Des nourrissons retrouvés abandonnés dans un Liban en proie à la pauvreté

Une vue générale du centre de la capitale libanaise, Beyrouth. (Photo/AFP)
Une vue générale du centre de la capitale libanaise, Beyrouth. (Photo/AFP)
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Publié le Samedi 04 septembre 2021

Des nourrissons retrouvés abandonnés dans un Liban en proie à la pauvreté

  • Le pays a atteint le stade de la famine, selon un ancien ministre
  • En juillet, un rapport de l’Unicef sur le Liban a averti que plus de 30% des enfants «se sont couchés le ventre vide» et ont sauté des repas

BEYROUTH: Deux nouveau-nés ont été retrouvés abandonnés au Liban en moins d’une semaine.

Le 27 août, des éboueurs ont trouvé une petite fille à l’intérieur d’un sac poubelle sous le pont de Bourj Hammoud, un quartier populaire mixte à majorité arménienne où vivent de nombreuses familles défavorisées.

Ensuite, le 1er septembre, un ouvrier travaillant à la mosquée Al-Bahr, dans la ville de Sidon, dans le sud du pays, a trouvé un nourrisson sur les marches de l’entrée du bâtiment. Le bébé n’avait que quelques mois et était en mauvaise santé.

Ce phénomène social est terrifiant pour les Libanais.

Le Liban a vécu une expérience similaire il y a un peu plus de trois décennies lors de la guerre civile, et de tels incidents ont continué à se produire occasionnellement après la fin du conflit.

Généralement, les autorités sécuritaires et judiciaires donnent suite à ces situations et placent souvent les bébés abandonnés dans des institutions de protection sociale.

En juillet, un rapport de l’Unicef sur le Liban a averti que plus de 30% des enfants «se sont couchés le ventre vide» et ont sauté des repas au cours du mois précédent.

«77% des ménages n’ont pas assez de nourriture ou pas assez d’argent pour acheter de la nourriture. 30% des enfants ne reçoivent pas les soins de santé primaires dont ils ont besoin», indique le rapport.

La monnaie nationale a perdu près de 99% de sa valeur en moins de deux ans et environ 55% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté en raison de la crise économique.

L’inflation devrait augmenter, car on s’attend à une baisse plus importante de la valeur de la livre libanaise si les troubles politiques du pays persistent.

Pour fournir des aides, la communauté internationale exige la formation d’un gouvernement capable de mettre en œuvre des réformes économiques et financières.

Khaled Kabbani, ancien ministre de la Justice et de l’Éducation et directeur général des Institutions de protection sociale et de l’orphelinat islamique du Liban, a déclaré qu’il s’attendait «au pire dans un contexte d’effondrement économique, financier, politique et moral».

«Lorsque les gens mourront de faim, que les institutions s’effondreront et que le Liban perdra la confiance de la communauté internationale, tandis que la classe politique sera préoccupée par les quotas et les gains personnels, plus d’enfants se retrouveront dans les rues et les vols et pillages se propageront», affirme-t-il à Arab News. «Le chaos ne peut que régner. Depuis que le pouvoir en place et les forces de sécurité ont perdu leur stature, personne ne peut empêcher les émeutes. Nous sommes actuellement au cœur de cette phase et le phénomène consistant à laisser des bébés dans les poubelles et sur les portes des mosquées est la preuve de cet effondrement total.»

«Un pourcentage élevé de parents veulent inscrire leurs enfants à l’orphelinat car ils ne sont pas en mesure de leur fournir des soins et une protection. Ils savent que nous protégeons nos enfants et leur fournissons une éducation, un endroit où dormir, de la nourriture et une hospitalisation. Ils préfèrent être séparés de leurs enfants et les confier à nos soins plutôt que de les garder à la maison sans nourriture ni éducation. Le phénomène des parents qui abandonnent leurs enfants est le produit de la pauvreté et du manque de valeurs morales», poursuit-il.

«Les parents qui inscrivent leurs enfants dans nos institutions doivent ramener leurs enfants à la maison chaque semaine afin de maintenir un lien familial. Cependant, les parents ont récemment cessé de venir à l’orphelinat en raison du coût élevé du transport, surtout s’ils vivent dans des régions éloignées de Beyrouth.»

La crise économique a touché toutes les institutions qui fournissent des soins sociaux au sein de leurs communautés. «Les institutions de protection sociale n’avaient jamais connu de telles conditions et de tels risques, même dans les périodes les plus difficiles de l’histoire du Liban», a-t-il ajouté. «Le pays a atteint le stade de la famine. Les gens ne mouraient pas de faim pendant la guerre.»

«Nos dépenses ont augmenté alors que nos sources de revenu ont diminué. Les donateurs ont eux aussi été touchés par la crise, et le montant des dons a diminué. La classe moyenne, qui est considérée comme le pilier de la société et qui éprouve une grande sympathie pour ses institutions d’aide sociale, a également été dramatiquement affectée par la crise. Fait remarquable, les gens continuent de sympathiser avec nous. Malgré tout, la sympathie de la population à notre égard n’a pas cessé. Au contraire, le sens de responsabilité a augmenté et les dons n’ont pas cessé. Cela signifie que la société n’a pas perdu son sens social et patriotique.»

M. Kabbani a mentionné que de nombreuses institutions de protection sociale au Liban font face à la même situation difficile. Certaines ont réduit leurs services, licencié des employés ou diminué leurs salaires.

«Tous les Libanais partagent la même souffrance et la pauvreté s’est étendue à toutes les confessions.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.