Des députés britanniques exhortent leur gouvernement de réagir contre l'islamophobie

Pour le Conseil musulman de Grande-Bretagne, définir l'islamophobie représente la « première étape » dans la prévention des crimes haineux. (Photo, Reuters/Archives)
Pour le Conseil musulman de Grande-Bretagne, définir l'islamophobie représente la « première étape » dans la prévention des crimes haineux. (Photo, Reuters/Archives)
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Publié le Vendredi 10 septembre 2021

Des députés britanniques exhortent leur gouvernement de réagir contre l'islamophobie

  • «La première étape pour y faire face est de reconnaître qu'elle existe vraiment et de la définir», a déclaré le porte-parole du Conseil musulman de Grande-Bretagne à Arab News
  • «Le gouvernement a montré un mépris total pour les communautés musulmanes et la discrimination à laquelle elles sont confrontées»

LONDRES : Des députés ont exhorté le gouvernement britannique à adopter une définition officielle de l'islamophobie à la suite d'accusations selon lesquelles le gouvernement aurait «totalement négligé» de lutter contre la haine antimusulmane.

En 2018, un groupe de députés et de lords a appelé à l'adoption d'une définition pratique de l'islamophobie à l'issue d'une enquête de six mois.

Ils ont déclaré à l'époque que l'absence d'une définition claire de l’islamophobie permettra à ce phénomène d’«accroitre dans la société avec un effet dévastateur».

L'année suivante, le gouvernement a rejeté ces propositions mais n'a publié aucune contre-proposition pour lutter contre l'islamophobie.

La définition convenue de l'enquête était la suivante : «L'islamophobie est enracinée dans le racisme et elle est un type de racisme qui prend pour cible les expressions de l'islam ou de l'identité musulmane perçue».

Naz Shah, députée de Bradford West, a déclaré à The Independent : «La négligence totale et absolue du gouvernement à s'efforcer d'accepter une définition de l'islamophobie met en évidence l'importance qu'il accorde à la lutte contre la forme très réelle du racisme».

Les membres de l'enquête initiale, dont Shah, dirigée par le Groupe parlementaire multipartite sur les musulmans britanniques, ont soulevé la question au Parlement jeudi.

S'exprimant dans le débat, Shah a déclaré qu'elle et ses collègues «ne demandent pas un traitement spécial, nous demandons seulement l'égalité», et a mis en garde contre la prévalence de l'islamophobie en Grande-Bretagne aujourd'hui.

«Dans le contexte britannique, l'islam et les musulmans sont de plus en plus considérés comme culturellement dangereux et menaçants pour le mode de vie britannique. Les musulmans ont été étiquetés comme déviants et mauvais», a-t-elle ajouté.

«Nous avons été témoins lors de la pointe de la vague de la pandémie à quel point ces déclarations sont fausses. Lorsque la nation avait besoin de se rassembler, de servir, de s'unir, les musulmans britanniques ont joué un rôle de premier plan.

«Mais malheureusement, les extrémistes d'extrême droite et les stéréotypes islamophobes colportent un récit qui peut avoir des conséquences inquiétantes pour les communautés musulmanes».

Shah a poursuivi : «L'adoption d'une définition n'est que la première étape. Prévenir, contester et combattre l'islamophobie est un débat qui doit encore avoir lieu».

«Cela n'est pas un changement de loi ou des musulmans qui demandent une protection supplémentaire, mais simplement une demande que le gouvernement reconnaisse l'islamophobie».

Imran Hussain, député de Bradford East, a souligné qu'il acceptait la définition de l'islamophobie des groupes parlementaires multipartites (APPG), mais a révélé que le problème fondamental était la «culture de discrimination» contre les musulmans en Grande-Bretagne.

«Nous avons vu la création d'une culture qui annonce aux gens qu'il est acceptable de discriminer ou d'abuser des musulmans parce que tout le monde semble le faire», a-t-il ajouté.

«L'islamophobie s'est propagée parce qu'elle a été activement promue par la rhétorique adoptée dans les médias et par d'innombrables personnalités publiques qui renforcent encore et encore que les musulmans sont des citoyens dangereux et de seconde classe notre société».

Ce type de discrimination, a ajouté Hussain, s'est «répandu parce que la société l'a tout à fait normalisée. C'est le vrai problème ici».

Ce type de normalisation peut avoir des conséquences réelles et parfois fatales, a averti Afzal Khan, député de Manchester Gorton.

«Les communautés musulmanes ont subi une augmentation choquante de 40 % des incidents d'islamophobie en ligne pendant la pandémie», a-t-il ajouté.

«Cette image laide du racisme de droite a fait son apparition lors des horribles attentats en Ontario, au Canada, un rappel qui donne à réfléchir que l'islamophobie peut aussi pousser les gens à tuer».

Cet attentat a vu quatre membres d'une famille musulmane assassinés lors d'une attaque préméditée, ne laissant en vie qu'un garçon de 9 ans, qui est maintenant orphelin.

Khan a également signalé une autre attaque qui s'est produite plus tôt cette semaine au Royaume-Uni, au cours de laquelle un jeune étudiant musulman a été hospitalisé après avoir subi des «coups de poing et de pieds» par des camarades. «Ce ne sont pas des incidents isolés», a soutenu Khan.

Pour le Conseil musulman de Grande-Bretagne, définir l'islamophobie représente la «première étape» dans la prévention de ces crimes haineux.

«L'islamophobie est une forme généralisée et néfaste du racisme. La première étape pour y faire face est de reconnaître qu'elle existe vraiment et de la définir», a déclaré un porte-parole du Conseil musulman de Grande-Bretagne, à Arab News.

«Sur ces deux points, le gouvernement a lamentablement échoué et a fait preuve d'un mépris total pour les communautés musulmanes ainsi que la discrimination à laquelle elles sont confrontées.

«Le Conseil musulman de Grande-Bretagne a toujours appelé le gouvernement à adopter la définition de l'islamophobie des groupes parlementaires multipartites (APPG) concernant les musulmans britanniques, car cette définition bénéficie d'un large soutien de la société civile et d'éminents universitaires.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.