«9 jours à Raqqa» ou la revanche des femmes sur grand écran

Une femme syrienne marche dans la ville de Raqqa, dans le nord de la Syrie, l'ancienne capitale syrienne du groupe État islamique (EI), le 11 août 2021. Photo d'illustration DELIL SOULEIMAN / AFP.
Une femme syrienne marche dans la ville de Raqqa, dans le nord de la Syrie, l'ancienne capitale syrienne du groupe État islamique (EI), le 11 août 2021. Photo d'illustration DELIL SOULEIMAN / AFP.
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Publié le Vendredi 03 septembre 2021

«9 jours à Raqqa» ou la revanche des femmes sur grand écran

  • Xavier de Lauzanne, le réalisateur de ce documentaire tourné en mars 2019 pendant neuf jours, montre Leïla Mustapha, une Kurde, co-présider l'ancien fief de l'EI avec un homme arabe
  • Leïla Mustapha, à la fois ingénieure et titulaire d'un diplôme administratif, a été portée au pouvoir par un conseil civil de notables mis en place un peu avant qu'une coalition arabo-kurde appuyée par une coalition internationale ne déloge les jihadistes

BAYEUX : C'est une femme, trentenaire, et elle co-préside la ville de Raqqa, ex-fief du groupe État islamique (EI): "9 jours à Raqqa", en salles mercredi, raconte une expérience de parité "au cœur du Moyen-Orient".

Xavier de Lauzanne, le réalisateur de ce documentaire tourné en mars 2019 pendant neuf jours, montre Leïla Mustapha, une Kurde, co-présider l'ancien fief de l'EI avec un homme arabe. 

"Ce qui m'intéressait beaucoup, c'est de déjouer certains clichés qu'on peut avoir notamment sur la situation des femmes", a expliqué le réalisateur lors de la présentation du film au Prix Bayeux des correspondants de guerre (en octobre).

"Dans cette région-là, toutes les administrations gérées par les Kurdes ont à leur tête obligatoirement un binôme homme-femme. (...) C'est quand même une expérience incroyable et on est au cœur du Moyen-Orient", avait-il poursuivi.

"C'est surréaliste, c'est inédit mais ça existe. C'est né dans le chaos de 40 ans de dictature, 10 ans de guerre, quatre ans de califat", avait renchéri l'écrivaine Marine de Tilly, que le réalisateur a suivi durant ces neuf jours à Raqqa. Elle en a tiré un livre "La femme, la vie, la liberté".

Leïla Mustapha, à la fois ingénieure et titulaire d'un diplôme administratif, a été portée au pouvoir par un conseil civil de notables mis en place un peu avant qu'une coalition arabo-kurde appuyée par une coalition internationale ne déloge les jihadistes de Raqqa en octobre 2017, précise le réalisateur.

La jeune femme fait partie de cette minorité kurde ostracisée par Bachar al-Assad puis expulsée de Raqqa par les jihadistes qui menaçaient d'"assassiner" les Kurdes.

Dans les ruines de cette ville détruite à 80%, où Daech a fait régner la terreur avec des viols, des exécutions, des lapidations, la jeune femme, qui n'a pas fait la guerre, évolue dans le film tête nue, cheveux attachés, dans un monde d'hommes qui l'écoutent avec respect. Elle se bat pour redonner vie à une cité sans électricité ni réseau d'eau fonctionnel, ni aide internationale.

Contre-réaction

Le film montre une Leïla Mustapha d'une détermination exceptionnelle mais loin d'être la seule femme au sein de l'administration autonome du nord de la Syrie.

Sous le califat, "les femmes n'étaient pas considérées comme des être humains. Il y a eu une contre-réaction positive des femmes", souligne un responsable de cette administration dans le documentaire.

L'insécurité demeure toutefois. Leïla doit habiter à 50 km de Raqqa, chez ses parents. Et la co-présidente, comme l'équipe qui la suit, ne peut rester trop longtemps dehors.

Le réalisateur et l'écrivaine expliquent avoir tremblé à l'annonce de l'assassinat en octobre 2019 d'Hevrin Khalaf, une responsable politique syrienne, sur les routes qu'emprunte Leïla Mustapha.

Des opposants ? "On imagine bien qu'il y en a mais ça n'était pas mon angle qui était de prendre parti pour quelqu'un et d'aller à fond dans son univers", a expliqué Xavier de Lauzanne.

Avec Marine de Tilly, il est retourné sur place en mars 2020, pour "voir si il y avait des résultats concrets". "On a été à nouveau éblouis. On est arrivés de nuit dans une ville éclairée. On a trouvé Leïla les cheveux détachés, moins contractée qu'un an plus tôt", comme le montre la fin du film. 

"Et puis on était en mars, c'était la journée de la femme. Son bureau était tapissé de fleurs. Elle continue à fédérer", a-t-il ajouté.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.