Le nouveau film dystopique Costa Brava: une lettre d’amour de sa réalisatrice à Beyrouth

C’est l’histoire de la famille Badri, si libre d’esprit. (Photo fournie)
C’est l’histoire de la famille Badri, si libre d’esprit. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 14 septembre 2021

Le nouveau film dystopique Costa Brava: une lettre d’amour de sa réalisatrice à Beyrouth

C’est l’histoire de la famille Badri, si libre d’esprit. (Photo fournie)
  • Le film de Mounia Akl a été projeté pour la première fois le 5 septembre à la Mostra de Venise
  • Inutile d’avoir une vraie intrigue car le traumatisme psychologique et la menace constante de malheur sont des expériences que Mounia Akl et ses acteurs ont vécues

DUBAÏ: Une scène de circulation dense sur fond de silos en ruine – détruits lors de l’explosion dévastatrice qui a secoué le port de Beyrouth l’année dernière – raconte l’histoire d’une ville qui peine à survivre. 

Plus rien ne semble normal dans cette ville méditerranéenne animée et, parmi les débris, une grue soulève une grande statue menaçante et la dépose dans un camion pendant que les gens la maudissent. 

La statue est transportée dans les montagnes libanaises et placée parmi un tas d’ordures dans une nouvelle décharge qui entoure la maison de la famille Badri.  

C’est sur cette scène que s’ouvre le premier long-métrage Costa Brava de la réalisatrice libanaise Mounia Akl. Il a été projeté pour la première fois le 5 septembre à la Mostra de Venise. Le film fait également suite au court-métrage culte de Mounia Akl, Submarine. Ce dernier évoque la crise des déchets à laquelle le Liban a fait face en 2015, ainsi que la corruption qui en était à l’origine. 

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Le film raconte l’histoire d’une famille qui a quitté Beyrouth pour s’installer à la montagne. (Photo fournie) 

La scène d’ouverture, avec les sinistres silos du port de Beyrouth en arrière-plan, ne devait initialement pas être incluse dans le film – un scénario que Mounia Akl a commencé à écrire quatre ans auparavant. L’obsédant et bouleversant long-métrage de la réalisatrice de 32 ans était à l’origine destiné à représenter un Liban dystopique en 2030. 

«J’ai essayé d’imaginer cet avenir dystopique où aucun de nos problèmes ne serait résolu et où le pays serait au plus mal», déclare-t-elle à Arab News. 

«C’était en quelque sorte un moyen pour moi d’imaginer le pire pour moi-même, comme lorsqu’on cherche à explorer son traumatisme de manière cathartique. C’est une façon pour moi d’envisager le pire scénario dans mon esprit afin d’éviter qu’il ne se produise dans la vraie vie.» 

Cependant, la crise au Liban s’aggrave au moment où Mounia Akl et son équipe s’apprêtent à tourner le film. «La réalité devient plus tragique et plus dystopique que ce que j’avais imaginé en 2030», souligne-t-elle. 

Dans le film, les environs désormais remplis d’ordures de Costa Brava étaient supposés représenter une utopie pour la famille Badri, loin de la pollution et de l’agitation sociale de Beyrouth. Cependant, leurs rêves sont anéantis lorsqu’une décharge est construite à côté de la demeure familiale. 

Le personnage de Walid, joué par l’acteur palestinien Saleh Bakri, est fatigué par une vie d'activisme et de manifestations. Il décide donc d’emménager là-bas avec sa femme fougueuse Souraya, jouée par Nadine Labaki – actrice, scénariste et réalisatrice de Capharnaüm – leur fille adolescente Tala (Nadia Charbel), Zeina, la mère déterminée de Walid (Liliane Chacar Khoury) et Rim, neuf ans, la benjamine. 

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L’acteur palestinien Saleh Bakri incarne le personnage de Walid tandis que l’actrice libanaise Nadine Labaki joue le rôle de sa femme, Souraya. (Photo fournie) 

La présence si attachante de Rim, qui ignore tout de la vie en dehors de la maison autrefois idyllique de la famille Badri, éclaire ce film autrement sombre. 

