Covid: une ex-ministre de la Santé inculpée pour «mise en danger de la vie d'autrui»

L'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a démissionné mi-février 2020 au début de l'épidémie de Covid-19 et pourrait être inculpée pour sa gestion du Covid-19, arrive à la Cour de justice de la République à Paris le 10 septembre 2021. (Photo, AFP)
L'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a démissionné mi-février 2020 au début de l'épidémie de Covid-19 et pourrait être inculpée pour sa gestion du Covid-19, arrive à la Cour de justice de la République à Paris le 10 septembre 2021. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 11 septembre 2021

Covid: une ex-ministre de la Santé inculpée pour «mise en danger de la vie d'autrui»

  • Buzyn est la première personnalité à être mise en cause dans ce vaste dossier consacré à la manière dont les autorités ont anticipé puis géré l'épidémie
  • «Aujourd'hui, c'est une excellente opportunité pour moi de m'expliquer et de rétablir la vérité des faits», a déclaré Agnès Buzyn

PARIS : L'ex-ministre française de la Santé Agnès Buzyn, qui avait démissionné mi-février 2020 au début de l'épidémie de Covid-19, a été inculpée vendredi pour "mise en danger de la vie d'autrui" en raison de sa gestion de la pandémie.


Mme Buzyn a été inculpée à l'issue de son audition par des magistrats de la Cour de justice de la République (CJR), qui enquête sur la gestion de l'épidémie de Covid-19.


L'ancienne ministre est la première personnalité à être mise en cause dans ce vaste dossier consacré à la manière dont les autorités françaises ont anticipé puis géré quotidiennement l'épidémie de coronavirus qui a fait au moins 115.000 morts dans le pays, selon Santé publique France.


Arrivée peu avant 09h00 au siège de la Cour, seule habilitée à juger des ministres dans l'exercice de leurs fonctions, elle en est ressortie après plus de neuf heures d'audition sans dire un mot à la presse.


"Aujourd'hui, c'est une excellente opportunité pour moi de m'expliquer et de rétablir la vérité des faits", avait-elle déclaré à son arrivée.


Elle en est ressortie après plus de neuf heures d'audition sans dire un mot à la presse.


"Je ne laisserai pas salir l'action du gouvernement, mon action en tant que ministre, alors que nous avons fait tant pour préparer notre pays à une crise sanitaire mondiale qui, je le rappelle, dure encore", avait ajouté Mme Buzyn.


Face au «tsunami»

Au tout début 2020, Mme Buzyn occupait un rôle central, à la tête du ministère de la Santé.


Alors que le monde commençait à prendre peur après les informations alarmantes venant de Wuhan, en Chine, cette hématologue de formation avait pris la parole le 24 janvier 2020 pour dire: "les risques de propagation du coronavirus dans la population sont très faibles". Avant de préciser que cette analyse pouvait "évoluer".


Mi-février, elle avait quitté le gouvernement pour briguer la mairie de Paris, remplacée par Olivier Véran.


Mais quelques jours après sa défaite électorale, alors que la France se confinait, elle créait un tollé en disant dans le quotidien Le Monde du 17 mars 2020: "quand j'ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous".


"Depuis le début, je ne pensais qu'à une seule chose: au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c'était une mascarade", avait-elle encore dit au Monde au sujet des élections municipales.


Des propos confirmés en juin 2020 devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la gestion de la crise sanitaire: elle y avait indiqué avoir alerté le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Edouard Philippe dès janvier sur le "danger" potentiel du coronavirus.


Depuis, la CJR a reçu de nombreuses plaintes liées au Covid-19, "14.500" a dit mercredi le procureur général près la Cour de cassation François Molins.

Autres ministres visés

Manque d'équipements de protection pour les soignants et la population ou errements sur la nécessité ou non de porter des masques: neuf de ces plaintes ont été jugées recevables par la commission des requêtes de la CJR, qui fait office de filtre, et ont permis l'ouverture d'une enquête en juillet 2020.


Depuis, d'autres plaintes ont été jugées recevables et jointes à l'enquête, tandis que des perquisitions ont été menées mi-octobre 2020 aux domiciles et bureaux du ministre de la Santé Olivier Véran, de l'ex-Premier ministre Edouard Philippe, de Mme Buzyn et d'une autre ancienne membre du gouvernement, Sibeth Ndiaye.


La commission d'instruction de la CJR a ouvert son enquête sur l'infraction "d'abstention de combattre un sinistre".


Ce développement majeur pourrait être suivi d'autres convocations visant des membres actuels ou passés de l'exécutif, dont MM. Véran et Philippe, et avoir un impact politique pour la majorité alors que le président Emmanuel Macron pourrait briguer sa réélection au printemps 2022.


Interrogé jeudi sur la convocation d'Agnès Buzyn, le Premier ministre Jean Castex a répondu qu'"un chef de gouvernement ne peut pas commenter un processus judiciaire en cours".


"Il faut à tout prix éviter (…) que la paralysie guette l'action des pouvoirs publics au moment ou, au contraire, on a besoin des décisions pour faire face à des crises", a-t-il cependant ajouté.


Sur Twitter, la présidente déléguée du parti présidentiel LREM Aurore Bergé a estimé que l'inculpation de Mme Buzyn créait "un précédent dangereux".


"Si demain un ministre peut être mis en examen (inculpé, ndlr) pour ce qu'il n'aurait pas fait, pas assez fait, ou mal fait alors qui qualifie le +mal+ fait ? Quand ? Sur quels critères d'appréciation ?", a-t-elle écrit.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Short Url
  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
Short Url
  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.