Législatives russes: Google et Apple accusés de «censure» par l'opposition

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou vote lors du premier jour des élections législatives de trois jours à Koubinka, près de Moscou, le 17 septembre 2021. (Photo, AFP)
Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou vote lors du premier jour des élections législatives de trois jours à Koubinka, près de Moscou, le 17 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 17 septembre 2021

Législatives russes: Google et Apple accusés de «censure» par l'opposition

  • Le retrait de l'application du mouvement de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny intervient après des mois de répression qui ont écarté les détracteurs de Poutine
  • Leonid Volkov, responsable exilé de l'opposition, a accusé Apple et Google de «censure» et de «céder au chantage du Kremlin»

MOSCOU: L'opposition russe a accusé vendredi les géants Google et Apple de "censure" après la suppression d'une application électorale mobile anti-Kremlin, au premier jour de législatives marquées aussi, selon les détracteurs du pouvoir, par les fraudes.

À l'isolement à cause d'un foyer de la Covid-19 dans son entourage, le président Vladimir Poutine a voté électroniquement.

Le retrait de l'application du mouvement de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny intervient après des mois de répression qui ont écarté les détracteurs de M. Poutine de ces élections prévues sur trois jours, de vendredi à dimanche.

"L'Etat russe tout entier et même les grandes entreprises de la tech sont contre nous, mais cela ne signifie pas que nous pouvons baisser les bras", a affirmé sur Telegram la chaîne de l'équipe de Navalny.

Leonid Volkov, responsable exilé de l'opposition, a accusé Apple et Google de "censure" et de "céder au chantage du Kremlin" en supprimant le logiciel de leurs boutiques. "Cette application est illégale dans notre pays", a répliqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Comme presque aucun candidat anti-Poutine n'a été autorisé à se présenter aux législatives, les partisans de M. Navalny ont élaboré une stratégie dite du "vote intelligent" destinée à soutenir le candidat --  souvent communiste -- le mieux placé pour mettre en difficulté celui du parti au pouvoir, Russie Unie.

L'application permettait de savoir pour quel concurrent voter dans chaque circonscription des législatives mais aussi lors de dizaines d'élections locales et régionales. Par le passé, cette approche avait rencontré un certain succès, notamment à Moscou en 2019.

Google et Apple n'ont pas commenté dans l'immédiat. Mais Moscou a multiplié ces derniers temps les admonestations aux géants de l'internet refusant de supprimer des contenus jugés illégaux, notamment ceux du mouvement de Navalny banni pour "extrémisme" depuis juin. 

Des représentants d'Apple et Google avaient été convoqués jeudi devant une commission de la chambre haute du Parlement. 

Vendredi, le sénateur Andreï Klimov, chef de cette commission, a estimé que les groupes américains "ont tiré la seule conclusion valable" de leur "conversation".

Quelque 108 millions de Russes sont appelés aux urnes pour élire les 450 députés de la chambre basse du Parlement, la Douma.

Les résultats seront connus après 18H00 GMT dimanche.

"Dans ces conditions de restrictions sanitaires, de quarantaine, j'ai accompli mon devoir citoyen en ligne", a déclaré le président russe, dans une vidéo diffusée par le Kremlin.  

Ses détracteurs ont eux dénoncé des fraudes, diffusant comme à chaque scrutin de nombreuses vidéos et photos sur les réseaux sociaux.

Queues suspectes

Ils ont ainsi expliqué des queues importantes constatées devant certains bureaux de vote par les pressions exercées sur des fonctionnaires et des employés par leurs chefs pour qu'ils aillent voter durant leurs heures de travail. 

Le compte Twitter d'un candidat emprisonné, Alexeï Pivovarov, diffusait lui des images de ce qui semble être des bourrages d'urnes.

L'ONG spécialisée dans l'observation électorale, Golos, détaille aussi sur son site internet ce type de fraudes, publiant par exemple des photos de piles de bulletins pliés en tas à l'intérieur des urnes. 

Cette organisation respectée a été classée "agent de l'étranger" par le gouvernement russe, un label infamant compliquant son activité.

Parmi les électeurs interrogés par l'AFP, certains ne cachaient pas leur déception. Evguéni Kovtounov, un informaticien, a estimé qu'aucun "changement significatif" ne ressortirait du scrutin.

À Moscou également, Mikhaïl Streltsov, retraité de 91 ans, se satisfait au contraire du statut quo : "le plus important est que le pays soit stable et se développe".

L'essentiel de l'opposition a été bannie du scrutin, apogée de mois de répression entamés avec l'arrestation d'Alexeï Navalny, alors qu'il rentrait en Russie en janvier après un empoisonnement dont il accuse le Kremlin. 

Impopulaire, sur fond de scandales de corruption et de baisse du niveau de vie, le parti Russie Unie compte moins de 30% d'opinions favorables selon les sondages. 

Mais la formation devrait néanmoins s'imposer, faute de concurrence réelle, les autres partis représentés à la Douma - communistes, nationalistes et centristes - étant dans l'ensemble dans la ligne du président Poutine, qui reste lui populaire.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.