Costa Brava est une décharge située au Liban. Elle a été ouverte en 2016 et fait partie des deux sites présentés par le gouvernement libanais comme une solution à la crise des déchets de huit mois que le pays avait connue l’année précédente. Cependant, au cours des deux semaines qui ont suivi son ouverture, les habitants et les militants ont organisé des manifestations sur les lieux pour exiger la fermeture de la décharge. 

Bien qu’il n’y ait pas d’intrigue en bonne et due forme, les personnages du premier long-métrage de Mounia Akl illustrent la sombre réalité actuelle du Liban – les crises économiques et politiques sont décrites par la Banque mondiale comme les pires de l’Histoire moderne. 

Inutile d’avoir une vraie intrigue car le traumatisme psychologique et la menace constante de malheur sont des expériences que Mounia Akl et ses acteurs ont vécues. Bien que l’idée de tas d’ordures empiétant sur le terrain d’une famille semble suffisamment scandaleuse pour être de la pure fiction, elle constitue la réalité de nombreux Libanais. 

Costa Brava, le long-métrage de Mounia Akl, sert de métaphore à la situation actuelle que vit le Liban. 

Son équipe a produit le film contre toute attente et la réalisatrice a adapté le script pour que le film puisse se dérouler quelques années après l’explosion du 4 août 2020 au lieu de 2030. 

Mounia Akl et les membres de son équipe se trouvaient tous ensemble dans leur bureau lorsque l’explosion de Beyrouth a eu lieu. Ils avaient prévu de commencer le tournage un mois plus tard. 

«En une fraction de seconde, nos vies ont complètement changé. Nous étions sous les décombres, les uns à la recherche des autres. Personne n’a même mentionné le film pendant deux mois. Nous pleurions tous notre ville», ajoute-t-elle. 

«Lorsque nous nous sommes revus, nous avons décidé d’aller de l’avant pour exister. Le simple fait d’exister est désormais une forme de résistance au Liban», poursuit-elle. 

D’autres défis ont surgi. Une partie des fonds destinés à la production était bloquée à la banque mais l’équipe de Mounia Akl a décidé d’entamer le tournage alors même que certains souffraient toujours de stress post-traumatique et de blessures. 

«Le film en lui-même est devenu une forme de thérapie de groupe dont nous avions tous besoin – c’était un moment d’unité et de créativité, peut-être un moyen pour nous de sentir qu’ils ne nous avaient pas tout pris», indique-t-elle. 

Selon Mounia Akl, Costa Brava est «une lettre d’amour à Beyrouth». Elle ajoute: «J’ai réalisé un film sur une famille vivant à la montagne. L’histoire se passe à la montagne mais elle parle de Beyrouth.» 

La famille Badri est de plus en plus au bord de l’agonie. Souraya repart à Beyrouth mais Walid reste. La petite Rim veut que sa famille soit de nouveau réunie. Elle décide donc de se rendre dans la capitale et de voir le monde. Elle sourit quand son père accepte de l’y emmener mais, en chemin, Rim semble de plus en plus troublée. Elle ne sait pas ce qu’elle va découvrir là-bas. 

La fin de Costa Brava ressemble au destin du Liban: une histoire inachevée de malheurs avec une lueur d’espoir. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Pierre Hermé à Abu Dhabi : un an d’innovation et d’inspiration au Majlis

Le Majlis au Rosewood Abu Dhabi, théâtre des délices sucrés de Pierre Hermé. (Photo: Arab News en français)
Le Majlis au Rosewood Abu Dhabi, théâtre des délices sucrés de Pierre Hermé. (Photo: Arab News en français)
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  • Avec son Majlis installé au Rosewood Abu Dhabi, Pierre Hermé offre un espace où la pâtisserie française rencontre l’hospitalité émirienne
  • L’expansion internationale de la Maison s’accélère, portée par une stratégie qui mise sur des implantations majeures en Europe, en Asie et au Moyen-Orient, confirmant l’ambition mondiale de la marque

ABU DHABI: Dans une ville connue pour son attrait pour l’art, la culture et la gastronomie, Pierre Hermé célèbre le premier anniversaire de son Majlis au Rosewood Hotel à Abu Dhabi. Un jalon symbolique pour la Maison, dont la présence croissante dans la région accompagne l’intérêt toujours plus marqué des Émirats pour le savoir-faire français.

