Les Palestiniens osent l'espoir après la rencontre entre Al-Sissi et Bennett

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a reçu Naftali Bennett à Charm el-Cheikh lundi. (Photo, AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a reçu Naftali Bennett à Charm el-Cheikh lundi. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 14 septembre 2021

Les Palestiniens osent l'espoir après la rencontre entre Al-Sissi et Bennett

  • Naftali Bennett rencontre Abdel Fattah al-Sissi pour la première visite en dix ans d'un Premier ministre israélien
  • Ils ont évoqué les « efforts pour relancer le processus de paix » entre Israéliens et Palestiniens, au point mort depuis 2014

LE CAIRE : Les espoirs de progrès dans le processus de paix palestinien ont augmenté lundi après les nouveaux pourparlers historiques entre les dirigeants égyptiens et israéliens.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le Premier ministre israélien Naftali Bennett se sont rencontrés dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh sur la mer Rouge pour des discussions axées sur les relations palestino-israéliennes. Il s'agissait de la première visite officielle en Égypte d'un chef de gouvernement israélien depuis une décennie.

Les deux dirigeants ont discuté des « efforts pour relancer le processus de paix » entre Palestiniens et Israéliens, a déclaré le porte-parole présidentiel Bassam Radi. Al-Sissi « a affirmé le soutien de l'Égypte à tous les efforts visant à parvenir à une paix globale au Moyen-Orient, selon la solution à deux États », a-t-il déclaré.

Bennett a déclaré que les pourparlers couvraient également la diplomatie, la sécurité et l'économie. "Nous avons créé une base pour une connexion profonde à l'avenir", a-t-il déclaré.

Bennett et Al-Sissi ont également discuté de questions régionales, notamment de l'influence de l'Iran au Moyen-Orient et de la crise au Liban, ont déclaré des diplomates et des sources de sécurité.

La réunion faisait suite à une proposition dimanche du ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid d'améliorer les conditions de vie à Gaza et de construire de nouvelles infrastructures en échange d'une période de calme du Hamas, dans le but de résoudre les « cycles de violence sans fin ».

Mais "cela ne se fera pas sans le soutien et l'implication de nos partenaires égyptiens et sans leur capacité à parler à toutes les personnes impliquées", a déclaré Lapid.

La visite de Bennett a également eu lieu moins de deux semaines après la visite du président palestinien Mahmoud Abbas au Caire pour des entretiens avec Al-Sissi.

Les pourparlers de lundi ont été "une étape importante à la lumière des relations sécuritaires et économiques croissantes entre les deux pays, et de leur inquiétude mutuelle concernant la situation à Gaza", a déclaré Nael Shama, analyste au Caire. Cela correspondait également aux « plans de l'Égypte pour relancer les pourparlers politiques entre Israël et l'Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

La visite de Bennett a coïncidé avec une augmentation des liaisons de transport entre l'Égypte et Israël. Le passage de Taba entre Israël et le Sinaï, un point d'entrée pour les touristes israéliens, est devenu pleinement opérationnel à partir de lundi alors que les restrictions mises en place pendant la pandémie de coronavirus ont été levées, a déclaré le ministère israélien des Transports.

Et à partir d'octobre, Egyptair commencera à opérer plusieurs vols par semaine entre Le Caire et Tel-Aviv.

La dernière visite officielle d'un Premier ministre israélien en Égypte a eu lieu lorsque Benjamin Netanyahu a rencontré l'ancien président égyptien Hosni Moubarak à Charm el-Cheikh en janvier 2011, juste avant le soulèvement qui a renversé Moubarak.

 

Egypte-Israël : les relations depuis la création de l'Etat hébreu

Israël et l'Egypte, alliés majeurs des Etats-Unis au Moyen-Orient, sont liés depuis 1979 par un traité de paix qui a mis fin à l'état de guerre entre les deux pays depuis la création de l'Etat hébreu en 1948. 

Première guerre  

Le 15 mai 1948, au lendemain de la proclamation de l'Etat d'Israël, le premier conflit israélo-arabe éclate. Cinq pays (Egypte, Syrie, Jordanie, Liban et Irak) qui avaient refusé le plan de partage de la Palestine en deux Etats, juif et arabe, voté en novembre 1947 par l'ONU, entrent en guerre contre le nouvel Etat. 

