Le soleil de Beyrouth s’invite à Istanbul

L'affiche de l'évènement (Photo, Martch Art Project).
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Publié le Mercredi 08 septembre 2021

Le soleil de Beyrouth s’invite à Istanbul

  • «Un soleil jaune et un soleil noir» est une exposition sur la double nature du soleil, «donneur de vie et vendeur de feu», pour reprendre les mots de L'Apocalypse arabe
  • L’exposition emprunte à la poésie d’Etel Adnan ce regard mythologique et géologique qui nous plonge au cœur d’un Liban vieux de 3 000 ans

BEYROUTH: «Un soleil jaune et un soleil noir» est une exposition sur la double nature du soleil, «donneur de vie et vendeur de feu», pour reprendre les mots de L'Apocalypse arabe, le livre de la poétesse et plasticienne Etel Adnan.

Cet événement a été créé à l’initiative de la galeriste Bahar Kizgut, qui défend le travail d’Etel Adnan. Cette dernière a sollicité la conservatrice Karina el-Helou afin d’organiser l’exposition, qui ouvre aujourd’hui ses portes à la galerie Martch Art Project d’Istanbul. Elle réunit onze artistes libanais de générations différentes et qui ont rarement eu l’occasion de présenter leurs œuvres ensemble. «La scène libanaise est très riche, mais elle est dispersée dans le monde. Nous avons rarement l’occasion de rassembler ces œuvres qui se trouvent aujourd’hui entre Paris, Beyrouth et les États-Unis. Cette immigration va malheureusement se poursuivre; beaucoup d’artistes vivent loin de leur pays à cause de la situation dramatique du Liban», déclare Karina el-Helou à Arab News en français.

Dans les œuvres exposées, les rayons jaunes du soleil révèlent la beauté des montagnes libanaises, des temples romains et grecs ou des dieux comme Hélios. Il diffuse une lumière dorée, jaune, blanche, rose et orange, comme dans le travail de Daniele Genadry. Toutefois, d'autres œuvres montrent la nature destructrice d’un soleil noir qui, dominant le ciel de Beyrouth, semble doté d’un pouvoir incendiaire et plonge la ville dans un climat de violence, apportant avec lui son lot d’incendies et de destructions.

Quelques-unes des oeuvres à découvrir à l'exposition (Photo, fournie).

L’exposition, telle que la présente la conservatrice elle-même, est intime; elle se dévoile à la manière d’un poème. Empruntant à la poésie d’Etel Adnan ce regard mythologique et géologique qui nous plonge au cœur d’un Liban vieux de 3 000 ans, elle apparaît comme un véritable palimpseste avec ses strates d’histoires et ses cycles de souffrances. Le soleil qui domine Beyrouth et ses environs est donc bien double: s’il apparaît chaleureux et apaisant dans les travaux de Daniele Genadry, Stéphanie Saadé, Lamia Joreige ou Nadim Asfar, il se révèle, dans d’autres œuvres, noir, apocalyptique, brûlant, menaçant, châtiant... L’artiste et historien Gregory Buchakjian, sept ans durant, a photographié dans la capitale libanaise l’intérieur de maisons abandonnées. Il livre ainsi un état des lieux du Beyrouth d’après-guerre empreint de désolation, comme dans la série de murs brûlés qu’il expose. Dans son film Sun Rave Éloge du soleil»), Roy Samaha, lui, spécule sur la théorie de l'héliocentrisme.

Ce soleil se montre également sous un jour apocalyptique dans l’œuvre de Simone Fattal et Vartan Avakian. Il forme un trou noir menaçant au-dessus de Beyrouth, une force irrésistible qui engloutit en son sein toute beauté et crache du feu. L’installation vidéo de l’artiste Sirine Fattouh Perdu/gagné présente quant à elle des témoignages de femmes libanaises.

Cette exposition constitue une première à Istanbul. «Des artistes libanais ont bien entendu exposé dans la capitale turque dans le passé – dans le cadre de la Biennale d’Istanbul pour Rayyane Tabet et Marwan Rechmaoui –, mais c’est la première exposition qui rassemble autant d’artistes libanais dans un même lieu et autour d’un même thème à Istanbul», précise la conservatrice.

Un poème d'Etel Adnan mis en image (Photo, fournie).

«Cette exposition est une continuité de l’exposition personnelle d’Etel Adnan, qui a eu lieu à musée Pera d’Istanbul plus tôt dans l’année», ajoute-t-elle.

C’est une ode à la poésie et la beauté de ce pays, malgré toutes les destructions, autant qu’un dialogue d’artistes. «J’ai beaucoup apprécié de découvrir combien des artistes tel qu’Etel Adnan et Simone Fattal soutiennent la jeune génération et encouragent la cocréation. Par exemple, le film de Lamia Joreige dialogue avec le premier poème d’Etel Adnan, sur le soleil et la mer, écrit en 1949. Ces dialogues témoignent de la générosité et du soutien que l’on ressent au sein de cette scène artistique», explique la curatrice.

Malgré les drames qu’a connus le Liban, l’espoir n’est jamais loin. «Cette exposition veut aussi montrer que, malgré les destructions de Beyrouth, le Liban ne peut être résumé à cette part sombre de son histoire. Il est fait de montagnes, de lumière, de mer, d’histoire, d’archéologie, de différentes langues et, surtout, de beaucoup poésie et de folie», conclut Karina el-Helou.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.