« Notre présence ici est très importante, car elle permet d’étendre le rayonnement de la marque au Moyen-Orient », confie Pierre Hermé à Arab News en français. « Abu Dhabi est une destination essentielle dans notre stratégie de développement. »

Un dialogue culinaire avec les Émirats

Depuis son ouverture, le Majlis n’a cessé d’affiner sa compréhension du goût local. Pierre Hermé observe les habitudes de consommation, échange avec ses équipes et puise de nouvelles idées dans les ingrédients emblématiques de la région.

« Je travaille actuellement sur l'agave pour un macaron, c’est une saveure intéréssante », raconte-t-il. « Comme la date, le citron noir ou d’autres produits locaux, ce sont des saveurs qui nourrissent mon inspiration. »

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Pierre Hermé à Abu Dhabi, à l’occasion du premier anniversaire du Majlis. (Photo: Arab News en français)

Cette curiosité dépasse les frontières de l’émirat : pandan, citronnelle, herbes et épices alimentent un répertoire qui se renouvelle constamment. À l’approche des fêtes, une série de nouveautés arrivera au Majlis : bûche mandarine-pain d’épice, bûche chocolat noir–citron noir, macarons à la truffe blanche ou noire, marron-gingembre, ou encore pain d’épice et mandarine.

L’innovation au cœur de la Maison Hermé

Pour celui que l’on surnomme le « Picasso de la pâtisserie », l’innovation repose avant tout sur l’inspiration. « Elle peut venir d’un ingrédient, d’une discussion, d’une démarche artistique… », explique-t-il. Ainsi, la célèbre tarte Infiniment Vanille est née après la découverte d’une exposition d’Yves Klein : « Comme Klein a créé sa couleur, j’ai voulu composer ma propre saveur de vanille, avec la vanille du Mexique, du Madagascar, et de Tahiti »

Le premier anniversaire du Majlis est aussi l’occasion de présenter deux créations exclusives issues de la gamme Gourmandises Raisonnées, approche qui revisite la pâtisserie dans une version plus légère en sucres et en gras, sans compromis sur la saveur.

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Le choux Orphéo. (Photo: Arab News en français)

« La gourmandise raisonnée, c’est un travail sur la réduction de sucre et de gras, mais toujours en ayant le goût en ligne de mire », précise-t-il, rappelant que l’innovation et la créativité ne se font jamais au détriment de l’expérience gustative.

Les nouveautés du jour : le choux Orphéo, intense en chocolat et une crème Chantilly sans contenir un gramme de crème, et la tarte Infiniment Fruit de la Passion, éclatante de pureté aromatique.

Pierre Hermé poursuit également son travail sur les pâtisseries végétales – sans lait, sans beurre, sans crème, sans œuf. Il cite ainsi la tarte chocolat-blé noir, le baba Ispahan ou encore « La Rose des Sables », au lait d’amande et à la rose.

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La tarte Infiniment Fruit de la Passion. (Photo: Arab News en franç​​​ais)

Un savoir-faire coordonné entre Paris et Abu Dhabi

Derrière chaque vitrine colorée du Majlis, la coordination entre Paris et Abu Dhabi est millimétrée.

Les recettes sont conçues dans les ateliers parisiens, puis transmises et mises en œuvre sur place :

  • Nicolas Durousseau, chef pâtissier exécutif, forme et accompagne Florian Kraemer, chef pâtissier exécutif du Rosewood Abu Dhabi ;
  • Aux côtés du chef exécutif Liborio Colonna, Anaïs Dutilleul supervise la partie salée;
  • Des allers-retours réguliers assurent une parfaite maîtrise des standards de la Maison.

« La transmission est essentielle dans nos métiers. Depuis mes débuts, j’ai formé de nombreux pâtissiers. C’est un devoir », rappelle Hermé, fidèle à l’héritage de son apprentissage chez Lenôtre dans les années 1970.

Un lieu devenu rendez-vous pour gourmets

Niché au cœur du Rosewood Hotel, le Majlis offre un accès direct à la boutique, un espace intime et chaleureux, ainsi qu’une carte fidèle à l’offre parisienne. Les vitrines multicolores, la précision des créations et l’élégance du service séduisent une clientèle émirienne et internationale.

