Afghanistan: des manifestations interdites, premier vol d'évacuation depuis fin août

Des combattants talibans montent la garde le long d'une route à Kaboul le 9 septembre 2021. (Photo, AFP)
Des combattants talibans montent la garde le long d'une route à Kaboul le 9 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 09 septembre 2021

Afghanistan: des manifestations interdites, premier vol d'évacuation depuis fin août

  • Ces derniers jours, plusieurs rassemblements de centaines de personnes pour la défense des libertés ont été dispersés
  • En fin d'après-midi, un avion devait décoller de l'aéroport de Kaboul pour le Qatar, avec à son bord quelque 200 personnes

KABOUL: Plusieurs manifestations ont été annulées jeudi à Kaboul après avoir été interdites par le nouveau gouvernement taliban, alors qu'un vol d'évacuation d'étrangers, avec des Américains à bord, devait décoller dans l'après-midi, pour la première fois depuis le retrait occidental du pays fin août.

Ces derniers jours, plusieurs rassemblements de centaines de personnes pour la défense des libertés ont été dispersés par des combattants armés talibans, notamment dans la capitale Kaboul, à Mazar-i-Sharif (Nord), Faizabad (Nord-Est) et Hérat (Ouest) où deux personnes ont été tuées et plusieurs blessées par balle.

Mercredi soir, le nouveau gouvernement taliban, nommé la veille, a donné un tour de vis pour éteindre la contestation en publiant un ordre stipulant que tout rassemblement devrait désormais être autorisé à l'avance par le ministère de la Justice et qu'aucun ne l'était pour l'heure. Lors de ces rassemblements, les talibans ont frappé ou arrêté des dizaines de personnes, manifestants et journalistes.

Jeudi matin, on remarquait dans les rues de Kaboul bien plus de combattants talibans armés que les jours précédents, dont des membres des forces spéciales en treillis, à des coins de rues et sur les barrages contrôlant le trafic sur les grandes artères.

L'organisateur d'une manifestation prévue dans la matinée devant l'ambassade du Pakistan, pays très proche des talibans et accusé par une partie de la population afghane de les téléguider, a indiqué l'avoir finalement annulée à cause du nouveau règlement.

Mardi, les talibans avaient tiré en l'air pour disperser une manifestation organisée au même endroit. Dans un autre quartier de la capitale, l'AFP n'a vu personne sur le lieu d'une autre manifestation prévue dans la matinée.

Promesses d'ouverture

En fin d'après-midi, un avion devait décoller de l'aéroport de Kaboul pour le Qatar, avec à son bord quelque 200 personnes, a annoncé une source proche de l'opération à Doha. Parmi elles figure une centaine d'Américains, a précisé la Maison Blanche.

Il s'agira du premier vol international d'évacuations d'étrangers en partance de Kaboul depuis le départ des soldats américains du pays le 30 août. Les États-Unis avaient organisé avec d'autres pays l’évacuation de quelque 123 000 personnes, principalement des Afghans qui ont travaillé avec des Occidentaux et craignent des représailles des talibans.

Les responsables américains ont eux-mêmes reconnu qu'il en reste encore beaucoup à exfiltrer, alors que des milliers d'Afghans avaient fait en vain le siège de l'aéroport de Kaboul en espérant monter dans un des derniers vols d'évacuation.

Les talibans avaient critiqué ces évacuations chaotiques et assuré que tout Afghan ou étranger muni de papiers en règle pourrait prendre un vol commercial vers l'étranger dès leur reprise.

Des images filmées à l'aéroport par la chaîne Al Jazeera montraient jeudi après-midi des familles, avec des femmes, enfants et personnes âgées, attendant d'embarquer vers Doha avec leurs valises.

Très impliqué dans l'opération, le Qatar a multiplié les efforts ces derniers jours, avec son allié turc, pour remettre en état l'aéroport de la capitale, notamment afin de permettre une reprise de l'acheminement de l'aide humanitaire.

"Nous avons encore de gros défis à relever, mais nous avons déjà résolu beaucoup de problèmes et l'aéroport est proche" d'une reprise des vols, a déclaré l'envoyé spécial du ministre des Affaires étrangères qatari en Afghanistan, Mutlaq al-Qahtani, depuis l'aéroport.

"Nous espérons que dans un futur proche l'aéroport sera prêt pour toutes sortes de vols commerciaux", a abondé le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid.

Les talibans ont annoncé leur gouvernement de transition à quelques jours du 20e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, perpétrés par Al-Qaïda et qui ont déclenché une intervention internationale menée par Washington, lors de laquelle ils ont été chassés du pouvoir et plongés dans 20 ans de rébellion.

Malgré les promesses d'ouverture des talibans, ce gouvernement est surtout composé de cadres ultra-conservateurs de la génération qui avait imposé un régime rigoriste et brutal entre 1996 et 2001 - dont quatre passés par la prison américaine de Guantanamo - et ne comporte aucune femme. Plusieurs ministres figurent sur des listes de sanction de l'ONU. 

Il doit maintenant s'atteler à consolider le pouvoir des fondamentalistes, revenus soudainement à la tête du pays à la mi-août à la faveur du retrait américain, d'une offensive éclair et de l'effondrement du gouvernement pro-occidental.

«Gagner la légitimité»

Les talibans, qui auront besoin d'aide étrangère pour faire rebondir rapidement une économie sinistrée et en partie à l'arrêt depuis le 15 août, avaient promis de former un gouvernement ouvert à d'autres groupes.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a estimé mercredi qu'ils devraient "gagner" leur légitimité auprès de la communauté internationale après l'annonce de ce gouvernement comprenant des personnalités recherchées par les autorités américaines.

Washington le jugera "sur ses actions", a-t-il ajouté, pendant que les Européens regrettaient qu'il ne soit ni "inclusif" ni "représentatif".

La Chine, l'un des rares pays à maintenir son ambassade ouverte à Kaboul, a pour sa part salué la mise sur pied d'un gouvernement qui met fin "à plus de trois semaines d'anarchie".


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.