Présidentielle: le bilan parisien, atout ou poids pour Hidalgo ?

Anne Hidalgo, maire de Paris et candidate du Parti socialiste (PS) à l'élection présidentielle de 2022. (Photo, AFP)
Anne Hidalgo, maire de Paris et candidate du Parti socialiste (PS) à l'élection présidentielle de 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 15 septembre 2021

Présidentielle: le bilan parisien, atout ou poids pour Hidalgo ?

  • Depuis sa réélection en juin 2020, «son image au niveau national n'a pas progressé, elle est même en recul», alors qu'elle est créditée de 7 à 9% d'intentions de vote
  • Pour l'analyste Stéphane Rozès, le bilan de l'élue PS risque bien d'être «un poids» dans la course à l'Elysée

PARIS : Porte-drapeau des JO 2024 à la "stature internationale", édile courageuse luttant contre la pollution pour les uns; maire "antibagnole", dépensière qui "saccage" Paris pour les autres: suscitant des réactions contrastées, le bilan d'Anne Hidalgo comme maire de la capitale promet de peser dans sa candidature à la présidentielle.

Environ 60 km de coronapistes nées pendant le confinement, 185 "rues aux écoles" partiellement ou entièrement interdites à la circulation, vitesse limitée à 30 km/h dans presque toute la ville cet été: la volonté d'Anne Hidalgo de faire un Paris "moins pollué et apaisé" fait dire à Mathieu Klein, maire PS de Nancy interrogé par l'AFP, "qu'elle a fait de la transformation écologiste une colonne vertébrale".

Mais pour Fatoumata Koné, présidente du groupe écologiste au conseil de Paris qui soutient Yannick Jadot, le bilan environnemental d'Anne Hidalgo est "contrasté". Si l'élue EELV admet "le courage qu'elle a eu en tenant tête à tous ses détracteurs, notamment sur la piétonnisation des berges", "on manque d'espaces de respiration, de verdure dans notre ville", juge-t-elle.

Et si les "grand défis" affrontés depuis sa première élection en 2014, comme les attentats de 2015 et la crise sanitaire, lui confèrent "une crédibilité", pour Stéphane Troussel, président du département de Seine-saint-Denis, l'émergence au printemps 2021 du mouvement SaccageParis, qui dénonce pêle-mêle une propreté défaillante, des choix de mobilier urbain contestables ou des travaux sans fin, montre aussi une opposition très ancrée.

«Distorsion d'image»

Et ce n'est pas le stationnement payant pour les deux-roues motorisés thermiques ou la zone à trafic limité (ZTL) de Paris Centre, projets prévus pour 2022, qui calmeront le "Hidalgo-bashing".

Or, pour le politologue Bernard Sananes (Elabe), la "distorsion d'image" de la candidate annoncée du PS auprès des Français ne tient pas "au fait d'être maire de Paris", mais bien "aux mesures qu'elle a prises pour limiter l'usage de la voiture".

Et depuis sa réélection en juin 2020, "son image au niveau national n'a pas progressé, elle est même en recul", souligne M. Sananes, alors qu'Anne Hidalgo est créditée de 7 à 9% d'intentions de vote.

Fustigeant la "gestion catastrophique" de son adversaire, Rachida Dati, maire LR du VIIe arrondissement et cheffe de file de l'opposition parisienne, estimait lundi sur France 2 que "les Français ne voudront pas que la France se transforme comme Paris à l'heure actuelle".

Pour l'analyste Stéphane Rozès, le bilan de l'élue PS risque bien d'être "un poids" dans la course à l'Elysée. "Ses adversaires vont utiliser l'image d'un Paris dégradé en termes de saleté et de finances pour faire une analogie entre la façon dont la capitale a été gouvernée et la présidence", estime le président du cabinet de conseil Cap.

En dépit d'une dette estimée à environ 7 milliards d'euros à la fin 2021, "les agences de notation continuent de nous accorder leur confiance", répond un membre du cabinet.

"Autant le fait d'être maire de Paris lui donne une stature, autant les choix qu'elle a faits, il va falloir qu'elle les explique", nuance Bernard Sananes. "Ce n'est pas tant de +déparisianer+ son image, c'est plutôt d'expliquer comment elle appliquerait ailleurs les choix qu'elle a faits à Paris."

«Stature de femme d'Etat»

Johanna Rolland, la maire PS de Nantes qui sera sa directrice de campagne, l'affirme: "être maire de Paris, cela va devenir un atout pendant la campagne", notamment parce que "cela lui donne déjà une stature de femme d'Etat", avec son passage (2016-2019) à la tête de C40, réseau mondial de grandes villes.

Et c'est bien à ce statut de maire largement réélue de la capitale qu'Anne Hidalgo doit d'être aujourd'hui propulsée candidate par sa famille politique. "Oui c'est vrai, il faut améliorer la propreté à Paris, mieux organiser les travaux", reconnaît un autre proche. "Mais ce n'est pas là dessus que les Français s'interrogent."

"En dehors de Paris, personne ne croit que c'est la question de la propreté à Paris qui va faire la campagne", dit encore Johanna Rolland. "Les Français veulent savoir ce qu'elle va dire sur l'emploi, la sécurité, le pouvoir d'achat, la santé."


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.