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Pierre Hermé entouré de son équipe au Majlis, aux côtés du directeur général du Rosewood Abu Dhabi. (Photo: Arab News en franç​​​ais)

Le directeur général du Rosewood Hotel, Remus Palimaru, se félicite de cette collaboration qui s’inscrit dans la montée en puissance d’Abu Dhabi en matière de gastronomie haut de gamme.

Un an… et déjà tourné vers l’avenir

La première boutique Pierre Hermé Paris a ouvert à Tokyo en 1998, marquant le début de l’expansion internationale de la Maison. Aujourd’hui, elle est présente à travers 95 boutiques dans 20 pays.

L’expansion se poursuit : après Riyad et Abu Dhabi, de nouvelles ouvertures sont prévues en 2025 et 2026 à Düsseldorf, Tachkent, Jakarta, Séoul, Zurich… et d’autres projets sont en cours. Au Moyen-Orient, Pierre Hermé confirme la poursuite du développement, notamment à Dubaï, où « d’autres points de vente ouvriront dans l’année ».

Mais malgré ce rythme soutenu, Hermé garde intacte la passion qui l’animait dès l’âge de neuf ans : « Je n’ai jamais eu l’impression de travailler. Créer ma propre Maison m’a permis de faire ce métier comme je le voulais. » C’est cette même passion qui se retrouve aujourd’hui au Majlis, où chaque dégustation reflète l’esprit créatif de la Maison.

La qualité et l’attention au détail restent au cœur de la démarche du chef. Le sourcing des ingrédients est strict, et toutes les décisions sont prises par Monsieur Hermé lui-même.

Le Majlis, niché dans l’Hôtel Rosewood, offre un cadre convivial et une atmosphère intime.

Alors que le monde connaît des développements à un rythme effréné, les visiteurs du Majlis s’accordent une pause sucrée, le temps d’un café et d’une dégustation signée Pierre Hermé. Une parenthèse, fugace mais précieuse, où le goût devient un lien entre cultures.


Sarah Taibah termine l'année 2025 avec 2 films

 L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première. (Arab News)
L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première. (Arab News)
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  • Taibah joue également dans "A Matter of Life and Death", réalisé par le Saoudien Anas Ba-Tahaf, dont la première aura lieu en décembre au Festival international du film de la mer Rouge à Jeddah
  • Taibah - artiste, écrivain, cinéaste et acteur - a précédemment parlé à Arab News de sa performance dans "Hoba", un film d'horreur émirati réalisé par Majid Al-Ansari, connu pour le film "Zinzana" de 2015, acclamé par la critique

DUBAI: L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première.

L'actrice a récemment assisté à la première du thriller psychologique "Hoba" à Abu Dhabi, quelques jours après s'être envolée pour Londres pour une projection du même film au BFI London Film Festival.

Taibah joue également dans "A Matter of Life and Death", réalisé par le Saoudien Anas Ba-Tahaf, dont la première aura lieu en décembre au Festival international du film de la mer Rouge à Jeddah.

Taibah - artiste, écrivain, cinéaste et acteur - a précédemment parlé à Arab News de sa performance dans "Hoba", un film d'horreur émirati réalisé par Majid Al-Ansari, connu pour le film "Zinzana" de 2015, acclamé par la critique.

Elle a déclaré : J'étais très enthousiaste à l'idée de jouer dans "Hoba" pour deux raisons : Premièrement, j'aime bien le réalisateur - je me souviens avoir vu son premier film et j'ai trouvé qu'il faisait les choses différemment. Deuxièmement, j'ai vraiment apprécié qu'il ne m'ait pas cataloguée. Les réalisateurs me confient toujours des rôles très similaires à celui de Sarah, mais Majid a vu autre chose. Le personnage ne pouvait pas être plus différent de moi. Je n'ai jamais été confrontée à un tel défi, non seulement parce qu'elle est la méchante du film, mais aussi parce que cela m'a permis d'expérimenter différentes techniques, de puiser dans quelque chose d'un peu surnaturel, quelque chose dont je n'ai aucune idée de la manière de s'y prendre.

"Hoba" raconte l'histoire d'une femme et d'une mère dévouée, Amani, interprétée par Bdoor Mohammed, dont la vie commence à s'effriter lorsque son mari revient à la maison avec une seconde épouse, Zahra (Taibah), et qu'une force obscure invisible s'infiltre dans son foyer.  

