Hollywood a du mal à représenter les Arabes, un acteur chevronné cherche à y remédier

Bo Svenson au travail. (Aimable autorisation de bosvenson.com)
Bo Svenson au travail. (Aimable autorisation de bosvenson.com)
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Publié le Samedi 04 septembre 2021

Hollywood a du mal à représenter les Arabes, un acteur chevronné cherche à y remédier

  • Après une carrière de plus d'un demi-siècle, Bo Svenson déclare à Arab News qu'il se tourne maintenant vers le monde arabe pour trouver de nouvelles histoires et de nouveaux collaborateurs
  • Les personnages arabo-américains sont largement absents des productions américaines, qui recourent généralement à des stéréotypes lorsqu'ils représentent les Arabes, selon un militant des droits de l'homme

LONDRES: Bo Svenson, acteur hollywoodien devenu producteur, en a assez de la représentation unidimensionnelle des personnages du Moyen-Orient par l'industrie américaine du divertissement. Il travaille sur des films qui, espère-t-il, secoueront l'industrie et permettront aux Arabes et aux musulmans d'être les vedettes de leurs propres histoires.

Né en Suède, Bo Svenson, désormais détenteur de la nationalité américaine, joue dans des films à succès depuis des décennies, notamment Breaking Point, Heartbreak Ridge, Kill Bill 2 et Inglorious Bastards. Avec plus de 120 rôles à son actif au cinéma et à la télévision depuis ses débuts au milieu des années 1960, l’acteur de 80 ans peut à juste titre prétendre être l'un des plus prolifiques de Hollywood.

Aujourd'hui PDG de la société de production MagicQuest Entertainment, il déclare à Arab News que, pour sa prochaine aventure, il souhaite utiliser sa position de cinéaste de renom pour «être au service du monde arabe». Il explique qu'il espère recruter des Saoudiens pour faire partie de ses prochains projets, et que l'un de ses derniers scénarios «est l’occasion d’aborder l’humanité au sein du monde musulman».

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Né en Suède, Bo Svenson, désormais détenteur de la nationalité américaine, joue dans des films à succès depuis des décennies, notamment Breaking Point, Heartbreak Ridge, Kill Bill 2 et Inglorious Bastards. Photo fournie.

Situé il y a plusieurs siècles, The Red Cloth met en scène un personnage musulman qui fuit les persécutions religieuses en Norvège et devient l'un des premiers Européens à poser le pied sur ce qui est aujourd'hui l'Amérique du Nord. Bo Svenson décrit le personnage principal de l'histoire, Meshaal, comme un «être humain vraiment digne», une représentation qui, selon lui, fait cruellement défaut dans l'industrie cinématographique américaine moderne.

«Beaucoup de gens à Hollywood choisissent la solution de facilité. S’ils ont besoin d'un méchant dans un film moderne, ils ont recours à un musulman, un Arabe», souligne-t-il.

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«Je n’aime pas les solutions de facilité. Je veux faire ce qui est nuancé, qui vaut la peine, ce qui est digne et ce qui sert les autres.»

Ce serait un changement bienvenu par rapport aux représentations hollywoodiennes typiques des Arabes – et des Arabes américains en particulier – selon Samer Khalaf, président du Comité américano-arabe contre la discrimination.

«Avant les attentats du 11-Septembre, il n'y avait aucune nuance dans la façon dont Hollywood représentait les Arabes et les musulmans», précise-t-il. «C’étaient de purs terroristes criant “Allahu Akbar”. C'était le rôle du personnage arabe dans à peu près n'importe quel film qui l'abordait.»

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«Depuis, l'industrie a légèrement progressé mais il n'y a toujours personne qui écrit du point de vue arabe ou musulman. Ils s'appuient sur des stéréotypes séculaires pour écrire leurs personnages. Il n'y a aucune nuance. Il n’y a pas de personnage arabe américain moyen et normal. En réalité, il y a des Arabo-Américains et des musulmans américains de tous les horizons, mais dans les films, ils ne sont jamais présentés comme des gens normaux.»

Cela reflète l'ignorance du rôle que les Arabes ont joué dans la société américaine depuis plus d'un siècle, ajoute Samer Khalaf.

«On ne se rend pas compte que les Arabo-Américains font partie du tissu de ce pays depuis le milieu ou la fin des années 1800. Ces Arabes sont silencieux dans les films. Le personnage est toujours basé sur l'Arabe ou le musulman qui est un immigrant fraîchement débarqué, désemparé dans un nouveau monde et parlant avec un fort accent», affirme-t-il.

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De telles représentations faussent inévitablement la perception du public des millions d'Arabes en Amérique, souligne M. Khalaf.

«Si vous allez en Amérique centrale, où les gens n'ont peut-être pas l'occasion de rencontrer des Arabes ou des musulmans, ils vont se fier à ce qu'ils voient aux informations – où ils sont exposés aux aspects les plus horribles de ce qui se passe au Moyen-Orient – ou ce qu'ils voient à Hollywood», ajoute-t-il.

