Jordan Bardella président par intérim du RN à seulement 26 ans

Jordan Bardella s'adresse à des partisans lors d'une réunion du Rassemblement national (RN) de l'Université d'été à Fréjus, dans le sud de la France, le 12 septembre 2021 (Photo, AFP)
Jordan Bardella s'adresse à des partisans lors d'une réunion du Rassemblement national (RN) de l'Université d'été à Fréjus, dans le sud de la France, le 12 septembre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 12 septembre 2021

Jordan Bardella président par intérim du RN à seulement 26 ans

Jordan Bardella s'adresse à des partisans lors d'une réunion du Rassemblement national (RN) de l'Université d'été à Fréjus, dans le sud de la France, le 12 septembre 2021 (Photo, AFP)
  • Souvent sanglé d'un costume bleu marine, tombant davantage la cravate, le natif de la Seine-Saint-Denis aura la tâche de conduire jusqu'à la présidentielle un parti ébranlé par ses revers aux régionales
  • Vieux militant malgré son jeune âge, intéressé tôt par l'Histoire et la politique, il prend sa carte au FN à 16 ans, au lendemain d'un débat en 2012 entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon

FRÉJUS: Le premier vice-président du Rassemblement national, Jordan Bardella, fidèle lieutenant de Marine Le Pen, devient à compter de lundi, le jour de ses 26 ans, le président par intérim du mouvement le temps de la campagne présidentielle. 

Souvent sanglé d'un costume bleu marine, tombant davantage la cravate, le natif de la Seine-Saint-Denis aura la tâche de conduire jusqu'à la présidentielle un parti ébranlé par ses revers aux régionales, mais sans en changer la ligne « d'ouverture ». 

Marine Le Pen lui a transmis les rênes dimanche à Fréjus, où il a enjoint aux militants de se « retrousser les manches » pour l'élection présidentielle et a attaqué les adversaires de la candidate à l'Elysée. 

Fin août, il affirmait, comme le polémiste et putatif candidat Eric Zemmour, que la théorie complotiste du « grand remplacement » pointait « une réalité », au risque de contredire la « dédiabolisation » voulue par Marine Le Pen.  

D'ascendance italienne, né à Drancy en Seine-Saint-Denis, le jeune homme élancé et à l'allure un peu raide n'a plus sa carte d'étudiant en géographie et se consacre désormais « 24h sur 24h » au parti, dont il a gravi rapidement les échelons jusqu'à devenir le premier vice-président, après avoir mené le RN à la victoire aux européennes en 2019. 

Famille 

« Avec la campagne européenne, j'ai le sentiment d'avoir pris 10 ans en six mois », admet le candidat, chez qui beaucoup au RN saluent la « maturité », et qui est en outre eurodéputé, conseiller régional sortant, et responsable de la jeunesse et de la communication du parti. 

Son accession à la tête du parti fait que celui-ci n'est plus, pour la première fois, hormis un bref intérim entre les deux tours en 2017, dirigé par un Le Pen. Mais il reste dans la famille puisque Jordan Bardella vit en couple avec Nolwenn Olivier, fille de Marie-Caroline Le Pen, (la soeur aînée de Marine Le Pen), et de Philippe Olivier, conseiller spécial de la cheffe du RN. 

« Il n’est pas très âgé mais il se démerde bien », salue un élu, même si sa marge de manoeuvre sera réduite car Marine Le Pen aura toujours « son mot à dire ». 

Vieux militant malgré son jeune âge, intéressé tôt par l'Histoire et la politique, il prend sa carte au FN à 16 ans, au lendemain d'un débat en 2012 entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. 

Après avoir obtenu le bac ES mention « très bien » dans un lycée privé de Saint-Denis, il obtient une bourse au mérite. Il devient à 18 ans responsable du FN dans le département, dont il n'a de cesse de dénoncer « l'ensauvagement » et monte un collectif sur les banlieues, qui réunissent à ses yeux « tous les problèmes de la France puissance 10 ». 

Produit « maison » 

Il évoque ces amies entrées au collège « dans un état d'esprit parfaitement laïc » et qui ressortent du lycée « en portant le voile », les émeutes de 2005 en bas de chez lui et son « premier confinement » lors de l'assaut donné, tout près de son domicile, contre les terroristes du Bataclan. 

Il n'est pas baptisé mais « assume l'héritage au moins culturel chrétien » de ses parents, qui se sont séparés quand il avait deux ans. Il grandit chez sa mère. Elle travaille comme Atsem, à Saint-Denis, son père a une petite entreprise dans le Val d'Oise d'appareils pour boissons. 

Elu conseiller régional d'Ile-de-France en 2015, il prend en 2018 la direction du mouvement des jeunes, qu'il rebaptise Génération nation (ex-FNJ), clin d’œil au mouvement radical dissout Génération identitaire. Il intègre en 2017 l'équipe de la campagne présidentielle, recruté par Jean-Lin Lacapelle, qui salue un militant « talentueux, efficace et humain ». 

Sa jeunesse « incarne le renouveau », fait valoir un autre cadre, en rappelant que le RN a toujours promu ses jeunes militants, parmi lesquels l'ancienne députée Marion Maréchal.  

Outre le fait d'être un pur « produit de la maison », Jordan Bardella a pour avantage de n'avoir pas été éclaboussé par les affaires, contrairement à d'autres responsables mis en examen. 

                  


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».