Taibah présentera sa polyvalence au RSIFF, où elle assistera à la première de "A Matter of Life and Death".

Présenté comme une histoire d'amour excentrique, le film se déroule à Djeddah. Il suit la superstitieuse Hayat, interprétée par Taibah, qui est "convaincue qu'une malédiction générationnelle la tuera le jour de son 30e anniversaire".

En outre, l'intrigue met en scène "le brillant mais timide chirurgien cardiaque Yousef (qui) souffre d'un rythme cardiaque lent et ne trouve son seul plaisir que lorsqu'il tient un scalpel. Il est aux prises avec un besoin caché de tuer, qu'il réprime jusqu'à ce qu'il rencontre Hayat.

"Le destin associe la femme qui veut mourir et l'homme qui veut tuer, mettant en œuvre un plan tragique. Tout se met en place jusqu'à ce qu'un amour qui confirme la vie intervienne.

La publicité du film ajoute : "Cette histoire exceptionnelle, animée par un scénario et une distribution pleins d'esprit, utilise les magnifiques paysages de la mer Rouge pour explorer la beauté imprévisible de la vie et des liens.


AlUla lance un projet de documentation des inscriptions

Parmi les sites les plus importants figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanites et d'autres textes anciens d'Arabie du Nord. (SPA)
Parmi les sites les plus importants figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanites et d'autres textes anciens d'Arabie du Nord. (SPA)
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  • La RCU crée un registre numérique complet de plus de 25 000 inscriptions d’AlUla, mettant en lumière 10 langues et écritures issues de différentes périodes historiques
  • Le projet, accompagné de programmes de formation et de publications scientifiques, renforce la préservation et l’étude d’un patrimoine culturel vieux de 3 000 ans

RIYAD : La Commission royale pour AlUla a lancé un projet visant à analyser et documenter plus de 25 000 inscriptions découvertes sur divers sites de la région, datant de l’âge du fer jusqu’à la fin de la période islamique.

La RCU souhaite protéger le patrimoine culturel et faire progresser la recherche sur l’histoire de l’écriture dans le nord-ouest de l’Arabie, a-t-elle annoncé récemment dans un communiqué de presse.

Le projet vise à établir un registre numérique complet des inscriptions d’AlUla grâce à une analyse linguistique et à la numérisation 3D, tout en reliant chaque découverte à son contexte historique et culturel.

La diversité des langues et des écritures — au nombre de 10 — souligne le rôle historique d’AlUla en tant que carrefour des civilisations et centre d’échanges culturels.

Parmi les sites les plus remarquables figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanitiques et d’autres inscriptions nord-arabiques anciennes, reconnues par le Registre Mémoire du monde de l’UNESCO en 2023 pour leur valeur documentaire.

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Plusieurs vallées, dont celle de Wadi Abu Oud, recèlent des inscriptions rupestres et des gravures rupestres représentant la vie quotidienne et des symboles tribaux. (SPA)

Jabal Al-Aqra présente également une collection d’inscriptions arabo-islamiques anciennes associées aux routes de pèlerinage, tandis que les chemins reliant Dadan et Hegra comptent parmi les plus anciennes inscriptions arabes liées au commerce et aux voyages.

Plusieurs vallées, dont Wadi Abu Oud, renferment des inscriptions lihyanites et des gravures rupestres représentant la vie quotidienne et les symboles tribaux, offrant un aperçu des interactions humaines avec l’environnement naturel à travers différentes époques.

Parmi les exemples les plus remarquables figure l’inscription de Zuhayr, datant de la 24ᵉ année après l’Hégire. Elle fournit une preuve précieuse de la contribution d’AlUla à la diffusion précoce de l’écriture arabe et de son rôle dans l’enregistrement des transformations historiques qui ont façonné la région.

Le projet inclut également des programmes de formation pour les étudiants en archéologie et les personnes intéressées par le patrimoine documentaire, ainsi que des initiatives de sensibilisation du public.

Les résultats seront publiés dans une série de revues scientifiques spécialisées afin de soutenir la recherche et l’éducation dans les domaines de la langue, de l’histoire et de l’archéologie.

Par cette initiative, indique le communiqué, la RCU réaffirme son engagement à protéger un patrimoine culturel couvrant plus de 3 000 ans.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com