Le 13 novembre vu d’une banlieue française

Des CRS montent la garde près du Palais de Justice à Paris le 8 septembre 2021, alors qu'à l'intérieur s'ouvre un procès historique. (AFP).
Des CRS montent la garde près du Palais de Justice à Paris le 8 septembre 2021, alors qu'à l'intérieur s'ouvre un procès historique. (AFP).
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Publié le Jeudi 09 septembre 2021

Le 13 novembre vu d’une banlieue française

  • Partout, dans toutes les villes, les représentants des mosquées ont pleuré avec leurs compatriotes les victimes de ces attentats commis par des terroristes agissant au nom de leur religion
  • Le profil des terroristes et de ceux qui les ont soutenus bruyamment en ligne a montré que le danger ne venait pas de l’islam institutionnel mais d’une nébuleuse beaucoup plus pernicieuse, utilisant les codes des réseaux sociaux

Tout a été dit et écrit sur le déroulement des attentats du vendredi 13 novembre à Paris. Mais l’on sait moins comment les milieux les plus populaires ont pu réagir. Dans mon livre Les territoires gagnés de la République » paru en 2019, j’évoque la gestion du fait religieux dans une commune de banlieue populaire de 30 000 habitants à l’époque où j’étais chef de cabinet de son maire.

Rillieux-la-Pape est une ville populaire de la banlieue lyonnaise et le 13 novembre 2015, ses différents quartiers dînent en préparant le week-end. La nouvelle des attentats résonne comme une déflagration, comme dans toute la France. Les conséquences concrètes vont être de deux natures.

L’union sacrée

Dès qu’il prend connaissance de la situation, le premier réflexe du maire est de m’appeler, tard dans la nuit, alors que je suis chez moi. Il tient impérativement à organiser une cérémonie symbolique associant toutes les religions pour bien préciser que le terrorisme est rejeté quel qu’en soit le motif. Nous nous chargeons de contacter les représentants des cultes, à commencer par l’imam de la plus grande mosquée de la commune qui en accepte immédiatement le principe.

Nous nous mettons d’accord sur la signature d’un texte commun, très fort, qui fustige le djihadisme et réitère le fait que toutes les croyances peuvent s’exprimer en France sans aucun problème. Le texte sera lu tour à tour par chacun des représentants religieux, devant l’hôtel de ville, s’adressant à une foule d’habitants tenant à se montrer solidaire du drame qui touche le pays.

Ce souvenir est très émouvant, la communauté musulmane de Rillieux-la-Pape s’est montrée solidaire, touchée comme tous les Français, et cet événement, même s’il ne respectait pas tout à fait la laïcité, fut plus qu’apprécié. Le fait que les autorités religieuses musulmanes n’aient aucune retenue pour exprimer publiquement leur condamnation et leur solidarité avec leurs compatriotes fut bien plus qu’un symbole.

Mais hélas, tout le monde n’a pas eu cette réaction.

Des manifestations de solidarité avec les terroristes

Ce week-end du 14 et du 15 novembre, un conseiller municipal d’opposition me contacte rapidement et m’indique que sa fille, collégienne, a parmi ses contacts plusieurs anciens camarades de classe qui se réjouissent bruyamment de ces attentats. De même, la police nous signale plusieurs attroupements et feux de véhicules. Un guet-apens contre les forces de l’ordre est même organisé par de très jeunes habitants, ainsi que des messages sur les réseaux sociaux incitant à la révolte.

En les regardant, je m’aperçois qu’il s’agit en effet d’adolescents, qui, en écrivant quelques phrases d’inspiration religieuse, se mettent à se «remonter» entre eux pour lutter contre « la France ». Bien entendu, il y a beaucoup d’exagération, mais ces propos existent. Les scènes de début d’émeutes dans les quartiers, les 13 et 14 novembre, dont personne n’a vraiment parlé, ont bel et bien existé.

Dès lors, nous avons eu la réaction des autorités musulmanes locales qui, comme tous les Français, ont été blessées par le dévoiement de leur religion par des terroristes tuant aveuglément dans les rues de Paris. Mais nous ne devons pas oublier que ces idées djihadistes sont aussi très diffusées par les réseaux sociaux et touchent désormais les très jeunes, à la frontière de la délinquance et de la radicalisation.

Ces attentats ont donc montré toute la complexité de ce que les autorités françaises appellent «l’islam de France». Partout, dans toutes les villes, les représentants des mosquées établies ont pleuré avec leurs compatriotes les victimes de ces attentats commis par des terroristes agissant au nom de leur religion.

Il s’agissait de se désolidariser, de montrer que l’islam de France ne pouvait cautionner aucune violence commise en son nom. Mais en parallèle, le profil des terroristes et de ceux qui les ont soutenus bruyamment en ligne a montré que le danger ne venait pas de l’islam institutionnel mais d’une nébuleuse beaucoup plus pernicieuse, utilisant les codes des réseaux sociaux et profitant de leur anonymat.

En définitive, la France s’est retrouvée, comme beaucoup de pays arabes, confrontée à un ennemi beaucoup plus difficile à identifier, se servant des outils de la modernité, mais aussi de la rhétorique victimaire et postmoderne pour servir une idéologie rétrograde et meurtrière.

 


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.