Du poulet pour les cochons: vingt ans après l'interdiction, le retour des farines animales

L'interdiction reste valable pour les ruminants, herbivores: bovins, bien sûr, mais aussi chèvres et moutons (Photo, AFP).
L'interdiction reste valable pour les ruminants, herbivores: bovins, bien sûr, mais aussi chèvres et moutons (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 04 septembre 2021

Du poulet pour les cochons: vingt ans après l'interdiction, le retour des farines animales

  • Ce, deux décennies après l'interdiction européenne, en 2001, de toutes les farines animales destinées à l'élevage, dans la foulée de la crise de la «vache folle»
  • Les poissons d'élevage et les animaux de compagnie pouvaient déjà être nourris avec ces farines, des parties de carcasses broyées (museaux, pattes, os...) issues d'animaux sains

PARIS: Héritage de la crise de la vache folle, l'interdiction européenne de nourrir les porcs et les poulets avec des farines animales est sur le point d'être levée sous conditions. Un sujet éminemment sensible pour les éleveurs et les consommateurs.

Dès la semaine prochaine, il sera possible, en principe, de nourrir volailles et porcs avec des "protéines animales transformées" (PAT), selon un texte publié le 18 août au Journal officiel de l'UE.

Et ce, deux décennies après l'interdiction européenne, en 2001, de toutes les farines animales destinées à l'élevage, dans la foulée de la crise de la "vache folle", qui a durablement traumatisé les consommateurs.

Les poissons d'élevage et les animaux de compagnie pouvaient déjà être nourris avec ces farines, des parties de carcasses broyées (museaux, pattes, os...) issues d'animaux sains.

L'interdiction reste valable pour les ruminants, herbivores: bovins, bien sûr, mais aussi chèvres et moutons.

De fait, il ne s'agit pas d'un retour à la situation qui prévalait dans les années 1990, où les os de bovins malades, infectés ou morts étaient broyés pour nourrir des élevages de la même espèce -- conduisant à la propagation de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), dont le variant humain, la maladie de Creutzfeld-Jacob, pouvait se transmettre aux consommateurs.

"Un peu gore"

"A l'époque, les farines animales, c'était un peu +gore+", car elles étaient fabriquées à partir de bêtes retrouvées mortes sur les fermes ou euthanasiées, mais "on n'est plus du tout sur le même produit", décrit Christiane Lambert, la présidente de la fédération des syndicats agricoles majoritaires européens (Copa) et du syndicat français FNSEA.

A la tête d'une exploitation porcine dans l'ouest de la France, elle se dit prête à nourrir ses animaux avec des PAT du moment qu'il y a une "rigueur absolue" dans les circuits d'approvisionnement.

"Des conditions strictes devraient s'appliquer lors de la collecte, du transport et de la transformation de ces produits, et des échantillons devraient être régulièrement prélevés et analysés afin d'éviter tout risque", selon le texte européen, basé sur les avis des agences sanitaires.

Sur proposition de la Commission européenne, la quasi-totalité des Etats membres ont donné leur feu vert en mai à cet assouplissement. L'Irlande et la France se sont abstenues.

En France, la situation reste en suspens, le ministère de l'Agriculture indiquant vendredi à l'AFP qu'il vient de demander un nouvel avis à l'agence sanitaire nationale pour "se positionner" sur le sujet. 

Dans un avis publié cet été, cette dernière recommandait de "respecter strictement" la règle de séparation des espèces, de l'abattoir jusqu'à la livraison chez l'éleveur. Il s'agit notamment d'éviter tout cannibalisme: ne pas donner à manger du cochon aux cochons.

Alternative au soja brésilien ?

Bruxelles et les professionnels mettent en avant que ces produits peuvent se substituer partiellement à l'importation de protéines végétales comme le soja brésilien.

Un argument qui porte, en pleine flambée du prix des céréales et oléagineux.

"Nos coûts, à 70%, c'est l'alimentation. Quand on peut chercher des gains, même des petits centimes, on va aller les chercher", déclare à l'AFP François Valy, président de la section porcine de la FNSEA.

La réintroduction des farines animales "ne va pas se faire comme ça, en claquant des doigts", tempère Anne Richard, de l'interprofession française des volailles de chair.

"Des tas de cahiers des charges interdisent les farines animales pour rassurer les consommateurs (...) Ce n'est pas immuable mais le sujet n'a pas encore été discuté collectivement par les opérateurs", précise-t-elle.

Pour le syndicat Confédération paysanne, hostile à l'élevage industriel, cette ré-autorisation ouvre la porte à des dérives. 

Qui empêchera une entreprise désireuse de "faire du pognon" de s'affranchir des limites imposées, s'interroge son porte-parole, Nicolas Girod. "Qu'est-ce qui a provoqué la vache folle? C'est la recherche de profit, de volume, de productivité."

Pour Matthias Wolfschmidt, de l'ONG Foodwatch International, on ne peut totalement exclure des cas de cannibalisme ni de voir des ruminants illégalement nourris avec ces farines.

Un risque trop élevé pour l'organisation alors que la maladie de la vache folle a finalement disparu en Europe, à l'exception de cas isolés.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.