«À l'heure actuelle, la majorité des films présentent des Arabes basés à l'étranger. Ce sont des histoires qui ont lieu au Moyen-Orient. Je ne peux spontanément penser à aucun qui représente réellement un personnage principal arabo-américain.»

Même les films qui mettent en scène des Arabes ou des musulmans dans des rôles de premier plan sont souvent basés sur le «message du sauveur blanc, l'idée même que nous ayons besoin de héros occidentaux pour nous sauver de nous-mêmes ou de nos mauvais gouvernements», indique Samer Khalaf.

Les récents accords entre le service de streaming Netflix et les studios israéliens aggravent cet effet, conclut-il. «Ils présentent des émissions israéliennes extrêmement racistes et stéréotypées sur les Arabes, en particulier les Palestiniens.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


ilmi, le PNU lance un programme d’études muséales

Le programme d’études muséales comprend des cours de microcrédit, de diplôme, de mineure et au choix. (Commission des musées)
Le programme d’études muséales comprend des cours de microcrédit, de diplôme, de mineure et au choix. (Commission des musées)
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  • Nouveaux cours de microcertification ouverts à tous les diplômés du secondaire et de premier cycle
  • Le programme comprend des cours d’arabe, d’anglais, en personne, à distance, à long et à court terme

RIYAD : Un nouveau programme d’études muséales en Arabie saoudite a ouvert ses portes pour l’inscription, offrant des cours de microcertification et de longue durée.

Il est le résultat d’un partenariat entre ilmi, un centre d’apprentissage des sciences, de la technologie, de la lecture, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques, et l’Université Princess Nourah bint Abdulrahman.

ilmi — qui signifie « mes connaissances » en arabe — est un centre de science et d’innovation qui vise à autonomiser les jeunes en Arabie saoudite.

Une initiative d’ONG philanthropique créée par la princesse Sara bint Mashour bin Abdulaziz, épouse du prince héritier Mohammed bin Salman, ilmi est incubée, soutenue et financée par la Fondation Mohammed bin Salman, Misk, et opère en partenariat avec Mohammed bin Salman Nonprofit City.

Le programme d’études muséales comprend des microdiplômes, des diplômes, des cours mineurs et des cours au choix.

Il est ouvert aux jeunes diplômés du secondaire et de l’université désireux d’obtenir des postes de niveau d’entrée dans les musées, ainsi qu’aux professionnels à la recherche de nouveaux ensembles de compétences et de carrières.

Créé par ilmi et des experts du PNU d’Arabie saoudite et du monde entier, le programme offre un mélange d’apprentissage en ligne et en personne, ainsi que des options de scolarité en arabe et en anglais.

Les cours de microcrédit combineront l’apprentissage en ligne et en personne et sont offerts aux candidats de plus de 18 ans.

Les cours comprennent des études d’impact sur les musées, l’éducation et la sensibilisation aux musées, une introduction aux technologies muséales, les bases de la gestion des musées et l’intégration de la technologie numérique.

Les cours proposés aux étudiants du PNU comprennent une introduction aux musées facultatifs et aux mineurs spécialisés dans les musées et la technologie numérique, la conception d’expositions et le développement de contenu.

Un diplôme de deux ans en gestion de musée sera également disponible pour les étudiants du PNU et les jeunes diplômés du secondaire.

Les inscriptions pour le premier cours en ligne sur les microtitres de compétences commencent ce mois-ci : Principes fondamentaux de la gestion des musées.

Tous les autres cours de microdiplômes auront lieu en mai et juin, avec les programmes de diplôme, mineur et électif commençant en septembre au début de l’année académique 2024/25.

Les diplômés du programme peuvent également postuler pour travailler aux côtés d’experts ilmi alors qu’ils conçoivent et lancent des programmes d’apprentissage uniques et informels à travers le Royaume.

Pour plus d’informations et pour vous inscrire, cliquez ici.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Saudi Cinema Encyclopedia imprime le premier lot de livres de cinéma

L’objectif des livres est d’améliorer les connaissances des cinéastes. (Fournie)
L’objectif des livres est d’améliorer les connaissances des cinéastes. (Fournie)
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  • Lancement initial de 22 titres dans le cadre du plan de sortie de 100 livres d’ici la fin de l’année
  • La première série de sorties sera disponible au public lors du 10e Saudi Film Festival, qui se tiendra du 2 au 9 mai de cette année

RIYAD : L’Encyclopédie du cinéma saoudien, une initiative lancée par la Saudi Cinema Association, débutera avec une première sortie de ses 22 premiers livres, écrits par un groupe international d’auteurs, comme premier lot de publications.

Le projet vise à publier 100 livres dans sa première année, publiés par la maison d’édition Josour Al-Thaqafah.

La première série de sorties sera disponible au public lors du 10e Festival du film saoudien, qui se tiendra du 2 au 9 mai de cette année.

L’objectif est d’établir un programme périodique pour la production de livres en arabe afin d’élever l’industrie cinématographique du Royaume d’amateur à une région connue pour son professionnalisme et sa spécialisation.

