image de la Banque centrale européenne (BCE), assument publiquement aujourd'hui le fait d'intervenir, dans la mesure où le dérèglement climatique a des conséquences directes sur leur mandat, la stabilité des prix et, concernant l'institution de Francfort, la supervision bancaire.


Les débuts de l'action des banques centrales pour le climat sont parfois attribués à un discours jugé fondateur du gouverneur de la Banque d'Angleterre en 2015, Mark Carney, évoquant "la tragédie de l'horizon".

Que décident-elles ?
Parmi les outils à leur disposition figurent les stress tests climatiques, des tests de résistance destinés à juger de la solidité des institutions financières face à des chocs.


Alors que la BCE vient de lancer des initiatives en ce sens, la Banque de France a déjà testé neuf groupes bancaires et quinze d'assurances en mai, révélant pour le moment un risque modéré pour ces établissements.


Egalement dans les cartons de la BCE, la possible prise en compte plus grande du risque climatique dans le choix de ses achats d'obligations émises par les entreprises et lors d'opérations de refinancement, en favorisant les établissements lui apportant comme garanties des actifs qui ne sont pas liés aux activités les plus polluantes.


La Banque de Chine réfléchit aussi aux stress tests climatiques tandis que celle d'Angleterre s'y est mise en juin, passant sur le grill des banques telles que HSBC et Barclays. Elle devrait aussi annoncer avant la fin de l'année son programme de verdissement de ses rachats d'actifs.


Plus généralement, de nombreuses banques centrales se sont jointes au Network of Central Banks and Supervisors for Greening the Financial (NGFS), qui rassemble aujourd'hui 95 banques centrales et régulateurs, à l'instar de la Banque de Chine, d'Inde ou du Brésil.


Egalement membre, la Banque du Japon a proposé en juin des financements à taux zéro à des instituts de crédit finançant eux-mêmes des acteurs économiques engagés dans des projets pour l'environnement. La "BoJ" va aussi acheter des obligations vertes libellées en devise étrangère.


La plus grosse banque centrale au monde, l'américaine, la Fed, ne brille en revanche pas pour ses initiatives. Son président, Jerome Powell, a notamment affirmé que la protection du climat n'est "pas quelque chose que nous abordons directement".


Toutefois, "nous nous sentons impliqués dans le fait de penser aux risques climatiques", tels que les catastrophes naturelles, a indiqué mercredi la patronne de son antenne de San Francisco, Mary Daly, afin d'y déterminer leurs implications pour l'économie et le système financier.

Ont-elles pris la mesure de l'urgence ?
Leur action "est rapide et lente", juge Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management.


"Les idées peuvent être assez facilement trouvées et expliquées mais la mise en pratique est très complexe, il faut convaincre de nombreuses parties prenantes", affirme-t-il.


De l'imposition de contraintes financières aux établissements lors des tests de résistance, à la sélection des actifs verts à acheter, "il faut être progressif", affirme l'économiste.


A l'image des deux précédentes crises financières, les banquiers centraux des principaux Etats développés exhortent les gouvernements à prendre eux-mêmes en compte ces questions. 


"Les banques centrales ont une part du problème a résoudre mais en essayant de le résoudre toutes seules cela ne mènera nulle part", affirme Romain Svartzman, économiste à la Banque de France et co-auteur d'un rapport intitulé "The Green Swan". 


"Il n'y a aucun intérêt qu'une banque centrale bouge toute seule dans un pays où le gouvernement ne fait rien, et vice versa", ajoute-t-il.


Une position relayée par la patronne de la BCE Christine Lagarde lors d'un discours à Venise en juillet, affirmant que les gouvernements "contrôlent les outils principaux nécessaires".


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".