Après le niet des syndicats, la réforme des retraites compromise

Le président du syndicat patronal français «Medef» Geoffroy Roux de Bezieux part après sa rencontre avec le Premier ministre français dans le cadre d'entretiens avec des représentants syndicaux à l'hôtel de Matignon à Paris, le 2 septembre 2021. (Thomas Samson/AFP)
Le président du syndicat patronal français «Medef» Geoffroy Roux de Bezieux part après sa rencontre avec le Premier ministre français dans le cadre d'entretiens avec des représentants syndicaux à l'hôtel de Matignon à Paris, le 2 septembre 2021. (Thomas Samson/AFP)
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Publié le Vendredi 03 septembre 2021

Après le niet des syndicats, la réforme des retraites compromise

  • «Il n'est pas question de se concerter sur les retraites ; c'est un sujet de tensions, et si c'est pour discuter de l'allongement de l'âge de la retraite, on n'y sera pas», a résumé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez
  • Sur la revalorisation salariale, la CFDT souhaite que le gouvernement fasse «pression sur les branches patronales quand elles ont bénéficié d'aides»

PARIS : La réforme des retraites, remise à l'ordre du jour cet été par le président de la République, semble dans l'impasse face au refus unanime des partenaires sociaux d'ouvrir une concertation sur le sujet avant la fin du quinquennat.

Le président de la République avait réaffirmé le 12 juillet sa volonté d'engager la réforme «dès que les conditions sanitaires ser(aient) réunies», demandant au gouvernement de «travailler avec les partenaires sociaux sur ce sujet à la rentrée».

Les organisations syndicales, reçues à Matignon depuis mercredi pour un large tour d'horizon des questions d'actualité, ont fermé la porte sans ambiguïté à d'éventuelles discussions, semblant sceller le sort d'une réforme qui fut une promesse de campagne du candidat Macron en 2017, et devrait revenir en 2022.

«Il n'y a pas de voie de passage pour une quelconque réforme d'ici 2022. Et donc toute concertation qui s'opèrerait serait un peu lunaire (...). On ne va pas se mettre à discuter avec un gouvernement pour nourrir le programme d'un candidat. Ça n'a pas de sens», a taclé le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.

Son homologue de la CGT, Philippe Martinez, a évacué la question en «trente secondes» lors de sa rencontre avec Jean Castex. «Il n'est pas question de se concerter sur les retraites. C'est un sujet de tensions, et si c'est pour discuter de l'allongement de l'âge de la retraite, on n'y sera pas», a-t-il résumé.

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux lui-même a rappelé que s'il fallait «aborder le sujet de l'âge de la retraite, du nombre de trimestres de cotisations», on ne «pouvait pas le faire à la sauvette en quelques semaines». «C'est un sujet de débat démocratique pour la présidentielle», a-t-il tranché.

Même son de cloche, côté syndical, pour Force ouvrière, la CFE-CGC, et la CFTC, et côté patronal, pour l'U2P.

Plusieurs organisations se sont en revanche déclarées ouvertes à des discussions sur l'emploi des seniors, question connexe comme l'a souligné le président de la CFTC, Cyril Chabanier. Reculer l'âge de la retraite, «si c'est pour transformer des retraités en chômeurs, ça ne sert pas à grand-chose», a-t-il dit.

- «Pression sur les branches « -

Ce «niet» des syndicats et du patronat n'a pas surpris l'exécutif, qui souligne par ailleurs que même si la quatrième vague tend à refluer, la crise sanitaire n'est pas totalement finie. Et que le sujet des retraites n'en est qu'un parmi d'autres.

La crise sanitaire s'est bien sûr imposée dans les discussions, Philippe Martinez faisant ainsi part de sa crainte d'une «catastrophe sanitaire», si «5 ou 10% du personnel» des hôpitaux s'en va en raison de l'obligation vaccinale. «Plutôt que de contraindre il (faut) continuer à discuter», a-t-il recommandé.

M. Roux de Bézieux a redit son souhait que le pass sanitaire «dure le moins longtemps possible» et invité à en exempter les centres commerciaux.

Il a suggéré au Premier ministre de réexaminer les règles concernant la restauration collective dans les entreprises, et fait part à la presse de «l'engagement» de l'exécutif à «revoir cette partie-là».

Autre sujet brûlant - et polémique -, celui des salaires, que le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a lui-même remis sur la table la semaine dernière en invitant à se «reposer la question» d'une amélioration des rémunérations.

La CFDT souhaite que le gouvernement fasse «pression sur les branches patronales quand elles ont bénéficié d'aides», tandis que la CGT et Force ouvrière appellent l'État à revaloriser le Smic et le point d'indice des fonctionnaires.

A Matignon, on souligne que le gouvernement ne «va pas décréter une augmentation générale des salaires» et que des travaux sont entamés dans certaines branches pour discuter des «minima et des classifications».

M. Roux de Bézieux a renvoyé la balle dans le camp de l'État, affirmant que pour «les salaires dans les métiers de services, qui sont les métiers les moins rémunérés mais qui ont aussi les plus faibles marges pour l'entreprise, l'exemple doit venir de l'État».

Le gouvernement devrait par ailleurs faire connaître «très rapidement» ses arbitrages concernant le revenu d'engagement pour les jeunes, selon M. Martinez.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.