Abdulwhab Aloryad, directeur de la rédaction de l’Encyclopédie du cinéma saoudien et du bulletin du Festival du film saoudien « Saafa », a déclaré à Arab News que les livres ont été publiés pour améliorer les connaissances des cinéastes.

« Cette encyclopédie vise à ajouter à ce que le Saudi Film Festival a commencé et à être un contributeur actif dans le cinéma saoudien, renforçant les convictions des organisateurs du festival et leurs efforts pour créer une industrie cinématographique compétitive au niveau mondial », a-t-il déclaré.

« La série continuera d’être une icône dans la connaissance du cinéma, avec ses objectifs centraux de dévoiler les talents saoudiens et arabes dans la paternité, en présentant les derniers nouveaux livres en arabe, et le transfert de connaissances spécialisées dans ce domaine de diverses autres langues vers l’arabe pour être accessible à ceux qui s’intéressent à l’industrie cinématographique. »

« Depuis son lancement en 2008, le Saudi Film Festival a cru en son rôle authentique dans le développement culturel et intellectuel destiné aux professionnels de l’industrie cinématographique. Il s’est concentré sur le projet de connaissance et a conduit la roue de la création et de la traduction dans tous les domaines liés à l’industrie cinématographique afin d’élever toutes les étapes de l’industrie cinématographique.

« Partant de cette conviction, le festival a adopté un programme périodique pour la production de livres, présentant plus de 50 livres dans ses éditions précédentes qui mettent en lumière divers aspects de l’industrie cinématographique. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


L'image d'une Palestinienne avec sa nièce décédée remporte le World Press Photo

Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61.062 candidatures présentées par 3.851 photographes de 130 pays (Photo, Worldpressphoto).
Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61.062 candidatures présentées par 3.851 photographes de 130 pays (Photo, Worldpressphoto).
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  • Le cliché de Mohammed Salem, photographe de l'agence Reuters, montre Inas Abu Maamar berçant le corps de sa nièce de cinq ans, Saly, tuée avec sa mère et sa sœur par un missile
  • Le photographe se trouvait à l'hôpital Nasser de Khan Younis le 17 octobre lorsqu'il a vu à la morgue Inas Abu Maamar, 36 ans, en larmes, tenant fermement dans ses bras le corps de la petite fille

AMSTERDAM: L'image poignante d’une Palestinienne endeuillée tenant dans ses bras sa petite nièce, tuée lors d’une frappe israélienne dans la bande de Gaza déchirée par la guerre, a remporté jeudi le premier prix du World Press Photo.

Le cliché de Mohammed Salem, photographe de l'agence Reuters, montre Inas Abu Maamar berçant le corps de sa nièce de cinq ans, Saly, tuée avec sa mère et sa sœur par un missile qui a frappé leur maison à Khan Younis en octobre.

Le photographe se trouvait à l'hôpital Nasser de Khan Younis le 17 octobre lorsqu'il a vu à la morgue Inas Abu Maamar, 36 ans, en larmes, tenant fermement dans ses bras le corps de la petite fille enveloppé dans un tissu blanc.

La photo a été prise 10 jours après le début du conflit, déclenché par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

"C'était un moment puissant et triste et j'ai senti que l'image résumait au sens large ce qui se passait dans la bande de Gaza", a déclaré M. Salem, cité dans un communiqué du World Press Photo, prestigieux concours de photojournalisme.

"C'est une image vraiment profondément touchante", a affirmé Fiona Shields, présidente du jury. "Une fois que vous l'avez vue, elle reste en quelque sorte gravé dans votre esprit".

Message littéral et métaphorique

L'image est "comme une sorte de message littéral et métaphorique sur l'horreur et la futilité du conflit" et représente "un argument incroyablement puissant en faveur de la paix", a-t-elle ajouté.

La Sud-Africaine Lee-Ann Olwage, en tournage pour le magazine GEO, a remporté le prix "Histoire de l'année" avec son portrait intime d'une famille malgache vivant avec un parent âgé souffrant de démence.

"Cette histoire aborde un problème de santé universel à travers le prisme de la famille et des soins", ont déclaré les juges.

"La série d'images est composée avec chaleur et tendresse, rappelant au public l'amour et l'intimité nécessaires en période de guerre et d'agression dans le monde entier", ont-ils ajouté.

Le photographe vénézuélien Alejandro Cegarra a remporté le prix du projet "long terme" avec ses images monochromes de migrants et de demandeurs d'asile tentant de traverser la frontière sud du Mexique, prises pour le New York Times/Bloomberg.

Ayant lui même une expérience de migrant, M. Cegarra "a offert une perspective sensible centrée sur l'humain", mettant en avant la résilience des migrants, selon le jury.

Dans la catégorie "format ouvert", l'Ukrainienne Julia Kochetova a gagné avec son site Internet qui "associe le photojournalisme au style documentaire personnel d'un journal intime pour montrer au monde ce que signifie vivre avec la guerre comme réalité quotidienne".

Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61.062 candidatures présentées par 3.851 photographes de 130 pays. Les photos sont exposées dans l'église Nieuwe Kerk d'Amsterdam jusqu'au 14 juillet.