En février 1949, une convention d'armistice est signée à Rhodes entre Israël et l'Egypte.  

Suez  

En octobre 1956, trois mois après la nationalisation du canal de Suez par le président égyptien Gamal Abdel Nasser, Israël lance ses blindés et son aviation à l'assaut du Sinaï et parvient en 48 heures au canal. Le 31 octobre, Paris et Londres bombardent l'Egypte. 

Sous la pression de l'ONU, des Etats-Unis puis de l'URSS, Israël se retire du Sinaï. 

Défaite cinglante en 1967  

Le 6 juin 1967, Israël déclenche la guerre dite des « Six-jours » contre l'Egypte, la Syrie et la Jordanie, parvenant à s'emparer du Sinaï égyptien, de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie, de la bande de Gaza, alors sous administration égyptienne, et du plateau syrien du Golan. 

L'armée égyptienne est mise en déroute, son aviation laminée. 

Les autorités assouplissent leur position vis-à-vis d'Israël, concentrant leurs efforts pour reprendre le contrôle du Sinaï. 

En 1970, Nasser donne son accord au plan Rogers (du nom de l'ex-secrétaire d'Etat américain, William Rogers) pour une solution négociée du conflit. 

Attaque surprise contre Israël  

Le 6 octobre 1973, l'Egypte et la Syrie attaquent par surprise Israël dans le Sinaï et sur le plateau du Golan, avec pour objectif de l'obliger à restituer les territoires conquis en 1967. 

Le conflit s'achève honorablement pour l'Egypte, qui réussit une percée contre l'armée israélienne déployée le long du canal de Suez, avant qu'Israël ne reprenne le dessus. 

Traité de paix  

Le 19 novembre 1977, le président égyptien Anouar al-Sadate se rend à Jérusalem. C'est le premier dirigeant arabe à effectuer une visite officielle en Israël.  

En septembre 1978, Sadate et le Premier ministre israélien Menahem Begin concluent à Washington les accords de Camp David, qui préfigurent la signature, le 26 mars 1979, du premier traité de paix entre un pays arabe et l'Etat hébreu.  

L'Egypte récupère le Sinaï (ce qui sera effectif en 1982) et obtient le démantèlement des colonies israéliennes dans cette péninsule. En échange, Le Caire offre à Israël une paix totale et des relations diplomatiques et économiques normales. 

Le traité est dénoncé par les pays arabes comme une « paix séparée ». Sadate, très critiqué, est assassiné en 1981 par des islamistes. 

Une paix « froide »  

Son successeur, Hosni Moubarak, qui va entretenir des relations avec nombre de leaders israéliens, parvient à tempérer la colère arabe et contenir le sentiment anti-israélien en Egypte. 

Il rappelle son ambassadeur à Tel-Aviv lors de l'invasion israélienne du Liban en 1982, puis en 2000 pour dénoncer la répression israélienne dans les territoires palestiniens face à la seconde Intifada (soulèvement). 

Après la chute de Moubarak en 2011, plusieurs attentats visent un gazoduc reliant les deux pays. En septembre, des manifestants forcent l'entrée de l'ambassade d'Israël au Caire, jetant des milliers de documents. 

Les relations durant le court mandat de l'islamiste Mohamed Morsi -- destitué par l'armée en 2013 -- ne connaissent pas de crise majeure. L'Egypte reste un médiateur privilégié entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza. 

Etroite coopération  

Le 15 janvier 2020, l'Egypte annonce avoir commencé à recevoir du gaz naturel d'Israël, qui sera liquéfié et exporté en Europe, dans le cadre d'un accord évalué à 13,3 milliards d'euros. 

Le 30 mai 2021, le ministre israélien des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi est au Caire, une première depuis 13 ans, pour des discussions sur la trêve instaurée en mai, à la faveur d'une médiation égyptienne, après une nouvelle guerre entre Israël et le Hamas. 

Le 13 septembre, le Premier ministre israélien Naftali Bennett se rend au Caire à l'invitation du président Abdel Fattah al-Sissi, une première depuis plus de 10 ans. 


L’Arabie saoudite salue la décision américaine de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.