Sur les eaux du Grand Canal à Venise, le verre de Murano fait sa pub

Le verre de Murano, l’âme de Venise. (Photo AFP).
Le verre de Murano, l’âme de Venise. (Photo AFP).
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Publié le Jeudi 10 septembre 2020

Sur les eaux du Grand Canal à Venise, le verre de Murano fait sa pub

  • La région Vénétie organise pour la 4ème année consécutive la "Semaine du verre de Venise" (www.theveniceglassweek.com/en/), ponctuée d'une série de manifestations pour sensibiliser les touristes à l'histoire et à la production du "vrai" verre de Murano
  • Parmi les nombreuses initiatives du secteur, une exposition près du célèbre musée de l'Académie rassemble des œuvres réalisés par des artistes de moins de 35 ans

VENISE : Le décor est majestueux: en contrebas du Pont du Rialto enjambant le Grand Canal de Venise, debout devant son four rougeoyant juché sur un bateau, le maestro Matteo Tagliapietra souffle du verre, un spectacle magique destiné à promouvoir la production de Murano.

Même si cette marque multiséculaire connue dans le monde entier est mise en avant par la multitude de boutiques de souvenirs rythmant les ruelles de la Sérénissime, "70% des objets en verre ne sont pas produits à Venise", constate non sans amertume Luciano Gambaro, président de l'Association de promotion du verre de Murano, dans un entretien avec l'AFP.

C'est pour contrer ce phénomène que la région Vénétie organise pour la 4ème année consécutive la "Semaine du verre de Venise" (www.theveniceglassweek.com/en/), ponctuée d'une série de manifestations pour sensibiliser touristes et amants de la Cité des Doges à l'histoire et à la production du "vrai" verre de Murano, la petite île de la lagune où sont concentrés les ateliers qui ont fait la célébrité de cet artisanat d'art.

C'est un moyen de "mettre un projecteur sur ce que représente Murano", explique Luciano Gambaro en faisant visiter son entreprise familiale, une caverne d'Ali Baba dont le cœur est la salle des fours, royaume de son associé, le maître-verrier Matteo Tagliapietra. En short noir et chaussettes blanches, ce dernier enchaîne des gestes méticuleux avec sa canne pour façonner un vase.

"Les méthodes sont les mêmes depuis des siècles. A l'époque de la Sérénissime, les maîtres-verriers étaient des superstars", souligne-t-il dans un sourire entre deux manipulations. "A l'heure actuelle, on fait de moins en moins de production en série, au profit de commandes sur mesure".

"On retourne ainsi aux origines du verre de Murano, en recourant à tout notre potentiel de créativité. Murano doit continuer à évoluer, changer et s'adapter, c'est ça l'avenir. Celui qui se contente de faire ce qu'il a fait toute sa vie n'a pas d'avenir", estime-t-il. 

C'est pour mettre en avant cet état d'esprit que les verriers ont décidé de sortir de leur île pour aller à la rencontre de leurs clients et faire connaître leur travail. 

 "Ville du verre"

Parmi les nombreuses initiatives du secteur, une exposition près du célèbre musée de l'Académie rassemble des œuvres réalisés par des artistes de moins de 35 ans. Chaque soir, le bateau de 14 mètres transportant un four de verrier propose des démonstrations de fabrication de verre dans les lieux emblématiques de la ville.

Pour lutter contre les contrefaçons importées notamment d'Asie, la région Vénétie a aussi créé en 1994 une marque déposée, "Verre artistique de Murano", certifiant que les produits arborant ce logo avec un code d'identification sont produits sur l'île.

La chute dramatique du nombre de touristes provoquée par les inondations de novembre puis la crise du coronavirus a durement affecté le commerce local. 

"Notre secteur souffre indubitablement, surtout ceux qui vivent exclusivement du marché local, ils sont dans une mauvaise passe, mais le marché international est en train de repartir", constate Luciano Gambaro. Loin de la pacotille importée vendue pour quelques euros, certaines pièces importantes en Murano peuvent atteindre des dizaines de milliers d'euros.

"Notre histoire s'étale sur plus de huit siècles et ne s'est jamais interrompue, même si nous avons déjà connu des crises (...) Nos œuvres sont présentes de Versailles à Saint-Pétersbourg en passant par Madrid", rappelle-t-il avec orgueil. C'est en effet en 1291 que la Sérénissime avait ordonné le transfert à Murano de toutes les verreries installées dans la vieille ville, responsables de terribles incendies.

Et c'est sans aucun doute cette notoriété qui peut servir de planche de salut à ces artisans de haut vol, comme en témoignent l'enthousiasme de touristes venus exprès sur la petite île. "On vient toujours à Murano quand on vient à Venise: Venise c'est la ville du verre!" s'exclame Anouk Deull, une Genevoise tombée en admiration devant une galerie d'art où des œuvres multicolores chatoient sous le soleil.


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com